Il était une fois un simple aubergiste qui vivait dans un village non loin de Mezhibozh, où vivait le saint Rabbi Avraham Yehoshua d’Apta. La rumeur se répandit que toutes les bénédictions de l’aubergiste s’accomplissaient, et beaucoup affluaient vers lui pour les recevoir. Les élèves du Rabbi d’Apta rapportèrent cette information à leur maître et s’interrogèrent sur la source des pouvoirs de l’aubergiste. Le Rabbi d’Apta décida d’aller lui-même observer celui-ci pour le découvrir.
Il s’y rendit discrètement et demeura à l’auberge pendant trois jours, mais il ne put distinguer quoi que ce soit de remarquable chez l’aubergiste. C’était un homme simple : il mettait les téfiline, priait et observait tous les commandements comme n’importe quel autre Juif.
La seule chose inhabituelle qu’il observa fut que l’aubergiste s’occupait toujours du bar où l’on vendait de l’alcool, ne permettant jamais à sa famille de le remplacer à ce poste.
Le Rabbi d’Apta monta la garde même la nuit, pensant qu’il se lèverait peut-être secrètement pour prier comme les tsadikim cachés, mais tout ce qu’il vit, c’est que l’aubergiste avait une bonne nuit de sommeil !
Il finit par se décider à confronter l’aubergiste directement. Au début, l’aubergiste nia toute connaissance de pouvoirs spirituels, mais le Rabbi d’Apta lui dit qui il était et lui ordonna de révéler tout ce qu’il savait.
L’aubergiste se mit à raconter l’histoire de sa vie, en affirmant au préalable qu’il avait toujours eu une grande confiance en D.ieu et qu’il avait été sauvé de nombreuses situations difficiles grâce à sa foi.
Une fois, cependant, il se retrouva dans une situation difficile, qui le laissa totalement désemparé. Il n’avait plus d’alcool à vendre, les clients avaient cessé de venir à son auberge et il n’avait plus un sou en poche. Sa famille le pressait d’aller à la grande ville et de trouver un partenaire qui pourrait lui fournir le capital nécessaire à la poursuite de son activité. Il refusa, disant que D.ieu était capable de l’aider, avec ou sans partenaire.
Mais les affaires continuèrent à se détériorer et finalement, sans autre recours, il se mit en chemin vers la ville. Sur la route, il s’arrêta pour adresser une prière sincère à D.ieu, lui demandant de devenir son partenaire. Il promit de diviser immédiatement le produit de la vente : la moitié pour lui-même, pour soutenir sa famille, et l’autre moitié pour D.ieu, pour soutenir les pauvres et les érudits de la Torah.
Lorsqu’il termina sa prière, il découvrit soudain une pièce de valeur dans sa poche.
Il rentra chez lui et annonça à sa famille qu’il avait trouvé un riche partenaire. Il leur montra alors la pièce de valeur qu’il avait reçue de son « partenaire » et entreprit d’acheter de nouvelles marchandises.
À partir de ce moment-là, il résolut de passer de bonnes nuits de sommeil afin d’être le seul à gérer l’argent des ventes, car il craignait que les autres ne partagent pas équitablement les recettes !
Le Rabbi d’Apta rentra chez lui et raconta l’histoire de l’aubergiste à ses élèves.
« Ne vous étonnez pas de ses pouvoirs spirituels, dit-il. Il est clairement écrit dans le Code de la Loi juive que lorsqu’un partenaire agit, tout ce qu’il fait engage l’autre partenaire, et parce que cet homme est un partenaire fidèle de D.ieu, toute bénédiction qu’il donne est accomplie par D.ieu. »
« Lorsque la personne qui s’en remet à D.ieu a plus d’argent que ce dont elle a besoin pour sa subsistance, elle le dépense pour des choses qui plaisent au Créateur, qu’Il soit béni, telles que la charité et autres choses du même genre. »1
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