L’optimisme et la positivité.

C’est la philosophie de la Torah sur la manière dont il convient d’aborder presque toutes les situations. Nous devons nous efforcer de voir le verre comme étant à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

Même en période difficile, nous mettons en avant ce que nous avons plutôt que ce qui nous manque, et tout ce pour quoi nous devons être reconnaissants, au lieu de nous concentrer sur nos désirs et nos besoins.

Sur le plan psychologique, cette approche est très bénéfique. Plus nous accentuons notre gratitude, plus nous devenons des personnes positives. Comme je l’ai entendu d’un formateur en motivation : « Ce ne sont pas les gens heureux qui sont reconnaissants, ce sont les gens reconnaissants qui sont heureux ».

Mais sur le plan spirituel, cette approche est encore plus puissante. La pensée positive peut réellement changer notre réalité de manière significative.

« Pensez bien, et tout ira bien » est un dicton ‘hassidique populaire qui signifie que les pensées positives engendrent une réalité positive. Lorsque nous ouvrons les canaux de notre foi en D.ieu en ayant confiance en Lui que tout se passera au mieux, nous générons ce que nous espérons. En croyant que D.ieu est infini, capable de pourvoir à nos besoins d’une manière que nous percevons comme positive, D.ieu agit de façon réciproque et intègre cette réalité positive à notre vie.

Même si les circonstances deviennent si défavorables que nous ne voyons pas ces résultats positifs – et que nous ne voyons aucun germe de bien dans notre souffrance –, nous avons l’assurance de notre foi. « Tout ce que D.ieu fait est en définitive pour notre bien », nous disons-nous, même si nous ne comprenons pas à ce moment-là comment c’est le cas.

Toutefois, il existe des moments où cette attitude ne convient tout simplement pas, où non seulement être positif n’est pas louable, mais s’avère carrément destructeur.

C’est quand il s’agit d’autrui.

Il ne faut jamais observer la souffrance de quelqu’un d’autre en se disant : « Bon, cette personne a quand même certaines choses de bien dans sa vie pour lesquelles elle peut être reconnaissante. » De même, des pensées telles que : « C’était son destin » ou « Tout est pour le bien » sont totalement déplacées quand il s’agit d’une autre personne.

Quand vous voyez quelqu’un souffrir, il est tout simplement cruel de penser que cette personne a été mise à l’épreuve pour la renforcer ou l’aider à devenir une meilleure personne. Notre mission n’est pas de rationaliser philosophiquement la douleur d’autrui, mais de la soulager.

La lecture de la Torah de cette semaine, Réeh, évoque le commandement de la charité.

S’il se trouve en ton sein une personne dans le besoin, l’un de tes frères dans l’une de de tes villes […] tu n’endurciras pas ton cœur, et tu ne fermeras pas ta main à ton frère nécessiteux.

Au contraire, ouvre, ouvre-lui ta main, et prête-lui en fonction de ses besoins, de ce qui lui manque […]

Tu lui donneras certainement, et ton cœur n’aura pas de regret lorsque tu lui donneras ; car pour cela D.ieu te bénira dans tout ton travail et dans tout ce que tu entreprendras… (Deut. 15,7-10)

Le Talmud (Bava Batra 10a) commente : « Rabbi Elazar donnait une pièce à un pauvre, et seulement ensuite il priait. »

Ainsi, l’approche de la Torah est la suivante : la prochaine fois que vous voyez quelqu’un souffrir, mettez la devise « Tout est pour le bien » de côté, retroussez vos manches et voyez ce que vous pouvez faire pour l’aider.