Dans les années 1980, l’encouragement au don à la tsédaka devint un thème central dans l’action du Rabbi : il passait régulièrement de très longues heures à distribuer personnellement des billets d’un dollar à donner à la tsédaka aux milliers de personnes qui venaient lui rendre visite (alors qu’il déléguait cela auparavant aux « tankistim », ses émissaires conduisant les « mitsva tanks »). Il employa également d’autres approches pour encourager les gens à donner la tsédaka, parmi lesquelles la Si’ha reproduite ci-après.
Une boîte de tsédaka dans la cuisine
[...] Pour qu’une femme réussisse dans la grande responsabilité qui lui est confiée que l’alimentation dans sa maison soit casher de la meilleure manière qui soit, elle a besoin de siyata diChmaya, de l’aide du Ciel. Dire cela ne constitue en rien un manque de respect vis-à-vis d’elle (sous-entendant qu’on ne peut lui faire confiance), car le plus grand tsadik, et de la même manière, la plus grande tsadéket, a aussi besoin de l’aide et du soutien d’Hachem.
Pour mériter cette aide, il y a un moyen tout à fait indiqué : donner de l’argent à la tsédaka pour procurer nourriture et boisson aux nécessiteux.1 Lorsqu’Hachem verra que cette femme éprouve un sentiment d’Ahavat Israël et qu’elle donne de l’argent à la tsédaka parce qu’elle se soucie des pauvres,2 y compris de pauvres qu’elle n’a jamais rencontrés de sa vie, Hachem agira avec elle « mesure pour mesure »3 et lui donnera à elle une « tsédaka » de « Sa main pleine, ouverte, sainte et large »4 en l’aidant à s’acquitter de sa responsabilité de veiller à ce que la nourriture de la maison soit casher,5 et il en résultera que les aliments seront plus savoureux (également) sur le plan matériel.6
Plus encore : lorsqu’une femme donne la tsédaka avant de préparer un repas, cela constitue un symbole et un rappel du fait qu’elle fait un lien entre son repas et le nécessiteux. Et bien qu’elle ne connaisse pas son adresse et qu’il faudra un certain temps pour que l’argent parvienne à celui-ci, le fait qu’elle mette maintenant l’argent dans la boîte de tsédaka et qu’elle pense maintenant au pauvre qui se trouve quelque part au bout du monde et qui n’a pas de quoi manger et qu’elle a l’intention de remettre le contenu de la boîte lorsqu’on lui communiquera l’adresse ou lorsqu’un gabaï tsédaka7 se présentera chez elle, elle établit un lien entre son repas de maintenant et le pauvre. Ceci est particulièrement vrai à la lumière de l’enseignement du Baal Chem Tov selon lequel « à l’endroit où se trouve la pensée d’une personne, c’est là qu’elle-même se trouve ».8 Ainsi, c’est comme si elle se trouvait en ce moment même avec le pauvre.
Or, s’agissant du don à la tsédaka, il est préférable que la femme ne s’en remette pas seulement à sa mémoire car elle risque d’oublier de le faire (et ceci d’autant plus si elle ne connaît pas le pauvre à qui l’argent est destiné et qu’elle envisage seulement d’envoyer l’argent ou de remettre la boîte au gabaï tsédaka). Il est donc préférable qu’elle se crée un signe visuel qui lui rappellera de donner la tsédaka en plaçant de manière fixe une boîte de tsédaka9 dans la cuisine. Comme celle-ci sera constamment dans son champ de vision, elle lui rappellera sans nul doute de donner la tsédaka.
Et le Chabbat et les jours de fête où il n’est pas possible de manipuler de l’argent et de donner la tsédaka, la simple présence visible de la boîte dans la cuisine lui rappellera qu’elle a donné la tsédaka la veille de Chabbat ou de la fête de sorte qu’elle prendra immédiatement la résolution de donner la tsédaka après le Chabbat ou la fête. Hachem qui « regarde le cœur »10 verra sa bonne décision et lui enverra immédiatement Sa bénédiction pour que la cuisine soit casher.
J’ajouterai que, afin d’accomplir la mitsva de « Véahavta leréakha kamokha – Tu aimeras ton prochain comme toi-même »,11 il est recommandé de placer la boîte de tsédaka dans un endroit bien visible dans la cuisine.12 Ainsi, lorsque des invités (des connaissances ou des amis) entreront dans la maison – il est en effet habituel que des voisines se rendent dans la cuisine l’une de l’autre pour emprunter un ingrédient, demander un conseil culinaire ou un éclaircissement sur une règle de casherout –, ils verront la boîte de tsédaka et seront enclins à demander de quoi il s’agit. Lorsqu’on leur expliquera son utilité, ils seront incités à avoir eux aussi une boîte de tsédaka dans leur maison.
« Une maison de tsédaka »
Selon les critères halakhiques, lorsqu’une boîte de tsédaka est fixée de façon permanente au mur d’une maison (au moyen d’un clou ou autre), elle devient une partie de la maison, transformant la maison en une nouvelle maison, une « maison de tsédaka ».13
Il y a un avantage supplémentaire à agir ainsi. Nos Sages ont enseigné que « le monde repose sur trois principes : la Torah, le service de D.ieu et la bienfaisance ».14 Tout comme le monde dans sa globalité repose sur ces trois principes, le « petit monde » de chacun – sa maison – repose également sur ceux-ci. De ce fait, lorsqu’une personne fixe une boîte de tsédaka au mur de sa maison de telle manière que celle-ci est considérée par la halakha comme faisant partie de la maison, et qu’elle fixe une étagère de telle manière que celle-ci est considérée par la halakha comme faisant partie de la maison, et qu’elle garnit cette étagère de livres saints du judaïsme, dont des livres de prières,15 la maison devient alors une « maison de Torah », une « maison de service de D.ieu » et une « maison de bienfaisance ». Le fait d’associer ces trois dimensions confère plus de force et de stabilité à la maison.16
Pour traduire ce qui précède en termes pratiques : il convient de fixer une boîte de tsédaka au mur de la cuisine avec un clou ou par un autre dispositif, et cela transformera toute la maison en une maison de tsédaka.
Ces instructions s’appliquent à toutes les femmes juives, aussi bien à celles qui sont déjà mariées et qui sont « Akéret habaït – le pilier de la maison », qu’à celles qui se préparent au mariage. Et même aux petites filles qui n’ont pas encore atteint l’âge de la bat-mitsva, qui prendront dès à présent la bonne décision de fixer une boîte de tsédaka dans leur cuisine à l’avenir. Et « Hachem les aidera »17 à accomplir cette décision, car « Torat émeth – la Torah de Vérité » promet : « une bonne pensée, Hachem l’associe à l’action »,18 ce qui signifie que lorsqu’un Juif a « une bonne pensée »,19 Hachem fera en sorte qu’il ait la possibilité de la concrétiser.20
Si’ha du 24 Eloul 5748 (Torat Mena’hem 5748 vol. 4, pp. 343-345)
[...] en plus du don dans la boîte de tsédaka dans sa maison, qu’il a fixée et en a fait une partie de la maison, et en particulier dans la cuisine [pour souligner que son alimentation personnelle est pénétrée du sujet de la tsédaka, au point où la boîte de tsédaka est un élément fixe, alors que la nourriture et les couverts ne sont pas fixes, mais des objets mobiles], comme cela a été dit à plusieurs occasions.
Si’ha de Chabbat Parachat Vayikra 5749 (Sefer HaSi’hot 5749 vol. 1, pp. 335-336)
Fixer une boîte de tsédaka au mur de la chambre d’un enfant
Le ‘hinoukh – l’éducation – d’un enfant doit être assuré non seulement lorsqu’il est à la yeshiva, à l’école ou dans une autre institution éducative, mais aussi lorsqu’il est à la maison. À cet effet, la présence dans sa chambre d’une boîte de tsédaka, d’un Sidour et d’un ‘Houmach lui rappellera de manière naturelle la Torah et les mitsvot.
Il faut fixer la boîte de tsédaka au mur avec un clou ou autre car ainsi la chambre tout entière devient une « chambre de tsédaka » [...] et cela ajoute force et stabilité à toute la maison comme nous l’avons dit.
Et, comme mentionné précédemment, la boîte de tsédaka doit être placée dans un endroit bien visible, de sorte qu’un enfant invité qui pénétrerait dans la chambre et qui, pour quelque raison, ne saurait pas ce qu’est la tsédaka demandera « Qu’est-ce que c’est ? », comme le font les enfants lorsqu’ils voient quelque chose de nouveau. L’enfant qui l’accueille lui expliquera que ceci est un Sidour avec lequel on prie Hachem, cela est un livre de Torah dans lequel on étudie la Torah d’Hachem et ceci est « une boîte de tsédaka » avec laquelle on accomplit la grande mitsva de donner de l’argent aux pauvres.
Immédiatement s’éveillera chez l’enfant visiteur la nature juive qui est en lui, qui est d’être « miséricordieux, humbles et bienfaisants »,21 et il décidera de faire de même dans sa chambre.
Et selon la nature des enfants qui est d’avoir peu de patience, lorsqu’il voit quelque chose de bien, il souhaite le faire immédiatement, surtout si l’enfant qui le reçoit l’encourage dans ce sens. Il sortira donc sur-le-champ de l’argent de sa poche qu’il mettra dans la boîte de tsédaka.
On expliquera encore à l’enfant en visite que l’acte de donner la tsédaka fait partie de la mitsva générale d’« aimer son prochain comme soi-même », c’est-à-dire qu’il faut aimer un autre enfant juif comme soi-même et qu’il doit donc veiller à agir de la même façon. Ainsi, lorsqu’il rencontrera un autre enfant dont il sait qu’il n’a pas ces trois choses, ou même s’il a seulement un doute s’il les a ou non, il l’encouragera à ce sujet et lui expliquera leur importance. Il soulignera qu’aucune préparation particulière n’est nécessaire pour cela, car c’est quelque chose de facile et à la portée de tous.
Dans cette directive (que les enfants fixent une boîte de tsédaka dans leur chambre), les femmes et les filles juives ont un rôle particulier à jouer, car la partie essentielle de l’éducation des enfants leur a été confiée.
Si’ha du 24 Eloul 5748 (Torat Mena’hem 5748 vol. 4, p. 346)
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