Fermez les yeux et imaginez un moment de sainteté.

Qu’avez-vous visualisé ?

Était-ce un moment mystique transcendantal lors d’un jour saint tel que Yom Kippour ? Était-ce une expérience spirituelle hors du corps ? Était-ce dans un lieu saint, comme le Mur Occidental ? Ou étiez-vous sur une montagne pittoresque, loin de la civilisation ?

Je parie que vous n’avez pas imaginé une journée banale chez vous.

Le site le plus saint du judaïsme était le Temple. C’est là que la présence divine était ressentie de manière visible, là où le ciel et la terre s’embrassaient. Et pourtant, étonnamment, bon nombre des miracles qui se produisaient dans le Temple reflétaient les miracles qui avaient eu lieu des siècles auparavant – dans une simple tente, la modeste demeure du premier couple juif.

« Tout au long de la vie de Sarah, trois miracles se produisirent dans son foyer : une nuée protectrice flottait au-dessus de l’entrée de sa tente, une bénédiction était présente dans sa pâte, et ses bougies brûlaient d’un Chabbat à l’autre. »1

Ces trois miracles particuliers dans la tente de Sarah (ainsi que dans celle de Rébecca) représentent les trois mitsvot spéciales de la femme juive. Ces miracles se sont ensuite reproduits dans le Temple.

Les bougies de Chabbat de Sarah ressemblaient aux bougies de la ménorah qui brûlaient jusqu’à l’allumage du jour suivant. La ‘hallah de Sarah était bénie tout comme le le’hem ha-panim, les pains de proposition du Temple. La nuée de la Présence divine au-dessus de la tente de Sarah, comme la Chekhina dans le Saint Temple, témoignait de la grandeur présente à l’intérieur.

À présent, pensez à une ville avec une communauté juive prospère. A-t-elle une grande et belle synagogue ?

Pour la plupart d’entre nous, la synagogue est le centre de la vie juive. C’est là que nous nous rassemblons pour prier, célébrer et étudier. Cependant, dans la loi juive, la construction d’un mikvé a la préséance sur la construction d’une synagogue. Le mikvé est un lieu intime, moins connu, où une femme s’immerge dans un bassin rituel afin de reprendre les relations conjugales régulières avec son mari. On peut vendre une synagogue et un rouleau de la Torah, les trésors les plus vénérés du judaïsme, pour lever des fonds pour construire un mikvé.

Car dans le judaïsme, la sainteté s’exprime en élevant nos expériences quotidiennes.

Sarah a démontré qu’un foyer juif peut par certains aspects être supérieur même au Temple, car le Temple a été construit pour imiter sa maison à elle, et non l’inverse. Nous valorisons la vie familiale, le foyer, et la paix entre nos semblables, encore plus que les extases spirituelles les plus élevées.

La sainteté est accessible à chacun de nous. Elle se trouve dans les mots de colère que nous retenons, dans les humeurs sombres que nous surmontons et dans les épreuves que nous relevons. Elle est dans nos succès et, peut-être même plus, dans ce que nous apprenons de nos échecs. Elle est dans la nourriture réconfortante que nous cuisinons, dans la joie que nous générons, dans l’encouragement que nous partageons et dans l’amour que nous créons.

Nous pouvons tous faire l’expérience de la sainteté. Même dans nos propres foyers. Même aujourd’hui.