Un jour, lors d’une réunion du personnel, les enseignants se sont plaints de leur lourde charge d’enseignement et m’ont demandé, en tant que directeur, si je pouvais supprimer de leur emploi du temps la surveillance de la récréation. Je leur ai répondu que l’heure hebdomadaire passée dans la cour de récréation était peut-être leur meilleure occasion, en tant qu’éducateurs, d’apprendre à connaître leurs élèves. Dans la salle de classe, les enfants sont dirigés par un enseignant adulte qui leur dit ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire, ce qu’ils doivent apprendre et comment l’apprendre. Ce n’est que dans la cour de récréation que vous verrez un enfant réaliser son rêve de devenir pilote, et un autre groupe d’enfants jouer au juge et au jury. Ce n’est que dans la cour de récréation que vous aurez un véritable aperçu de leur imagination.
Les enfants sont dotés d’une capacité naturelle à croire en eux-mêmes et à imaginer de grandes réalisations pour leur vie future. Ils n’ont pas eu suffisamment de mauvaises expériences dans le passé pour limiter leur croyance en ce qu’ils sont capables d’accomplir. Leur avenir n’est pas limité par leur passé, mais uniquement par la portée de leur imagination.
Trop souvent, lorsqu’un enfant vient nous voir et nous parle de ses rêves et de ses aspirations, nous les atténuons par notre propre cynisme. Il est intéressant de noter que ce n’est pas l’approche que nous adoptons lorsque, par exemple, notre enfant apprend à marcher ou à parler. Même si l’enfant ne prononce pas le mot correctement, ou s’il fait quelques pas et tombe, nous ne le critiquons pas en disant : « Ce n’est pas du tout comme ça que ce mot se prononce ! Et quelle façon de marcher ! Oh, tu ne marcheras et ne parleras jamais correctement. » Au contraire, nous l’encourageons à continuer d’essayer en célébrant chaque mot qu’il dit ou chaque pas qu’il fait. Nous comprenons que plus nous l’encourageons, plus il fera d’efforts et plus ses réalisations seront grandes.
Nous devrions adopter la même approche pour la vie intérieure d’un enfant. Nous devrions nourrir ses rêves et encourager son imagination, même s’il n’est pas encore parfait. Car de tels encouragements l’aideront à se réaliser bien au-delà de ce qu’il serait autrement capable d’accomplir.
Et ce n’est pas seulement une bonne façon d’élever les enfants – nous y gagnerons aussi. Se tenir dans la cour de récréation et regarder nos enfants jouer peut s’avérer être une source d’encouragement utile pour nous, les adultes, également. La plupart des adultes ne poursuivent pas les rêves de leur vie – peut-être parce qu’ils ont trop peur de l’échec, peut-être parce qu’ils ne croient pas assez en leurs propres capacités. Si nous regardions de plus près nos enfants et apprenions d’eux comment imaginer et croire, nous pourrions, nous aussi, atteindre des sommets bien plus élevés que ceux que nous avions imaginés.
Essayez – ça marche !
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