Permettre aux Juifs dont on s’occupe de manger « l’Aliment de la Foi » – la matsa chemoura du Séder de Pessa’h – est un moyen sûr de les faire progresser spirituellement, et de leur faire ainsi mériter les bénédictions matérielles.

Il existait autrefois la coutume qu’à l’approche de Pessa’h les rabbins envoyaient de la matsa chemoura aux membres de leur communauté. Ils envoyaient généralement un lot de six matsot, soit trois pour chaque Séder. Ou bien, ils envoyaient au moins deux matsot pour le kazayit de matsa,1 c’est-à-dire pour la « matsa du milieu » [du plateau de chaque Séder].

[...] Pour diverses raisons, cette pratique a été abandonnée dans de nombreuses communautés. Il n’est pas dans mon propos aujourd’hui d’évoquer les raisons de cette interruption. Mon propos est que je demande – et si j’en avais la capacité, j’ordonnerais – que l’on restaure la pratique que les rabbins envoient des matsot chemourot aux familles de leur communauté.

Et pas nécessairement un rabbin, mais quiconque exerce une influence sur la communauté – qu’il s’agisse d’un rabbin, un cho’het, un bedeau –, s’il connaît quelqu’un dont il sait que s’il lui envoie des matsot, celui-ci les utilisera pour le Séder, voilà ce qu’il doit faire : lui envoyer des matsot, spécifiquement des matsot rondes,2 spécifiquement faites à la main,3 et spécifiquement de la matsa chemoura,4 et, de la sorte, ce sont des centaines, voire des milliers de Juifs qui accompliront la mitsva de manger de la matsa comme il convient, et avec hidour.5

Et dans les endroits où des Séders communautaires sont tenus (dans les hôtels etc), il est évident que les organisateurs des Séders doivent accomplir cela.

La mitsva de la matsa revêt une grande importance et recèle une grande ségoula.6 Elle est, selon les termes du saint Zohar, « l’Aliment de la Guérison » et « l’Aliment de la Foi ».7 Or, la foi est le fondement de toutes les mitsvot, de même que de la vie juive en général.8 Ainsi, le fait d’accomplir la mitsva comme il se doit et avec hidour apportera de la vitalité à la pratique de Torah et mitsvot tout au long de l’année, de sorte que ce sera une année en bonne santé sur le plan spirituel, ce qui entraînera que ce sera une année en bonne santé sur le plan matériel.

Chabbat Parachat Ha’hodech 5714 (Likoutei Si’hot vol. 1, pp. 243-244)