Chers amis, frères et sœurs,

Je vous écris alors que je me prépare à entrer en action avec mes frères de sang, membres d’un corps de génie de réserve rattaché à la brigade Golani.

Depuis que j’ai dit au revoir à ma femme et à mes enfants à Sim’hat Torah, j’ai à peine dormi et je n’ai pas pris un seul repas ; mais je n’ai jamais été aussi concentré de ma vie.

D.ieu nous a confié une mission et, grâce à votre soutien, nous ferons ce qui doit être fait.

Comme beaucoup d’enfants juifs américains, j’ai grandi avec le récit de comment l’office de Yom Kippour 1973 fut interrompu tôt le matin, avec des camions qui passaient devant les synagogues, appelant les hommes à partir à la guerre.

Aujourd’hui, cette histoire est devenue la mienne.

Je m’appelle Ezzy Morgenstern, je suis originaire du New Jersey et je vis aujourd’hui avec ma femme et mes huit enfants à Yavniel, en Israël.

Notre petite ville est quelque peu isolée et nous n’avions aucune idée que quelque chose n’allait pas le matin de Sim’hat Torah.

Nous sommes arrivés à la synagogue, avons commencé les offices et étions plongés dans le kiddouch et les festivités qui ont suivi lorsqu’un visiteur nous a annoncé qu’il y avait eu une attaque.

J’ai essayé de faire abstraction de cette nouvelle, reconnaissant que la tristesse n’aiderait personne et que les meilleures armes dont nous disposons contre la haine et le mal sont l’amour et la joie.

Mais quelque chose me disait que la situation était grave. J’ai donc couru jusqu’à la maison, j’ai allumé mon téléphone (d’une manière autorisée pendant la fête en cas d’urgence) et j’ai vu des centaines de messages inonder mon WhatsApp, dont un qui me disait que notre brigade allait se réunir virtuellement dans tout juste deux minutes.

La réunion fut brève. On nous a dit que nous devions prendre notre service dès que possible et nous préparer au combat.

J’ai couru à la synagogue pour dire au revoir à mes enfants, qui en entendaient déjà trop de la part des adultes qui les entouraient.

Et depuis, je n’ai pas arrêté de bouger.

Les mouvements me sont familiers. C’est ma quatrième guerre. J’ai participé à la Deuxième Guerre du Liban, à l’opération Pilier de Défense et à l’opération Bordure Protectrice.

Je souhaite partager avec vous les conseils que je donne à mes hommes, car je pense que ces leçons sont cruciales pour tout le monde, que vous portiez l’uniforme ou non.

Restez positif

L’un de mes hommes vient de me demander si je pense qu’Israël va survivre. Je lui ai répondu que bien sûr, nous survivrons. Ce qui est arrivé est arrivé, et nous n’avons pas encore commencé à mesurer l’ampleur du drame. Mais nous savons exactement ce qu’il faut faire maintenant. Nous l’avons déjà fait et, avec l’aide de D.ieu, nous réussirons plus que jamais à désarmer ces hommes malveillants.

Les guerres sont menées avec des armes, mais elles sont gagnées ou perdues dans l’esprit. Ne laissez pas l’ennemi s’infiltrer dans votre esprit. Ne vous laissez pas entraîner dans un tourbillon de vidéos sanglantes ou de reportages catastrophistes. Cela ne vous apportera rien de bon. Au contraire, partagez l’espoir, la foi et l’encouragement.

C’est particulièrement important lorsque vous êtes en présence d’enfants. Vous ne pouvez pas changer les faits sur le terrain, mais vous pouvez choisir la façon dont vous (et eux) les vivez. Pour reprendre les mots intemporels du troisième Rabbi de ‘Habad : « Pensez bien, et cela ira bien ! »

Ajoutez de la lumière spirituelle dans le monde

Le Talmud nous dit que les téfiline frappent de peur le cœur de nos ennemis.

Après avoir mis les téfiline chaque jour, je propose à mes hommes de faire de même. La plupart d’entre acceptent volontiers. D’autres hésitent et je leur dis qu’ils savent où me trouver s’ils le souhaitent les mettre plus tard.

Hommes et garçons juifs : mettez les téfiline et priez pour nous. Si vous n’en avez pas, le rabbin ‘Habad local se fera un plaisir de vous assister.

Femmes et jeunes filles juives, vos bougies de Chabbat apportent lumière et tranquillité au monde. Ce vendredi soir (et tous les vendredis), avant le coucher du soleil, allumez des bougies et redonnez vie à certaines des âmes brillantes qui ont été éteintes.

Priez pour nous !

Tandis que nos ennemis crient le nom de D.ieu en commettant les pires atrocités, nous Le prions de mettre fin à l’effusion de sang et de rétablir la paix. Récitez un chapitre des Psaumes, priez pour les habitants d’Israël, juifs et non juifs, et pour les courageux soldats de Tsahal.

Et si vous pouviez penser à moi dans vos prières – mon nom complet est Eliézer Chnéour Zalman Halevi ben Sarah –, je vous en serais très reconnaissant.

Que D.ieu nous donne la possibilité de rentrer chez nous très bientôt, en apportant avec nous la paix et la sécurité.