Quelques minutes avant l’allumage des bougies de Chabbat, mon téléphone a sonné. Sharonne et Tza’hi, des amis de notre Friendship Circle1 de la communauté de Jérusalem Sud, étaient au bout du fil. La voix de Tza’hi était serrée lorsqu’il me dit que leurs amis de longue date, Jon et Rachel Goldberg-Polin, sont les parents de l’un des 240 otages emmenés à Gaza.
Le fils des Goldberg-Polin, Hersh, un amoureux de la paix, a été vu pour la dernière fois gravement blessé, poussé violemment dans un pick-up du Hamas près du kibboutz Réim, dans le sud d’Israël. Son bras gauche dominant était réduit à l’état de moignon ensanglanté, arraché par une grenade jetée par les terroristes lors de leur attaque meurtrière contre les participants au festival de musique Supernova. Le dernier signal du téléphone de Hersh est venu de Gaza à 10h25 le 7 octobre. Les derniers messages qu’il a adressés à sa mère à 8h11 étaient : « I love you » (« Je t’aime »), suivi de « I’m sorry » (« Je suis désolé »).
Aujourd’hui, trois semaines plus tard, on ne sait toujours pas où se trouve Hersh, ni comment il se porte, ni ce qu’il est advenu de plus de 240 autres personnes. Parmi les captifs se trouvent des bébés, des survivants de la Shoah et des personnes qui, comme Hersh, avaient un besoin urgent de soins médicaux. Les parents de Hersh continuent de travailler sans relâche pour faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider à la libération de leur fils unique bien-aimé et des autres otages. Ils se sont même rendus aux États-Unis pour rencontrer des représentants du gouvernement, et Rachel a prononcé un discours émouvant aux Nations unies. Lors de son discours, elle s’est adressée à l’auditoire : « Nous, les familles des 240 otages, sommes loin sur la planète de l’agonie, mais où êtes-vous ? C’est une catastrophe humanitaire mondiale ! »

« Pensez-vous pouvoir nous aider ? », m’a demandé Tza’hi au téléphone, juste avant Chabbat. « Nous voulons que les mézouzot des Goldberg-Polins soient vérifiées le plus rapidement possible. » Le frère de Tza’hi vit à Chicago et il avait entendu dire que des rabbins ‘Habad s’étaient rendus au domicile du père de Natalie Raanan et avaient apposé une mézouza à la porte de sa chambre le matin de sa libération miraculeuse. Il a suggéré que la famille Goldberg-Polin vérifie ses mézouzot pour bénéficier d’une protection supplémentaire.
J’avais entendu parler de Hersh et de sa famille, mais je n’avais pas réalisé qu’ils vivaient à Jérusalem, dans notre quartier de Talpiyot. J’ai assuré à nos amis que nous ferions de notre mieux pour les aider et que nous les contacterions immédiatement après le Chabbat. À la fin de Chabbat, nous avons appelé plusieurs scribes jusqu’à ce que nous en trouvions un qui puisse vérifier les mézouzot ce soir-là.
Mon mari et moi nous sommes rendus à la maison des Goldberg-Polin pour les rencontrer et récupérer les mézouzot à apporter au sofer. Rachel a ouvert la porte et, bien que nous ne nous soyons jamais rencontrées auparavant, elle m’a accueillie dans une chaleureuse étreinte. Je fus étonnée par sa présence sereine et son esprit fort et résolument positif. Elle s’accroche à l’espoir, malgré l’angoisse et l’incertitude qui hantent le quotidien de sa famille depuis 26 jours.
Les Goldberg-Polins sont à la fois citoyens américains et israéliens, ayant fait leur Aliyah à Jérusalem il y a 15 ans. Rachel a expliqué qu’elle avait grandi dans une famille juive assimilée à Chicago et que, grâce au mouvement ‘Habad là-bas, elle et sa famille étaient devenues pratiquantes. Sa mère, Marcy Goldberg avait été attirée par un cours sur les lois de la cacherout, organisé par le défunt émissaire du Rabbi, le Rav Daniel Moscowitz. Grâce à l’amour et aux encouragements du Rav Moscowitz, la famille de Rachel s’est rapprochée du judaïsme, une mitsva à la fois. Plus tard, elle a rencontré son mari Jon, qui avait grandi dans la religion, et ils se sont mariés. Ils ont trois beaux enfants : leur fils aîné Hersh et deux filles adorables, Leebie et Orly.
Rachel, une femme spirituelle, nous a confié : « Je puise tellement de force dans les Psaumes dans ces moments sombres. Les paroles anciennes du roi David, appelant D.ieu du fond de sa douleur et de son désespoir, me paraissent contemporaines et parlent directement à mon cœur. » Les Goldberg-Polin ont été renforcés en apprenant que nous avons réparti les Psaumes au sein de notre communauté, de sorte qu’ensemble, nous complétons le livre entier chaque jour jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus.

Même dans leur situation difficile, Rachel montre la main de D.ieu. Hersh, qui vient d’avoir 23 ans, est passé du statut de soldat de combat à celui d’auxiliaire médical pendant son service dans les Forces de Défense Israéliennes. Doux et pacifique comme il l’était, il était bien plus heureux dans ce rôle. La vidéo de son enlèvement par le Hamas montre que Hersh avait pu faire un garrot de fortune autour de son bras qui saignait et qu’il marchait avec sang-froid. « La Providence divine qui a permis à Hersh de savoir ce qu’il fallait faire dans cette situation angoissante me réconforte et me donne de l’espoir », a déclaré sa mère.
Mon mari a fait remarquer à Rachel : « La valeur numérique de Hersh, 514, est la même que tefila, qui signifie “prière”. Et Hersh a les mêmes lettres hébraïques que shirah, qui signifie “chant”. Puissent tous vos efforts et vos prières ramener votre cher fils à la maison, et puissiez-vous être en mesure de chanter un chant de remerciement et de louange à D.ieu très bientôt. »
Rachel nous a fait visiter leur maison et nous avons vu la chambre de Hersh. Remplie d’affiches de paix et de tolérance, on pouvait sentir la passion et l’amour de ce jeune homme de 23 ans pour l’humanité. Après avoir offert à Rachel une édition de poche de la Porte de la Confiance (nous avons par la suite aussi apporté un ‘Hitat, que nous avons placé dans la chambre de Hersh), mon mari et moi sommes partis. Je me suis rendue à notre réunion hebdomadaire de femmes, et mon mari s’est rendu chez le sofer.
Mon mari est rentré à la maison, la mission terminée, bien après minuit. Plusieurs mézouzot étaient défectueuses, notamment celle de la chambre de Hersh. Mon mari les a remplacées par des mézouzot cashers et a ajouté deux nouvelles mézouzot à des passages sans porte dans la maison qui en nécessitaient.
Les téfiline de Hersh ont également été corrigés.
Les Goldberg-Polin étaient remplis de gratitude et Rachel a déclaré : « D’après les explications du Rabbi sur le pouvoir spirituel des mézouzot et des téfiline cashers, nous avons l’impression que nous portons tous un casque. Nous prions et attendons que Hersh rentre sain et sauf à la maison. »

Dans la mezouza qui se trouvait dans la chambre de Hersh, la lettre beth a été trouvée défectueuse à deux reprises, dans deux mots différents. Beth signifie bayith, maison, et nous prions pour que Hersh rentre sain et sauf chez lui, avec tous nos otages, dans la paix et la tranquillité et avec la Rédemption tant attendue !
Gardez Hersh ben Perel ‘Hanna dans vos prières, ainsi que tous nos chers otages. Vous pouvez les aider en accomplissant des mitsvot en leur honneur. Les femmes et les jeunes filles ont le pouvoir d’illuminer le monde grâce à leurs mitsvot spéciales, parmi lesquelles l’allumage des bougies de Chabbat. Le Rabbi a souligné le pouvoir de la mitsva des téfiline pour vaincre nos ennemis les plus sombres et gagner la guerre. Nous pensons que cela est particulièrement lié à Hersh, qui a malheureusement perdu sa main gauche, que la plupart des hommes utilisent pour les téfiline.


Commencez une discussion