Le 19 avril, Chabad.org a publié dans son édition anglaise l’histoire horrible de Vanda Semyonovna Obiedkova, une femme juive de 91 ans qui a survécu à la Shoah en se cachant dans une cave de sa ville natale de Marioupol, pour périr 80 ans plus tard dans une autre cave de Marioupol.
La fille et la famille de Vanda Obiedkova l’ont enterrée dans un parc public avant de s’échapper avec l’aide du Rav Mendel Cohen, le rabbin du centre ‘Habad-Loubavitch de Marioupol. Tragiquement, le sort de Vanda Obiedkova est partagé par de nombreux autres Ukrainiens de sa génération, des hommes et des femmes dont les histoires méritent d’être racontées et doivent être entendues.
Comme celles des survivantes de la Shoah Elvira Bortz, 86 ans, et Valentina Levashina, 85 ans, deux femmes dont les destins ont divergé au printemps 2022.
Elvira Bortz, née à Marioupol, peut compter 38 membres de sa famille immédiate assassinés par les Allemands et leurs collaborateurs ukrainiens en octobre 1941. Elle faillit être trahie par ses voisins avant d’être hébergée par des non-juifs compatissants. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a vécu paisiblement à Marioupol jusqu’en février 2022. Pendant 50 jours, Elvira s’est réfugiée dans des abris anti bombardements avec son mari de 93 ans, sa belle-sœur et sa nièce, avant que la famille ne parvienne à Kiev le 14 avril 2022. Le fait qu’elle ait souffert si longtemps, sans eau ni nourriture, au XXIe siècle, la hante, mais elle est vivante et déterminée à continuer de raconter son histoire.
Sa voisine Valentina Levashina, cependant, comme Vanda Obiedkova, a connu un sort différent. Valentina, originaire de Poltava en Ukraine, a survécu à l’évacuation par les nazis vers l’Asie centrale. Plus tard, elle a déménagé à Marioupol et a également vécu paisiblement jusqu’en février 2022. Le 28 mars, après s’être terrée pendant un mois sans médicaments et très peu de nourriture, Valentina est morte à Marioupol.
« Maman a dit : “Je ne peux pas survivre à ça !” », se souvient sa fille Viktoria qui a ensuite été évacuée de Marioupol dans une voiture envoyée par le Rav Cohen. « Le dernier jour, il y a eu une attaque massive d’artillerie et des explosions ; vous ne pouvez pas imaginer. Maman n’a pas pu en supporter l’intensité ; elle est morte. »

Viktoria a enveloppé sa mère dans une couverture et, avec l’aide de voisins, a creusé une fosse dans le petit jardin de leur immeuble et l’a enterrée.
Les circonstances terriblement familières de la mort et de l’enterrement de Valentina Levashina donnent un sens nouveau à la déclaration du Rav Cohen au lendemain du dernier voyage tragique de Vanda Obiedkova : « Tout Marioupol est devenu un cimetière. »
Aujourd’hui, les survivants de la Shoah sont tous très âgés et souvent très faibles. Cela a compliqué les efforts de sauvetage dans toute l’Ukraine, mais nulle part ailleurs autant qu’à Marioupol, une ville qui, au cours des deux derniers mois, a été pratiquement rayée de la carte. Il est impossible de trouver un car à Marioupol, et encore moins une ambulance, et ceux qui ont pu fuir l’ont fait entassés dans des voitures délabrées en tentant d’éviter les zones de combats violents.
« L’une des plus grandes tragédies a été la lutte pour sauver les personnes âgées », déclare le Rav Cohen, qui continue à travailler chaque jour pour évacuer les familles de l’enfer de Marioupol. Le travail du rabbin est soutenu financièrement et logistiquement par la communauté juive syrienne de la région métropolitaine de New York, qui travaille activement aux évacuations d’Ukraine depuis les premiers jours de la guerre. « Il est déjà difficile de localiser et de déplacer des personnes jeunes ; il est indiciblement plus difficile – parfois impossible – d’évacuer quelqu’un de vieux et de faible. C’est déchirant. »
Elvira Bortz ne connaissait pas personnellement Valentina Levashina, mais elle était amie avec Vanda Obiedkova. Elles avaient grandi l’une près de l’autre à Marioupol et s’étaient perdues de vue dans les décennies qui suivirent la Seconde Guerre mondiale. Elles ont repris contact il y a une dizaine d’années au Centre ‘Habad de Marioupol, après que le Rav Cohen les ait invitées à raconter leurs expériences de la Shoah à la jeune génération.
« Vanda [Obiedkova] était plus âgée que moi, et elle m’a tout de suite reconnu », raconte Elvira Bortz, se souvenant de leurs premières retrouvailles au centre du Rav Cohen, qui abritait la seule synagogue de Marioupol. « Nous sommes redevenus amies. Même si nous avons vieilli et que nous ne sortions pas souvent toutes les deux, nous nous parlions constamment au téléphone. Chaque fois que nous terminions la conversation, je disais : “Vanda, tiens bon !” et elle répondait “Elvira, tiens bon !” »
La dernière fois que les deux se sont parlées, c’était le 28 février, quatre jours après le début de la guerre, lorsque Vanda a appelé pour féliciter Elvira à l’occasion du 93e anniversaire de son mari. Quelques jours plus tard, les lignes téléphoniques et le service de téléphonie mobile de Marioupol ont été coupés.
« Nous avons terminé le dernier appel de la même manière, raconte Elvira Bortz avec émotion. Mais Vanda n’a pas pu “tenir bon”... »

Deux tranchées en 80 ans
Elvira Bortz est née à Marioupol en août 1935. Son grand-père paternel était rabbin. Avant la guerre, raconte Elvira, cette ville balnéaire comptait une importante population juive, des médecins et des avocats, des architectes et des commerçants réputés. La plupart d’entre eux furent abattus à Agrobaz, un village situé à l’extérieur de Marioupol où des fossés antichars creusés par les autorités soviétiques pour la défense de Marioupol furent utilisés par les Allemands pour tuer les Juifs après leur prise de la ville. « Il est dit officiellement que 10 000 Juifs furent assassinés à Agrobaz, mais on m’a toujours dit que c’était beaucoup plus, probablement 25 000, dit Elivra. Des familles entières ont disparu, sans qu’aucun membre ne subsiste pour pleurer sa famille assassinée. Évidemment que c’était plus de 10 000. »
Lorsqu’un voisin de longue date a informé les nazis que la petite Elvira avait été oubliée lors de la rafle, d’autres Ukrainiens compatissants l’ont emmenée dans un autre quartier de la ville où elle fut cachée, passée de maison en maison, pendant près de deux ans. « La Polizei ukrainienne entendait parler de moi et on me déplaçait dans un autre endroit, dans une cave, sous des lits, raconte Elvira, pour que les SS ne puissent jamais me trouver. »
En avril 1943, Elvira fut cachée, avec une adolescente juive, dans un abri souterrain creusé dans la terre, où les filles restèrent jusqu’en août 1943. À ce moment-là, Elvira avait le typhus et on l’a sortie inconsciente. Elle est restée alitée jusqu’à la libération de Marioupol par l’armée soviétique en septembre de la même année.
Bien qu’Elvira Bortz se soit mariée deux fois après la guerre, elle a toujours gardé son nom de famille en souvenir de tous les Bortz qui avaient été exterminés pendant la Shoah. Elle parlait souvent de son expérience de la guerre, à la synagogue de Marioupol, où lors de la cérémonie annuelle de commémoration sur le site du meurtre d’Agrobaz, pour sensibiliser les jeunes générations aux horreurs indicibles provoquées par la haine des Juifs à l’époque moderne. Elle estime qu’il est du devoir de ceux qui sont assez âgés pour avoir vu la Shoah de leurs propres yeux de témoigner.

Ces dernières années, sa nièce, Inna, vivait dans la maison de la famille Bortz à Marioupol, tandis qu’Elvira et son mari vivaient dans un appartement dans un autre quartier de la ville. Cette guerre, celle qu’Elvira n’aurait jamais imaginé devoir vivre, a commencé le 24 février. Quatre jours plus tard, Inna, qui avait longtemps aidé à s’occuper de sa tante et de son oncle âgés – Elvira n’a jamais eu d’enfants – est venue les chercher en voiture.
« La guerre n’en était qu’à ses quatre jours, et la traversée de Marioupol était déjà effrayante », raconte Inna. C’était l’anniversaire du mari d’Elvira et le couple âgé fut amené chez Inna pour ce qu’ils espéraient être une fête d’anniversaire et un séjour temporaire. Mais les choses sont rapidement passées de mal en pis.
Comme d’autres en ont témoigné, dans les premiers jours de mars, Marioupol a perdu l’eau, l’électricité et le gaz. Il faisait un froid glacial à l’extérieur, et Inna ne savait pas comment elle pourrait garder les membres âgés de sa famille – sa mère les avait également rejoints – au chaud pendant les nuits et les jours de bombardements incessants. « Ils étaient enveloppés dans des couvertures, portaient des bottes et des manteaux, mais il faisait toujours aussi froid », dit-elle.
Lorsque les bombardements étaient particulièrement durs, Inna et sa mère se rendaient au sous-sol, en priant pour que leur oncle et leur tante survivent. « Ma tante a dit qu’ils n’avaient pas la force de descendre, et nous avions simplement peur de les blesser en montant et en descendant les escaliers, explique Inna. Ce sont des personnes faibles, s’ils se cassaient quelque chose dans les escaliers, ce n’est pas comme si nous avions un médecin pour les aider. »
À la mi-mars, un ami de la famille, Vitalik, a risqué sa vie en se rendant de Kiev à Marioupol pour aider la famille. Il est arrivé juste à temps. Le 18 mars, leur quartier immédiat fut durement touché par des bombardements aériens, les maisons de leur rue étant transformées en fosses brûlées assez grandes pour contenir une voiture. Alors que les bombes tombaient, Vitalik a fait monter tout le monde dans une voiture et les a conduits vers le front de mer, plus sûr, car les deux armées essayaient d’éviter de perdre des bombes dans la mer. Inna se souvient d’avoir croisé des corps et des voitures en feu, puis d’avoir regardé vers son ancien quartier et d’avoir vu des colonnes de fumée noire s’élever dans le ciel.
« Je savais que des gens s’abritaient là-bas, dit-elle. Maintenant, ce n’était que feu et ruines. »
Ils ont poursuivi leur route vers un autre quartier où ils se sont installés dans une maison abandonnée. Cette partie de la ville s’est avérée pire que celle qu’ils avaient quittée. Vitalik a creusé une fosse dans le sous-sol – la deuxième tranchée d’Elvira en huit décennies – et tous les cinq y sont restés jusqu’au 8 avril, date à laquelle la maison a subi deux impacts directs et a pris feu. Sans moyen d’éteindre les flammes, ils se sont désespérément réfugiés dans une autre maison de l’autre côté de la rue.
Quelques jours plus tard, ils se sont réveillés dans la lumière aveuglante des bombes au phosphore qui pleuvaient tout autour d’eux. Les incendies provoqués par le phosphore blanc sont difficiles à éteindre, et Inna dit avoir vu des gens essayer de verser de l’eau sur le feu ce qui a eu pour seul effet de le faire redoubler d’intensité. Le phosphore a détruit la plupart des maisons voisines, mais n’a pas touché la leur.
Alors que les combats s’intensifiaient, Elvira et sa famille se nourrissaient de leurs dernières boîtes de viande et de gruau, qu’ils faisaient cuire dans la cheminée pour en faire une sorte de soupe. L’eau était encore plus difficile à obtenir, et Inna se souvient avoir vus de nombreux cadavres le long du chemin menant à la source. Chaque fois qu’elle retournait chercher de l’eau, les corps étaient un peu plus décomposés.

Le temps était compté
À la mi-avril, des soldats ukrainiens leur ont dit que le quartier serait bientôt le théâtre de combats intenses et que, selon toute probabilité, ils allaient tous mourir. Puis, le 13 avril, ils ont reçu la visite de 15 soldats russes qui ont commencé à les interroger sur les raisons pour lesquelles ils étaient encore là, les soupçonnant de transmettre des informations aux Ukrainiens. Inna a montré du doigt son oncle et sa tante et leur a dit qu’ils n’étaient encore là que pour eux. Les Russes sont partis après avoir averti les Bortz de ne cuisiner sur leur feu qu’entre 6 et 8 heures du matin, sinon ils seraient considérés comme une cible militaire.
Le temps était clairement compté.
« Nous ne voulions pas mourir, dit Inna, et nous savions que si nous restions un jour de plus, c’est ce qui arriverait. » Tôt le matin du 14 avril, Vitalik est allé récupérer la voiture qui avait été dissimulée sous des couvertures et qui par chance était encore en un seul morceau. Ils ont ensuite installé Elvira, son mari et la mère d’Inna dans la voiture et Inna s’est mise au volant.
« Vitalik est monté sur un vélo devant nous, enveloppé dans des serviettes blanches, et nous avons suivi lentement derrière lui, les fenêtres baissées, en agitant également des chiffons blancs, se souvient Inna. Tous les 500 mètres, il y avait un poste de contrôle, et Vitalik ne cessait de crier de ne pas tirer et que la voiture derrière lui avait des personnes âgées et inoffensives. Nous avons prié et aussi crié “Ne tirez pas !”. »

Il ne fallut que quelques minutes pour que les pneus de la voiture soient crevés par les débris qui jonchaient les rues. Ils continuèrent d’avancer, passant devant des bâtiments détruits, des corps et des bouts de missiles qui dépassaient de ce qui restait de l’asphalte. Ils continuèrent ainsi pendant 20 kilomètres, avant que Vitalik ne puisse lâcher son vélo et monter dans la voiture. Ils atteignirent finalement atteint le territoire contrôlé par les Ukrainiens et se sont dirigèrent vers Kiev, où ils sont depuis lors.
« Je n’ai aucune idée de comment nous avons survécu, dit Inna. Il n’y a eu que des miracles. »
À Kiev, les Bortz ont reçu une aide financière du rabbin Cohen. C’est également à Kiev qu’Elvira a appris pour la première fois que son amie Vanda Obiedkova avait péri à Marioupol.
« Vanda et moi avons parlé du fait qu’il était agréable de vivre maintenant en paix, que nos enfants ne puissent pas imaginer une guerre comme celle que nous avons vue, mais nous voilà de nouveau dans cette situation, dit Elvira. Je n’ai pas de mots pour le fait que de telles atrocités puissent être commises au 21e siècle. »

« Partir où ? Je n’avais nulle part où aller »
Valentina Levashina est née à Stalingrad (aujourd’hui Volgograd, Russie) en 1937 et a grandi à Poltava, en Ukraine, où son père travaillait comme comptable et sa mère comme enseignante. Lorsque Hitler a envahi l’Union soviétique en 1941, les parents de Valentina ont choisi d’évacuer immédiatement la ville en montant dans un train de marchandises pour le Kazakhstan. Ce fut un voyage difficile, au cours duquel la petite sœur de Valentina, qui venait de naître, mourut de malnutrition.
Après la guerre, la famille décida de retourner à Poltava ; le père de Valentina mourut d’une maladie avant qu’ils n’y parviennent. Lorsque Valentina et sa mère atteignirent Poltava, elles découvrirent que leur maison et leurs biens avaient été volés par des voisins ou détruits pendant la guerre.
Valentina fut envoyée chez des parents à Kharkov et en 1959, elle a déménagé à Marioupol, s’est mariée et a eu une fille, Viktoria. Lorsque le Rav Cohen et sa femme, Esther, ont créé le centre ‘Habad de Marioupol en 2005, Valentina et sa fille ont commencé à prendre part au renouveau de la vie juive dans leur ville natale. « Nous nous sommes impliqués dès l’ouverture de la synagogue, raconte Viktoria. Nous y allions pour les fêtes, nous observions les coutumes juives du mieux que nous pouvions. »
Dans ses vieux jours, Valentina Levashina a souffert d’une maladie cardiaque chronique et a été aidée par ‘Habad et le Hessed local de l’American Jewish Joint Distribution Committee qui lui a fourni une infirmière.
« La communauté juive s’est occupée d’elle, matériellement et moralement. Nous n’avions besoin de rien », dit Viktoria, qui vivait avec sa mère dans le quartier de Primorsky, au bord de la mer. Il n’a fallu que trois jours pour que les obus commencent à frapper Primorsky. Comme tout le monde à Marioupol, les Levashinas n’avaient ni électricité, ni gaz, ni connection.
« J’étais seule, l’infirmière ne pouvait pas nous rejoindre bien sûr, et Mama était juste allongée là, raconte Viktoria. Une semaine après, tous ses médicaments étaient épuisés. »
La mère et la fille vivaient au deuxième étage de leur immeuble. Très vite, leurs fenêtres furent soufflées par les explosions. C’est alors que Viktoria fit descendre sa mère et elle-même d’un étage dans l’appartement désormais vide d’un voisin. Elles y ont vécu pendant près d’un mois.

« À ce stade, Mama ne comprenait pas ce qui se passait. Nous n’avions pas de médecins, pas d’aide, rien », se souvient-elle en larmes. Les explosions autour d’eux ne cessaient de s’intensifier. Puis le 28 mars, les tirs d’artillerie et les bombes sont devenus si intenses que Valentina n’a pas pu y résister. « Il y a eu un barrage de tirs, et elle est morte. Ce ne sont pas des éclats d’obus qui l’ont tuée, c’était juste l’intensité de tout ça. »
Alors Viktoria a enveloppé le corps de sa mère dans une couverture et a demandé l’aide des quelques voisins qui n’étaient pas encore partis. Ils ont creusé une fosse dans le jardin de l’immeuble et ont enterré Valentina.
Désormais seule, Viktoria s’est installée dans le sous-sol de l’immeuble. Lorsqu’un détachement de soldats ukrainiens est venu lui dire que le bâtiment avait été touché et qu’elle devait partir immédiatement parce qu’il brûlait, elle fut désemparée. « Partir où ? Je n’avais nulle part où aller ! »
Elle s’est souvenue d’un de ses amis qui, selon elle, pouvait encore se trouver à Marioupol et a marché jusqu’à sa maison. Elle est restée avec lui pendant deux semaines, survivant avec la moitié d’une tranche de pain qu’ils se partageaient chaque jour. « Je me sentais mal, je n’avais rien, mais lui non plus n’avait rien. Que pouvais-je faire ? »

Cela dépend de nous tous
Le 18 avril, Viktoria pensait avoir trouvé un moyen de sortir de Marioupol, mais après trois jours de route, elle s’est retrouvée dans une dangereuse impasse. Elle ne savait pas quoi faire ensuite. Sa mère a été enterrée dans un jardin. Sa maison a été réduite en cendres. Sa ville avait disparu. Soudainement, elle a pensé à appeler le Rav Cohen.
« Je dois ma vie au rabbin », dit-elle à travers les larmes. Le Rav Cohen lui a dit de rester là où elle était, et quelques heures plus tard, une voiture est arrivée. Passant par les routes secondaires, le chauffeur l’a emmenée de village en village au milieu des tirs nourris, pour finalement atteindre Zaporojié le 25 avril.
« Imaginez, je suis née en 1962 et je n’ai rien, c’est moi et mon sac à main, dit Viktoria. J’espère aller en Israël maintenant. Je n’ai pas d’autre patrie et pas d’autre vie. Je suis seule dans ce monde. Je ne pouvais pas imaginer que je vivrais un jour comme ça. Pour quoi ? Je veux que les gens entendent cette histoire. »
Marioupol n’existe peut-être plus, mais le Rav Cohen sait qu’il reste des centaines de familles juives dans la ville détruite. Il a également reçu des messages du monde entier et la liste des noms à sauver ne cesse de s’allonger. Jour et nuit, il travaille pour les faire sortir, un par un.
Pour sa part, Elvira Bortz dit qu’elle a atteint un âge où elle sait que, grâce à D.ieu, toutes les guerres ont une fin. La seule question est de savoir combien de temps cela prendra.
« Cela dépend de nous tous, vieux, d’âge moyen et jeunes, dit-elle. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour instaurer la paix dans ce monde. »
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