Un riche homme d’affaires de Francfort, en Allemagne, avait perdu tout son argent et commencé à accumuler d’énormes dettes. Amer et découragé, il tomba malade et mourut, laissant sa femme et ses enfants dans une grande pauvreté.

Sa veuve se résolut à travailler pour subvenir aux besoins de ses enfants, mais il y avait un créancier qui la harcelait impitoyablement pour obtenir le paiement de la dette de son défunt mari. Il finit par la traîner en justice et le tribunal décida que si elle ne payait pas sa dette, il avait droit à tous ses biens.

N’ayant personne vers qui se tourner parmi les vivants, elle se rendit au cimetière pour prier sur la tombe de son mari et lui demander d’intercéder au ciel en faveur de sa famille. Elle passa un long moment à pleurer sur sa pierre tombale, déversant tout son chagrin.

Lorsqu’elle eut terminé, elle leva les yeux et remarqua qu’une tombe voisine n’avait pas de pierre tombale. Elle interrogea le gardien qui lui expliqua qu’un pauvre colporteur y était enterré, car il était mort sans laisser assez d’argent pour qu’une pierre marque sa tombe. Cependant, dit-il, de nombreuses personnes, principalement des pauvres qui se souvenaient de sa bonté, venaient de temps en temps prier et allumer des bougies en sa mémoire. En entendant cela, la femme prit une des bougies qu’elle avait apportées pour l’allumer sur la tombe de son mari et l’alluma près de la tombe du colporteur.

La veuve rentra chez elle et oublia presque la dette jusqu’au jour où les agents du tribunal arrivèrent avec une charrette pour emporter tous leurs biens. Elle les supplia, mais ils lui répondirent qu’ils n’avaient pas le choix, c’était un ordre du tribunal. En peu de temps, ils vidèrent le contenu de la maison au milieu des cris de la veuve et de ses enfants.

C’est alors qu’un étranger en haillons apparut et demanda aux officiers ce qui se passait. Après avoir appris qu’ils prenaient les biens de la veuve pour payer la dette de son mari, le pauvre homme demanda : « À combien se monte la dette ? »

« Plus que ce que vous pouvez avoir », lui fut-il répondu.

Le pauvre homme insista jusqu’à ce qu’on lui dise le montant. Alors il sortit une grosse liasse d’argent et la donna à l’officier qui en préleva le montant nécessaire. Ils lui demandèrent son nom pour établir le reçu, mais il leur dit de l’écrire au nom de la veuve.

L’officier rentra chez la veuve pour lui rendre ses affaires et lui dit de remercier l’étranger qui avait remboursé sa dette. Mais elle eut beau chercher, elle ne put le trouver. Après s’être renseignée, elle découvrit que personne ne l’avait vu à part l’officier. Tous en conclurent que c’était le pieux colporteur qui était sorti de sa tombe pour l’aider !

Après cet incident, la veuve ne trouva pas la tranquillité : elle voulait absolument exprimer sa gratitude à son bienfaiteur, mais ne savait pas comment le faire.

Elle alla voir Rabbi Pin’has Horowitz, connu sous le nom de Baal Haflaah, qui était le rabbin de la ville à l’époque, et lui raconta toute l’histoire. Celui-ci la félicita pour ses nobles intentions, la bénit pour qu’elle réussisse à élever ses enfants et lui dit que si elle avait un jour assez de fonds, elle devrait construire un monument sur la tombe du colporteur et veiller à ce que le Kaddich et la Michna soient dits à l’anniversaire de sa mort.

« Par conséquent, lorsqu’il demande quelque chose à quelqu’un, il doit considérer que la personne faible et la personne forte sont toutes deux également capables d’accomplir sa demande. Il doit compter sur D.ieu pour que sa demande soit satisfaite. Il devrait ensuite remercier le Créateur qui a exaucé ses souhaits et remercier également la personne à travers laquelle la faveur est faite, pour le fait que le Créateur a amené ses bienfaits à travers elle. Car il est bien connu que le Créateur ne fait venir le bien qu’à travers les Justes. » (Porte de la Confiance (Kehot), chapitre 4, page 159.)