Par la grâce de D.ieu
Aux jours de Seli’hot 5727 [1967]
Brooklyn, N.Y.

Aux fils et aux filles de
notre peuple Israël,
partout où ils se trouvent
D.ieu vous bénisse tous

Salutations et bénédictions :

Nous nous tenons à la conclusion de l’année 5727, une année de Hakhel – la Mitsva spéciale qui était observée une fois tous les sept ans, dans l’année suivant la Chemita [l’année sabbatique], ordonnant le rassemblement (« Hakhel ») du peuple – hommes, femmes et enfants – dans le Beth Hamikdach [le Saint Temple], dans le but de les renforcer et de les stimuler dans leur observance de la Torah et des Mitsvot avec Yirat-Chamayim [crainte du Ciel].1

Comme il en est de tout sujet de Torah, Torat ‘Haïm (« instruction pour la vie »), le précepte du Hakhel, lui aussi, se reflète dans divers aspects de la vie quotidienne. L’un de ces aspects fera l’objet de ce message – en relation avec les jours d’introspection actuels menant à des conclusions et des résolutions qui sont les conditions préalables à une nouvelle et meilleure année à tous égards. Mais d’abord, quelques remarques préliminaires :


La vie humaine s’exprime sous trois formes générales d’activité : la pensée, la parole et l’action.2

Il existe une règle admise selon laquelle aucune chose ne peut disparaître totalement. Elle s’applique également à la pensée, à la parole et à l’action humaines.3 Cela signifie que les pensées, les paroles et les actions d’hier, d’avant-hier et du jour d’avant ne disparaissent pas sans laisser de traces ; leur influence persiste et affecte la forme des choses d’aujourd’hui et de demain, comme en témoignent les résultats concrets, tant en ce qui concerne le soi que l’environnement.

Un autre aspect de cette connexion est le suivant : bien qu’à première vue il puisse sembler qu’une action passée ne soit plus sous le contrôle de l’homme : le passé a disparu et personne ne peut le récupérer et le modifier – il n’en est rien. Car D.ieu a donné à l’homme le pouvoir divin – par le biais de la Techouva [le repentir] – de modifier non seulement le cours de l’avenir, mais aussi le pouvoir d’agir directement sur le passé : le changer, même jusqu’à l’inverser complètement, à tel point que « les transgressions volontaires sont considérées comme des inadvertances » et peuvent, de plus, être converties en réalisations positives.4

Enfin, un autre aspect encore. Il y a des choses qui, à certains moments, s’expriment avec plus de vitalité et de sensibilité qu’à d’autres. Et ceci nous amène à la signification particulière du Hakhel au moment présent.


Chaque année, à cette époque, le Juif est appelé à faire le bilan de toutes ses pensées, ses paroles et ses actions au cours de l’année écoulée, afin de se préparer à Roch Hachana – lorsqu’il acceptera sur lui la souveraineté absolue du Créateur du Monde et Roi du Monde. Si une telle préparation est nécessaire s’agissant de n’importe quelle année, il est certain qu’elle doit être effectuée avec un dévouement et une dévotion encore plus grands à la conclusion de l’Année de Hakhel. Car le sens du Hakhel, dans un sens spirituel, est qu’il indique et exige le rassemblement de toutes les pensées, paroles et actions d’une personne,5 afin de les orienter vers, et de les placer dans, son « Beth Hamikdach » intérieur,6 avec une soumission totale à l’autorité du Roi, c’est-à-dire à la Volonté de D.ieu.7

Cette année, à la fin de l’Année du Hakhel, chaque Juif doit entreprendre un « inventaire » spécial dans l’esprit du Hakhel, avec la ferme résolution de :

Changer les pensées, les paroles et les actions de la vie quotidienne qui nécessitent un changement ;

Réparer et améliorer celles qui nécessitent plus de perfection ;

Et insuffler plus d’enthousiasme et de vitalité à celles qui, bien qu’accomplies à la perfection par rapport au niveau spirituel des mois ordinaires, doivent encore être revitalisées dans l’esprit du moment présent, à la veille du « Couronnement » du Roi,8 lorsque toutes les pensées, paroles et actions doivent se situer sur un tout autre plan d’exultation,

Au point de donner lieu à la pleine révélation de la Divinité dans la vie personnelle, dans l’environnement de la personne et dans le monde entier –9

Conformément à notre prière : « Ô, étends Ton règne sur le monde entier, afin que [chaque créature] sache... comprenne... et déclare : D.ieu, le D.ieu d’Israël, est Roi, et Sa Royauté domine sur tout ! »

En réfléchissant profondément sur la vérité selon laquelle rien ne doit être considéré comme totalement perdu, on peut voir qu’il n’y a aucune raison d’être triste et désespéré,10 non seulement en ce qui concerne à l’avenir, mais même en ce qui concerne le passé. Au contraire, dans la pleine assurance que D.ieu veille sur chacun et qu’Il aide chaque bonne intention et chaque bonne action,11 chacun et chacune peut s’engager dans la préparation de la nouvelle année en toute confiance.12 Et même si certaines choses appartenant à l’année écoulée donnent lieu à de profonds regrets, il y a, en même temps, l’immense joie liée au fait de réaliser que le Tout-Puissant a donné à l’homme la capacité de convertir même les transgressions volontaires (à D.ieu ne plaise) en accomplissements. Il est également évident que lorsqu’une chose est faite avec joie et confiance, elle est accomplie avec une plus grande mesure de succès.

Puisse le Tout-Puissant aide chacun, homme et femme, au sein de notre peuple Israël, à profiter de cette opportunité dans la plus grande mesure, avec joie et gaieté de cœur.

Avec la bénédiction de Ketiva va’Hatima Tova
Pour une année joyeuse et douce,

/signé : Mena’hem Schneerson/