Un jour, le méchant gouvernement [de Rome] décréta qu’il était interdit aux Juifs d’étudier la Torah. Pappus ben Judah vit Rabbi Akiva qui convoquait des assemblées publiques lors desquelles il enseignait la Torah. Il lui dit : « Akiva, n’as-tu pas peur du gouvernement ? »

[Rabbi Akiva] lui dit : « Je vais te donner une parabole.

« Un renard se promenait le long d’une rivière et vit des poissons qui se précipitaient dans tous les sens. Il leur dit : “Que fuyez-vous donc ?”

« Ils lui dirent : “Les filets que les humains ont tendus pour nous attraper.”

« Il leur dit : “Pourquoi ne venez-vous pas sur la terre ferme ? Nous vivrons ensemble, comme mes ancêtres ont vécu avec vos ancêtres.”

« Ils lui dirent : “Es-tu celui dont on dit qu’il est le plus sage des animaux ? Tu n’es pas sage, mais insensé ! Si, dans le lieu de notre vie, nous avons des raisons d’avoir peur, à plus forte raison dans le lieu de notre mort !”

« Il en va de même pour nous. Si maintenant, lorsque nous nous asseyons et étudions la Torah, dont il est dit (Deutéronome 30, 20) : “Car elle est ta vie et la prolongation de tes jours”, telle est notre situation, combien plus en sera-t-il ainsi si nous la négligeons... »