Aujourd’hui, l’observance de cette directive est un signe distinctif des ‘hassidim ‘Habad. Cependant, le Rabbi a expliqué l’immense bénéfice que celle-ci apporte à la sainteté et la pureté de l’éducation de nos enfants et il serait donc bon qu’elle soit adoptée par toutes les communautés juives.
L’influence de la vision
De nombreux ouvrages de notre littérature sainte1 enseignent à quel point ce qu’une personne voit ou regarde exerce une influence sur elle.2 Et cela fonctionne dans les deux sens : voir et observer des choses saintes exerce une influence positive,3 tandis que voir et observer4 des animaux impurs, etc, a l’effet inverse.5
Ainsi, d’après l’enseignement selon lequel « ‘Hanokh lanaar al pi darko – Éduque un jeune selon sa voie, il ne s’en écartera pas même lorsqu’il vieillira »,6 il est clair qu’il faut redoubler de précaution s’agissant des enfants juifs « de l’âge du ‘hinoukh », c’est-à-dire entrant dans l’âge de l’éducation,7 car tout ce qui se grave dans leur conscience (à travers l’observation, etc.) à cet âge aura un impact et une influence tout au long de leur vie, comme le dit le verset : « même lorsqu’il vieillira ».
C’est là la raison de la coutume juive consistant à entourer un bébé dès sa naissance par des choses évoquant la sainteté, telles que le « Chir Hamaalot » et autres. Et de cela découle également la démarche inverse, qui est d’éviter que l’enfant soit exposé à des images impures.
L’idée selon laquelle la vision et l’observation exercent une influence positive ou négative possède également une source dans la partie dite niglé – « révélée » – de la Torah8 et ce, jusqu’à la Halakha, la loi juive tranchée :
Le Choul’hane Aroukh stipule9 que « en sortant du mikvé, les femmes doivent veiller [...] à ne pas rencontrer en premier une créature impure (telle qu’un chien ou un âne10 ). [...] Dans le cas où cela se produirait, si elle craint D.ieu elle retournera s’immerger au mikvé » (au point où les femmes vertueuses ont pris la coutume de retourner s’immerger à nouveau même si elles ont rencontré une créature impure après avoir déjà quitté le bâtiment du mikvé). La raison en est que la vue d’une telle créature pourrait avoir une influence indésirable sur l’enfant qu’elle concevra.
À l’inverse, la vue et l’observation d’une chose sainte (à la sortie du mikvé) auront une influence positive sur l’enfant.11
Le choix des jouets et des images
Il ressort de ce qui précède que lorsque l’on offre à un enfant un jouet représentant un animal (quelle qu’en soit la raison, du fait qu’il s’agit d’un petit enfant), il faut s’efforcer de choisir un animal pur : un mammifère casher, un oiseau casher, un poisson casher, etc.
De la même manière, lorsqu’un enfant grandit et commence à apprendre les lettres et qu’on lui montre des images pour lui faciliter l’apprentissage de leurs formes, il faut s’assurer que les animaux représentés sur ces images soient uniquement des animaux cashers. Par exemple : lorsqu’on représente la lettre alef sous la forme d’un homme portant deux seaux d’eau (l’un au-dessus et l’autre au-dessous), et que pour rendre l’image plus vivante, on montre cet homme marchant le long d’une rivière avec des poissons, avec sur la rive un chat ou quelque autre animal non-casher, on s’efforcera de « se débarrasser » du « chat » et de le remplacer par un animal casher, et de même pour les autres images ou scènes que l’on présente aux enfants.
Dans le même esprit, les éditeurs de livres ou de brochures comportant des images d’animaux (et en particulier ceux destinés aux jeunes enfants qui commencent leur éducation), doivent s’efforcer de n’utiliser que des images d’animaux purs.
(Ceci ne concerne pas les images d’animaux impurs mentionnés dans le Tanakh ou le Midrash que les enseignants utilisent pour faciliter l’étude de leurs élèves, ou les illustrations d’histoires du Tanakh ou du Midrash, car il s’agit là d’étude de la Torah, comme cela va de soi. Plus encore : lors de l’étude de la première loi du Choul’hane Aroukh (ou de la michna de Pirkei Avot), on dessine un lion, etc, et pas seulement le daim.)
C’est vrai qu’il est devenu courant dans ce pays d’associer certaines choses à l’image d’une... souris (!), ou d’un autre animal non casher, et malheureusement cette pratique a été introduite dans des publications qui sont à tous autres égards al taharat hakodech, strictement saintes. Pour une raison totalement incompréhensible, les éditeurs n’ont pas compris (du moins pas encore à ce stade) qu’il faut s’efforcer que les Juifs, et en particulier les jeunes enfants, ne voient que des choses pures. En tout état de cause, il est évident que l’effort pour inverser cette habitude ne requiert pas de « sacrifice de soi ». Il doit en effet être extrêmement simple de faire en sorte que les illustrations des publications ne représentent à l’avenir que des choses pures.
[Et l’on se gardera de faire de cela un sujet conflictuel, de dire à quelqu’un qu’on l’a « attrapé », qu’on lui « ordonne » de changer son habitude, car – mise à part la question de qui l’on est pour lui donner des ordres – à travers une telle approche, on « l’oblige » d’une certaine façon à prouver qu’il est un adulte et qu’il peut donc agir de manière inverse s’il le souhaite !... La bonne approche est d’expliquer (car telle est la vérité) qu’il ne s’agit pas là de quelque chose de nouveau, car c’est écrit dans des livres saints qu’il peut lui-même consulter. De la sorte ces enseignements deviendront « sa Torah », ce sera sa propre directive ! Et ceci est valable pour de nombreuses situations où l’on souhaite reprendre quelqu’un.]
Éviter l’impureté pour se préparer à la rédemption
On peut ajouter que l’importance de ne voir que des choses pures et saintes est encore plus grande en cette époque du « Talon du Machia’h » où nous nous préparerons à la Délivrance.
Il convient en effet à présent de « goûter » par anticipation12 à la réalité des temps messianiques,13 y compris à l’accomplissement de la prophétie dans laquelle D.ieu dit : « Je ferai disparaître l’esprit d’impureté de la terre ».14 Il faut donc d’adopter un comportement qui soit à l’image de cette promesse en faisant en sorte que partout où cela est possible, on n’utilise que des images pures, et même plus encore, des images saintes.
Si’ha du 20 ‘Hechvane 5744 (Torat Mena’hem 5744, vol. 1 pp. 487-489)
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