C’est votre anniversaire. Vos jeunes enfants vous laissent dormir tard. En toute discrétion, ils préparent une carte, dessinée à la main, avec leurs plus beaux gribouillis multicolores. Ils dénichent un morceau de papier cadeau froissé pour emballer le collier de perles qu’ils ont fabriqué. Finalement, avec hésitation, ils vous remettent leur cadeau.
Et, bien sûr, ce cadeau si modeste soit-il compte plus pour vous que le plus cher des bijoux.
Maintenant, imaginez ces scénarios :
Vous avez fait don d’une belle somme d’argent à une personne pauvre en difficulté. Vous avez fait la conversation à une voisine âgée qui ne peut pas sortir, pour égayer sa journée. Vous avez apporté un repas fait maison à une amie proche alitée. Ou vous avez lu à votre enfant son histoire du soir préférée… pour la quinzième fois.
Formidable, n’est-ce pas ? Vous devriez vous sentir plutôt bien.
Toutefois, il y a un ingrédient essentiel à ne pas oublier pour rendre cela spécial et apprécié.
Pourquoi le modeste cadeau de vos enfants avait-il tellement de valeur à vos yeux ? Parce qu’il a été donné avec énormément d’amour et de joie. Ils vous ont offert ce qu’ils pouvaient, mais avec un cœur débordant.
Si l’un de vos dons était fait sans joie, il perdrait sa beauté. Si ce même repas avait été offert avec ressentiment, il n’aurait tout simplement pas eu le même goût. Si vous aviez passé le temps auprès de votre voisine âgée ou de votre enfant, mais en colère ou irritée, ce geste aurait perdu tout son sens. Même si les personnes concernées avaient tiré quelque bénéfice de ce que vous leur avez donné, la chose aurait été dépourvue d’âme.
À la fin de la lecture de la Torah de Ki Tavo, nous apprenons pourquoi D.ieu nous a envoyés en exil.
« Parce que tu n’as pas servi D.ieu avec joie et gaieté de cœur, dans l’abondance de tout, tu serviras donc tes ennemis... » (Deutéronome 28,47-48)
Différentes explications sont données sur le sens de ce passage. Rachi suggère que parce que nous n’avons pas servi D.ieu lorsqu’Il nous a donné une abondance de bienfaits, nous servirons nos ennemis dans la pauvreté.
Mais les mots semblent impliquer que nous avons effectivement servi D.ieu, mais pas avec joie.
Maïmonide explique : « Même si vous avez servi D.ieu, vous ne L’avez pas servi avec joie, c’est là la source de toutes les afflictions. »
Pourquoi une telle punition pour le simple manque de joie ?
D.ieu ne nous a pas créés parfaits. Nous ne faisons pas toujours que du bien, et nous ne pouvons pas échapper à l’erreur. Mais si nous servons D.ieu avec joie, en lui montrant que nous sommes heureux et reconnaissants d’accomplir Ses commandements, notre joie inspire D.ieu à passer outre nos manquements. (Likoutei Torah 2:20c)
Comme tout parent, D.ieu n’attend pas de nous les « cadeaux » les plus glamour et les plus chers. Il apprécie nos actes humbles, comme lorsque je me suis retenue de répéter un potin croustillant ou lorsque j’ai souri alors que j’avais envie de crier. D.ieu comprend à quel point chaque petit acte de sacrifice ou de retenue requiert des efforts de notre part.
Tant que nous le faisons avec joie.
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