Pensez à ce qui se passe lorsque vous ressentez une émotion négative intense telle que la colère ou le ressentiment : vous pouvez ressentir une pression dans votre tête et une tension dans tout votre corps. Parfois, cette énergie explose vers l’extérieur, et vous criez, frappez des objets ou piétinez. Ou peut-être êtes-vous quelqu’un qui intériorise et qui garde l’énergie négative à l’intérieur : vous ne mangez pas, ne dormez pas et n’avez pas les idées claires.
Pourquoi les émotions négatives génèrent-elles tellement plus d’énergie que les émotions positives ? Lorsque le lait se répand sur la table, cela peut nous agacer ; à l’inverse, nous ne ressentons ni joie ni exaltation lorsque le lait atterrit bien dans le verre. Nous nous souvenons que nous nous sommes arrêtés à des feux rouges, mais pas que nous avons franchi des feux verts. Nous nous attendons à ce que les choses se passent bien pour nous la plupart du temps, alors nous ne prêtons pas attention aux bonnes choses qui arrivent. Nos émotions négatives ne sont activées que lorsque les choses ne se passent pas comme prévu.
Très souvent, nos émotions les plus heureuses sont déclenchées par le soulagement : retrouver un objet important qui était perdu ou découvrir que nous n’avons finalement pas de maladie terrible. L’exaltation d’une tragédie évitée est plus grande que la banale satisfaction de la vie quotidienne. Imaginez que nous puissions ressentir de la joie avec la même intensité que nous ressentons de la colère ou de l’agacement. Nous n’aurions pas besoin de gagner un million d’euros pour ressentir un élan de joie.
Le plan divin : la lumière qui sort des ténèbres
Pourquoi D.ieu a-t-il créé le monde de telle façon que nous ressentions les événements négatifs plus intensément que les événements positifs ?
La descente de l’âme dans ce monde est une yerida letsorekh aliya – une descente dans le but d’une ascension. Au départ, l’âme se trouvait dans le monde spirituel le plus élevé possible, en communion avec le Divin. Mais D.ieu envoie l’âme ici-bas, au sein d’un monde d’obscurité et de douleur, afin que nous le transformions. Si nous retournions simplement à l’endroit où nous étions avant, ce voyage n’aurait pas de but. Il doit y avoir quelque bénéfice.
Lorsque nous prenons la colère et la douleur du passé et que nous en faisons quelque chose de beau, nous avons créé de la lumière à partir de l’obscurité. Plus grands sont les sentiments négatifs et la douleur, plus grand est le bien qui peut en sortir. Tel a été notre raison d’être depuis des générations d’exil : prendre chaque parcelle d’oppression et de souffrance et l’élever ; la rendre sainte. Refuser de se laisser abattre par l’exil ; au contraire, en sortir vainqueur.
- Chaque fois que je me sens frustrée ou irritée, j’attaque la vaisselle. L’eau chaude qui coule m’apaise, et le frottement et le récurage sont un bon exutoire pour l’énergie nerveuse. En prime, je me retrouve avec un évier et une vaisselle propres.
- Je travaille dans un environnement toxique avec beaucoup de commérages, de médisances et d’hostilité générale. J’ai apporté une boîte de charité et des pièces de monnaie à mon bureau. Chaque fois qu’une collègue fait une remarque désobligeante, au lieu de ruminer ou de riposter, je dépose une pièce dans la boîte. Lentement, je peux sentir que la négativité est repoussée et qu’un plus grand calme et une plus grande amabilité la remplacent.
- Ma fille de 6 ans adore les drames. Elle est prête à faire n’importe quoi pour m’énerver : me donner un coup de pied, me pincer, me lancer quelque chose, me dire des gros mots. J’avais l’habitude de tomber dans le piège à chaque fois et de réagir avec colère. Après avoir suivi une formation pour parents, j’ai appris à réserver ma réaction la plus intense pour les bonnes choses qu’elle fait. Je l’applaudis comme une folle lorsqu’elle range ses vêtements, qu’elle débarrasse son assiette ou qu’elle joue gentiment avec sa sœur. Elle a rapidement appris que faire le bien est beaucoup plus amusant et stimulant que d’être méchante.
Rétablir le « Hé »
Nous sommes maintenant dans les 10 jours de techouva entre Roch Hachana et Yom Kippour. « Techouva » est communément traduit par « repentir », mais est plus précisément défini comme un retour ou une restauration. Notre but sur terre est de redonner au hé du nom divin la place qui lui revient.
Le nom divin à quatre lettres est composé de youd, hé, vav et hé. La lettre youd est un point, représentant l’essence du Divin. Lorsque D.ieu a créé le monde, Il a étendu cette essence dans toutes les directions, ce qui est symbolisé par la lettre hé. La lettre vav représente l’extension vers le bas de l’énergie divine dans les mondes inférieurs, et le second hé symbolise son expansion ultérieure dans l’univers physique.
Chaque fois que nous faisons quelque chose de mal, nous prenons l’énergie divine du hé et l’utilisons pour la négativité, emprisonnant ainsi la Chekhina (la Présence divine) dans la force du mal. Lorsque nous faisons techouva, nous libérons la Chekhina de son exil et la ramenons à sa source originelle.
Mais le but de l’âme qui descend dans le monde n’est pas seulement de restaurer le monde dans l’état dans lequel nous l’avons trouvé. Nous sommes censés en retirer quelque chose. Ceci est accompli par une forme supérieure de techouva, qui transforme en fait nos méfaits en mérites.
Comment nos méfaits deviennent des mérites
Chaque fois que nous commettons une faute, nous créons une distance entre nous et D.ieu. Lorsque notre âme devient sensible à ce phénomène, cela suscite en nous un désir profond et intense de nous rapprocher de D.ieu. Quel est l’élément déclencheur de ce désir ? Notre péché. Par ce péché, nous avons créé une énergie négative, qui nous a ensuite propulsés en avant pour nous reconnecter à D.ieu avec une plus grande dévotion.
C’est la plus grande expression de la transformation de quelque chose de négatif, nos péchés, en mitsvot.
Lorsque j’ai perdu mon emploi en raison d’une mauvaise évaluation de mes performances, j’étais dévastée. J’avais envie de me recroqueviller et de me vautrer dans le ressentiment et la misère. Mais j’ai décidé d’adopter une attitude de croissance. Je me suis inscrite à une formation pour améliorer mes compétences et j’ai travaillé sur mes émotions avec un thérapeute. J’ai rapidement trouvé un nouvel emploi qui me convenait mieux à tous égards : meilleurs horaires, meilleures conditions de travail et meilleur salaire.
Canaliser l’énergie négative
L’énergie négative est puissante et peut être canalisée de manière utile. Voici quelques façons de transformer l’énergie négative en quelque chose de positif :
- Passez plus de temps à remarquer les choses qui vont bien. Avant de vous énerver contre une amie qui ne vous rappelle pas, pensez à toutes les fois où elle vous a rappelée et où elle était là pour vous. Au lieu de vous énerver à cause d’un accrochage en voiture, pensez à tous les trajets qui se sont terminés sans incident.
- Lorsque les émotions négatives s’accumulent à l’intérieur et demandent à sortir, déchargez cette énergie en l’utilisant pour faire quelque chose de positif. Dites une prière. Donnez une pièce à la charité. Préparez un repas nourrissant pour une amie malade. Utiliser l’énergie négative pour un gain positif est un excellent moyen de reprendre le contrôle et de transformer nos émotions les plus douloureuses.
- Certaines personnes sont poussées à réaliser de grandes choses pour démontrer l’erreur de ceux qui n’avaient pas foi en elles et leur disaient qu’elles ne réussiraient pas. « Je vais leur montrer ! » est un exemple de transformation de la négativité en bien.
- Le mot hébreu pour « acceptation » est hichtalmout, « être en paix ». Nous pouvons vraiment être en paix avec les événements négatifs que nous avons vécus lorsque nous réalisons qu’il y avait un but divin derrière eux. Pensez à certaines épreuves que vous avez rencontrées dans votre vie. Réfléchissez à la façon dont elles vous ont aidé à grandir et à devenir la personne que vous êtes aujourd’hui.
- Ce Yom Kippour, profitez d’une occasion unique dans l’année de croissance, de restauration et de renouvellement. Accomplissez le jeûne et essayez de passer au moins une partie de la journée à la synagogue pour prier et méditer. Choisissez une petite mitsva à laquelle vous pouvez vous engager pour l’année à venir. D.ieu est là qui vous attend.
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