La soirée précédant Pessa’h est chargée d’activités. En plus des innombrables tâches nécessaires pour préparer la joyeuse fête, cette soirée est le moment où les Juifs cherchent dans leurs maisons les restes de levain (‘hamets), qui sont soigneusement réunis et brûlés le lendemain matin.
Cette nuit-là, Rabbi Dov Ber, le Maguid de Mézeritch, avait pour habitude de faire rapidement la prière du soir afin de pouvoir commencer dès que possible la mitsva importante d’éliminer le ‘hamets de sa maison.
Il arriva cependant qu’une année, il pria avec une ferveur intense plusieurs heures durant, presque comme s’il s’agissait de Yom Kippour. Ensuite, il s’enferma dans sa chambre pendant longtemps, plongé dans ses pensées.
Les disciples du Maguid étaient perplexes et attendaient avec anxiété que leur maître quitte sa chambre et accomplisse la mitsva de la recherche du ‘hamets. Finalement, certains des élèves les plus proches du maitre osèrent frapper à sa porte pour demander : « Rabbi, que se passe-t-il ? Il est déjà bien après minuit ! »
« Ce n’est pas bon, répondit le Rabbi. Les Cieux m’empêchent de faire la recherche. »
Plusieurs heures plus tard, le Maguid sortit finalement de sa chambre et annonça : « Il y a un Juif dans notre région qui n’a pas de matsa pour Pessa’h, et je ne peux pas rechercher le ‘hamets tant que nous ne l’avons pas trouvé et pris soin de lui ! »
Les ‘hassidim organisèrent immédiatement des groupes et entreprirent une recherche minutieuse à travers la ville. Hélas, ils revinrent bredouilles, n’ayant trouvé aucun Juif sans matsa.
Le Rabbi demeura silencieux un moment, puis répondit : « Je ne peux pas faire la recherche tant que vous n’aurez pas trouvé ce Juif ! Cherchez partout, même en dehors de la ville. »
Finalement, ils réussirent. Deux ‘hassidim s’étaient rendus dans un petit village et avaient trouvé le seul Juif de l’endroit. Lorsqu’ils l’eurent réveillé et lui eurent demandé s’il avait de la matsa, il poussa un grand soupir et leur raconta son histoire.
Tailleur de profession, il économisait de l’argent pour les nécessiteux. Chaque année avant Pessa’h, il venait en ville et donnait une somme respectable au Maguid pour que celui-ci la distribue aux pauvres, et il distribuait lui-même également des fonds à des personnes dans le besoin pour les aider à obtenir ce qu’il leur fallait pour la fête.
Cette année, il avait été alité pendant de nombreux mois et il avait dû faire usage de ses économies au point que c’était déjà la veille de Pessa’h et qu’il n’avait absolument rien pour célébrer la fête, pas même de la matsa.
À sa grande surprise, les ‘hassidim rirent de soulagement et insistèrent pour qu’il vienne avec eux chez le Maguid.
Dès que le tailleur arriva, le Maguid l’accueillit chaleureusement et lui remit une grande somme pour qu’il puisse acheter des provisions de fête pour lui-même et pour pouvoir en distribuer aux autres comme il en avait l’habitude. Puis, enfin et avec grande joie, le Maguid effectua la recherche du ‘hamets avec ses élèves.
Avons-nous tout fait pour nous assurer que chaque Juif a ce dont il a besoin pour célébrer Pessa’h ? Et qu’en est-il de ceux qui sont éloignés et isolés ?
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