Chère Rachel,
Je suis mariée depuis quelques années, et mon mari et moi sommes heureux et très attachés l’un à l’autre. Mais récemment, mon mari m’a demandé de prendre mes distances avec les hommes que je fréquente. Il y a un collègue avec qui je discute pendant le déjeuner au travail ; il y a un ex-petit ami du lycée avec qui je reste en contact sur les réseaux ; et il y a un voisin que je croise quand je promène le chien, et nous avons tendance à bavarder. Je ne vois pas le problème de ces relations et je raconte même les conversations à mon mari. Mais il me dit que mon amitié avec ces hommes le met mal à l’aise. Je pense qu’il devrait me faire confiance. Qu’en pensez-vous ?
Chère femme et épouse géniale,
J’entends votre trouble. Vous aimeriez que votre mari vous accepte telle que vous êtes et qu’il soit sûr que vous ne ferez rien d’inapproprié en dehors des limites de votre mariage. D’un point de vue philosophique, cela a du sens ; cependant, votre mari n’a pas tort.
Outre le fait qu’il se sent mal à l’aise et que, en tant qu’époux, nous essayons de tenir compte des sentiments de l’autre, votre mari ne manque pas de confiance en vous ; il comprend en fait un concept de la Torah et veut garder une barrière autour du caractère sacré de son mariage.
La perspective de la Torah concernant les hommes et les femmes est qu’il existe entre eux une attirance naturelle, donnée par D.ieu. En plus de cela, il existe une chose appelée roua’h chtouth, qui signifie « esprit de folie ». Il ne s’agit pas d’une simple bêtise dont nous sommes tous capables, mais d’une bêtise qui peut prendre le pas sur nos bonnes intentions. C’est comme si une force irrationnelle nous saisissait et que nous nous y perdions. Cette combinaison crée une situation dangereuse lorsqu’il s’agit d’hommes et de femmes qui passent du temps ensemble.
Vous avez peut-être entendu des histoires d’hommes et de femmes dotés de bons sens, heureux en mariage, qui trahissent la confiance de leur conjoint pour se laisser aller à un fantasme qui s’effondre immédiatement dès qu’il est découvert. Souvent, ils ne comprennent même pas pourquoi ils se sont engagés dans ce genre de comportement ; ils ont perdu momentanément toute intégrité et cela ne leur correspond pas du tout. Ils admettent qu’ils ne comprennent peut-être même pas quel changement s’est opéré en eux. La Torah, le plan d’architecte de la vie, nous met en garde contre ce genre de situation et procure des lois concernant la proximité entre hommes et femmes pour nous protéger. Par exemple, les lois du Yi’houd stipulent qu’un homme et une femme non mariés ne peuvent être isolés ensemble dans un endroit privé.
Ainsi, même si vous êtes une femme digne de confiance et que votre amour pour votre mari est fort, cela vaut la peine de diminuer votre proximité avec ces autres hommes. Vous n’avez pas besoin d’être méchante, mais une distance formelle serait sage. Laissez tomber les bavardages inutiles. Cela peut sembler étrange et même inconfortable au début, mais ayez conscience que vous être en train d’ériger une barrière autour du caractère sacré de votre mariage. Et si les hommes avec lesquels vous avez été amicale critiquent votre nouveau comportement distant, vous pouvez leur faire savoir que votre mariage est très important pour vous et que vous préférez réduire vos interactions occasionnelles avec d’autres hommes. S’ils ne le comprennent pas, ce n’est pas grave. Vous êtes un excellent modèle en établissant une nouvelle norme pour vous-même et votre être aimé.
J’aimerais ajouter deux choses :
1) Le désir et la romance ne sont pas la colle qui maintient la cohésion du mariage ; ces sentiments vont et viennent. C’est l’engagement. La gratitude pour ce que vous avez, et le fait de ne jamais rien considérer comme acquis constituent un lien incroyable.
Le philosophe Alain de Botton affirme : « ... le modèle romantique classique nous a vendu un certain nombre de croyances autodestructrices concernant les expériences les plus essentielles et les plus nuancées de la vie humaine : l’amour, l’engouement, le mariage... » Contrairement à cela, la philosophie de la Torah est durable et ne se démode jamais.
2) Attention au « compare and despair ». Les réseaux sociaux ne sont pas sans danger. Heureusement, vous êtes heureuse dans votre mariage. Mais certaines personnes ne le sont pas. Et toutes les photos de couples heureux sur les réseaux sociaux ainsi que les « mariages de rêve » des célébrités présentés dans la presse people sont souvent trompeurs sur ce qu’est la réalité de la vie.
Ne comparez jamais votre intérieur (vos difficultés, vos sources d’insatisfactions, vos jugements sur vous-même) avec l’extérieur des autres. Aussi heureux qu’un couple puisse paraître – et j’espère qu’il l’est vraiment –, ne sous-estimez jamais les efforts qu’il faut déployer dans la vie réelle pour garder un mariage à flot. Les actes de gentillesse, l’appréciation, le compromis, l’humilité, la retenue de la langue, la maîtrise des émotions, tout cela crée un partenariat sain et un foyer joyeux.
Puissiez-vous continuer à profiter de votre mariage et reconnaître la bénédiction d’avoir un mari qui se soucie de protéger le caractère sacré de votre foyer.
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