Par la grâce de D.ieu
Jours de Seli’hot 5726
Brooklyn, N.Y.

Aux fils et aux filles de
notre peuple Israël, partout où ils se trouvent
D.ieu vous bénisse tous !

Salutation et bénédiction :

En plus des qualités régulières que chaque fête, Roch Hachana compris, apporte avec soi d’année en année,

— notons que celles-ci doivent aussi être considérées et vécues comme nouvelles, comme toutes choses relevant de la Torah et des Mitsvot qui constituent la vie et la vitalité mêmes d’un Juif (comme il est écrit : « Car elles sont notre vie et la longueur de nos jours »), la vie elle-même étant toujours nouvelle, même pour la personne qui a expérimenté la vie pendant de nombreuses années —

il est certaines qualités qui sont associées à certaines années et qui, par conséquent, revêtent une importance particulière l’année de leur apparition.

L’année 5727 qui approche – puisse-t-elle nous apporter à tous et à tout notre peuple Israël bonheur et bénédiction – a la particularité d’être une « année post-Chemita [sabbatique] ». En tant que telle, elle est caractérisée par la Mitsva spéciale supplémentaire de Hakhel (« Rassemblement »), qui est décrite comme un « pilier solide et un grand honneur pour notre foi » (Sefer ha’Hinoukh).

À l’époque du Beth Hamikdach [le Saint Temple], il était prescrit de rassembler le peuple – hommes, femmes et enfants, y compris les plus petits – à l’intérieur du Beth Hamikdach, afin qu’ils entendent certains passages de la Torah qui étaient lus par le roi. Cet événement devait avoir lieu à la première occasion de la nouvelle année (à savoir à Soukkot, lorsque les Juifs venaient à Jérusalem pour leur pèlerinage).

Bien sûr, depuis la destruction du Beth Hamikdach, cette Mitsva n’est plus pratiquée – jusqu’à ce que le Beth Hamikdach soit restauré à nouveau, puisse cela être rapidement, de notre temps. Cependant, la Torah et les Mitsvot sont éternelles, de sorte que les Mitsvot qui ne devaient être pratiquées qu’à l’époque du Beth Hamikdach, en vertu de leur contenu spirituel éternel, ont une signification particulière le jour ou l’année qui leur correspond, signification qui se doit d’être exprimée et accomplie de manière appropriée (par exemple, les prières : à l’heure où les sacrifices étaient offerts dans le Beth Hamikdach, etc.)

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La Mitsva du Hakhel présente deux caractéristiques qui, à première vue, semblent contradictoires : d’une part, il est demandé de « rassembler le peuple, hommes, femmes, jeunes enfants, et l’étranger (le guer) dans tes portes » – ce qui indique que chacun, indépendamment de sa position dans la vie et de son niveau intellectuel, peut et doit participer à l’événement ; et d’autre part, il est demandé que les passages de la Torah leur soient lus par la personne la plus auguste de la nation, le roi.

Une explication à cela est la suivante :

La Torah nous a été donnée afin qu’elle imprègne et vitalise chaque Juif sans exception – homme, femme, enfant et guer – de manière si approfondie, et à un tel degré, que son être entier, dans tous ses aspects, sens et sentiments, devienne un être de Torah et de Mitsvot.

Et pour atteindre ce but, le plus profondément et le plus complètement possible, la Torah était lue à cette occasion par le Roi, dont la majesté imposante pénétrait l’auditoire d’un sentiment de tremblement et de soumission, jusqu’à l’effacement total de soi.

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L’importance et le message de la Mitsva de Hakhel pour chacun d’entre nous sont que celle-ci nous appelle à profiter des jours propices et solennels de Tichri pour rassembler nos frères juifs – hommes, femmes et enfants, y compris les tout-petits – dans les lieux saints de la prière et de la Torah, dans une atmosphère de sainteté et de dévotion ; et les rassembler dans le but qui était l’essence même de la Mitsva de Hakhel, comme indiqué dans la Torah : Afin qu’ils écoutent et apprennent, qu’ils craignent l’Éternel votre D.ieu, et qu’ils veillent à mettre en pratique toutes les paroles de la Torah (Deut. 31,12).

Il est particulièrement du devoir de toute personne qui est un « roi », un leader, dans son entourage – le chef spirituel de sa congrégation, l’enseignant dans sa classe, le père dans sa famille – d’élever la voix de la Torah et des Mitsvot, avec force et sérieux, afin qu’elle produise une impression profonde et une influence durable dans l’auditoire, qui sera ressentie non seulement pendant le mois de Tichri, ni simplement pendant cette année, mais tout au long des sept années depuis le présent Hakhel jusqu’au suivant ; une influence qui doit se traduire dans la vie quotidienne par un comportement régi par la Torah et les Mitsvot, dans la crainte du Ciel et, en même temps, dans la joie du cœur.

Puisse-t-il plaire à D.ieu, que les Juifs couronnent le jour de Roch Hachana en tant que « Roi d’Israël » et « Souverain de toute la Terre », de bénir chaque homme et chaque femme dans l’accomplissement de cette tâche, dans la mesure la plus complète, ce qui accélérera et rapprochera le moment où la Mitsva du Hakhel sera accomplie dans tous ses détails, dans le Beth Hamikdach, avec l’apparition de notre juste Machia’h, rapidement de notre temps.

Avec ma bénédiction de
Ketiva va’hatima Tova
Pour une douce et heureuse année,

/signé Mena’hem Schneerson/