Je sais que vous êtes probablement assis confortablement et en train de lire cet article, mais j’aimerais vous demander de faire quelque chose de non conventionnel. Je voudrais vous demander de lever votre main au-dessus de votre tête aussi haut que possible, puis de la tendre vers le bas, comme si vous descendiez quelque chose d’une très haute étagère jusqu’au sol. Recommencez. Et recommencez encore quelques fois. Excellent exercice, non ?

Voilà ce qu’il en est. Lorsque vous priez chaque jour, vous ne faites pas descendre physiquement quelque chose vers le bas, mais vous le faites spirituellement. Et il existe une prière spécifique qui est conçue pour faire descendre le plus possible de choses sur le plan spirituel : la Amida.

Pendant le Chéma, nous demandons à D.ieu de révéler en nous que « l’Éternel est notre D.ieu ». Bien que nous atteignions un certain niveau d’amour de D.ieu pendant la prière du Chéma – et dans les temps passés, cela pouvait suffire à l’âme – pour nous, ce n’est pas suffisant, et la Amida est nécessaire. Plus nous nous rapprochons de la Rédemption finale, plus la négativité tente de s’emparer de nous, et plus nous avons besoin d’augmenter la dose de spiritualité comme antidote. C’est pourquoi pendant la Amida, nous faisons un pas de plus.

De quelle façon ?

La Amida est composée de nombreuses bénédictions et contient de nombreuses fois le mot hébreu baroukh qui signifie « béni ». Mais la Michna donne une autre connotation au mot baroukh, le reliant au mot hébreu hamavrikh qui signifie « faire descendre ».

Cela signifie que pendant la Amida, nous demandons à plusieurs reprises de faire descendre le Divin ici-bas de sorte à pouvoir ressentir que l’Éternel est notre D.ieu. Nous voulons sentir qu’Il est réel ! Nous prions D.ieu de nous aider à Le vivre et à Le ressentir d’une manière qui corresponde à notre expérience.

Chaque fois que nous prononçons le mot baroukh, nous demandons une révélation de D.ieu. Ce mot est suivi du mot Ata (« Tu ») qui exprime le fait que D.ieu est aussi réel pour nous que lorsque nous nous adressons à une autre personne en disant « tu », ce qui renforce la conscience acquise pendant le Chéma que « l’Éternel est notre D.ieu ».

La Amida a donc pour but de révéler l’Essence de D.ieu dans notre cœur, afin que notre côté négatif soit d’emblée surmonté. La guerre contre l’obscurité intérieure ne se gagne pas en tirant des balles, mais avec l’inspiration et l’énergie spirituelle. Plus la lumière spirituelle se révèle en nous, plus notre obscurité s’amenuise.

Ainsi, les jours où nous sentons que l’amertume, la colère, la tentation et le désespoir nous guettent, nous réagissons non pas en brandissant des épées, mais en allumant des bougies spirituelles, en nous concentrant pendant la Amida. C’est ainsi que nous demandons et faisons descendre l’énergie spirituelle qui nous aide à surmonter les blocages spirituels que nous pouvons avoir.

Note de l’âme : Plutôt que de me laisser submerger par un conflit intérieur, je peux me concentrer en récitant la Amida pour puiser la force spirituelle me permettant de le surmonter.

Source : Le Maamar Ki Tihiyena Le-ich dans Likoutei Torah, tel qu’expliqué dans ‘Hassidout Mevouéret, chapitre 6.