Reb Moché, le rabbin de Slavita, avait un grand rêve. Il voulait ouvrir une imprimerie, mais il avait besoin d’un permis du ministre russe de l’Imprimerie et de la Censure. Le voyage à Saint-Pétersbourg était long et difficile, mais Reb Moché était déterminé à réaliser son rêve.
En chemin vers Saint-Pétersbourg, il s’arrêta à Liozna pour obtenir la bénédiction de l’Admour Hazakène, qu’il tenait en haute estime. Le Rabbi surprit Reb Moché en lui faisant une suggestion inattendue. Il lui dit d’aller à Moguilev, d’y trouver « Reb Israël le Melamed », un enseignant local, et de lui demander de voyager avec lui à Vilna. L’Admour Hazakène promit que si Reb Moché suivait ses conseils, il réussirait dans son entreprise.
Bien que Reb Moché ne comprenne pas comment cela pouvait l’aider, il faisait confiance à l’Admour Hazakène et il se mit en route pour accomplir ses instructions. Il trouva Reb Israël et le convainquit d’aller à Vilna. À leur arrivée, ils se rendirent chez Reb Méir Refaels, un disciple dévoué de l’Admour Hazakène. Ils étaient toujours incertains de ce qu’ils étaient censés faire là, mais ils décidèrent de rester jusqu’à y voir plus clair.
Le Chabbat, ils allèrent se promener dans un parc local. Pendant leur marche, un homme bien habillé s’approcha d’eux et demanda à l’enseignant de Moguilev : « Me reconnaissez-vous ? » Il se présenta comme étant Berel, son élève d’il y a plus de 20 ans. L’enseignant fut surpris, car Berel n’avait ni l’apparence ni la tenue des Juifs religieux.
Berel leur raconta que l’enseignant lui avait montré une grande compassion lorsqu’il était un jeune garçon rebelle. Berel avait mal agi et, comme c’était la coutume à l’époque, il était évident qu’il serait fouetté.
Cependant, l’enseignant au cœur bienveillant décida de renoncer à la punition, épargnant à Berel douleur et honte. Des décennies plus tard, Berel ressentait toujours une dette de gratitude et souhaitait pouvoir rembourser son ancien maître pour sa gentillesse.
L’enseignant demanda à Berel ce qui lui était arrivé après avoir quitté son tutorat.
Berel répondit qu’il n’avait pas trouvé sa place dans le monde de l’étude de la Torah, alors il était allé à l’université et faisait maintenant une pause de son poste au ministère de l’Imprimerie et de la Censure.
Les trois hommes furent stupéfaits en réalisant à quel point les conseils de l’Admour Hazakène étaient divinement inspirés. Le lendemain, Reb Moché reçut son permis par l’entremise de Berel et retourna à Liozna pour remercier l’Admour Hazakène pour ses conseils et ses bénédictions.
Et, bien sûr, il fonda par la suite la célèbre imprimerie de Slavita, qui produisit des œuvres ‘hassidiques prisées, des éditions du Talmud et bien d’autres.
Veillons-nous toujours prudents à avoir de la compassion même lorsque la situation exige de la discipline ?
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