À partir de la deuxième nuit de Pessa’h (le 16e jour du mois hébraïque de Nissan), nous comptons 49 jours, jusqu’au 50e jour qui est la fête de Chavouot.
Il convient de se tenir debout pendant que l’on fait la bénédiction et que l’on compte le Omer. Ceci est basé sur le verset qui nous dit de commencer le compte lorsque « la faucille est mise pour la première fois sur la [récolte] debout ».1 Les sages expliquent que bakamah, qui signifie « la [récolte] debout », peut également être lu comme bekomah, « une posture droite ».2
Néanmoins, si l’on compte en étant assis (ou s’il est difficile de se tenir debout), on s’acquitte quand même de l’obligation, puisque cette interprétation est seulement une asmakhta, une allusion scripturale pour un acte décrété rabbiniquement.3
Bien que cet enseignement ne se trouve pas dans le Talmud, il est cité par des sages ultérieurs comme ayant son origine à l’époque de la Michna.4
Se tenir debout pour d’autres mitsvas
Selon de nombreuses source, cet enseignement est à l’origine de la pratique consistant à se tenir debout pour accomplir certaines autres mitsvas.5
Ainsi, par exemple, le Midrash nous dit que la bénédiction pour les tsitsit est dite en se tenant debout, enveloppé dans le talith.6 Ceci est extrapolé du compte du Omer,7 puisque le mot lakhem (« pour vous ») est utilisé dans l’Écriture concernant l’une et l’autre de ces mitsvas.8
Si l’Écriture fait allusion au fait que nous devons nous tenir debout pour compter le Omer, elle ne nous dit pas pourquoi nous devons le faire. Cependant, les commentaires suggèrent plusieurs raisons pour cette pratique.
C’est analogue à prononcer un témoignage
Lorsque nous comptons le Omer, c’est comme si nous témoignions de quel jour du Omer il s’agit. Étant donné que la halakha stipule que les témoins doivent témoigner debout, nous comptons le Omer debout.9
C’est analogue à l’offrande du Omer
À l’époque du Temple, l’offrande du Omer était apportée debout. Lorsque nous comptons, c’est comme si nous apportions ce sacrifice spécial, et il convient donc que nous soyons également debout.10
C’est analogue à la prière de la Amida
Le Zohar nous dit que le compte du Omer est spirituellement similaire à la Amida, la prière silencieuse dite (au moins) trois fois par jour en se tenant debout. Il est donc approprié de se tenir debout pendant le compte du Omer.11
Ne pas retarder une Mitsva
Selon certains commentateurs, la raison est d’ordre pratique. En règle générale, nous nous efforçons d’accomplir les mitsvas à la première occasion possible.12 Le Omer est généralement compté à la synagogue immédiatement après que la Amida du soir ait été dite. Comme nous ne voulons pas perdre un seul instant avant d’accomplir cette mitsva, nous le faisons en demeurant debout.13
La force de se tenir debout
Lorsque D.ieu nous fit sortir d’Égypte au moment de l’Exode, Il le fit à travers de grandes révélations et de grands miracles. Comme il s’agissait d’un grand afflux de lumière venant d’en haut, nous fûmes submergés par la sainteté, de sorte que ces nouveaux degrés d’élévation spirituelle ne pouvaient pas durer (laamod, « (se) tenir » en hébreu). En nous raffinant chaque jour de la période de 49 jours du Omer, les changements qui avaient eu lieu lors de la délivrance d’Égypte furent intériorisés et purent être maintenus à long terme.
Lorsque nous nous tenons debout pour compter le Omer, nous démontrons que grâce à des efforts soutenus, nous pouvons faire en sorte que des éclairs d’inspiration naturellement fugaces durent pour toujours.14
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