Le judaïsme a un corps et une âme. Les deux dansent en harmonie, dans une merveilleuse union d’apparents opposés. L’âme trouve son expression à travers son étreinte du corps, et le corps prend vie grâce à sa fusion avec l’âme.

Nous appelons le corps du judaïsme « Halakha ». Littéralement, cela signifie « la voie » – la façon dont nous vivons, les choses que nous faisons, les choses que nous veillons à ne pas faire.

Le judaïsme a un corps et une âme, et ils œuvrent en harmonie pour allumer l’étincelle divine à l’intérieur et la faire briller.

Nous appelons l’âme du judaïsme « Kabbala », « la sagesse cachée », « la Torah profonde » et d’autres noms encore. Tous font référence à la même tradition, un arbre de vie aux racines anciennes qui a grandi de manière organique à travers de nombreux âges, nourri par les apports de nombreux sages, de hommes et des femmes qui luttèrent avec les anges et avec leur propre âme, luttant pour saisir le sens intérieur de ce qu’ils ont reçu de leurs maîtres, jusqu’à ce que la lumière jaillisse d’en haut, les élevant à une clarté leur faisant acquérir de nouvelles idées et de nouveaux conseils qu’ils pourraient transmettre à leurs disciples après eux.

Le corps du judaïsme nettoie et polit les couches extérieures de l’âme juive, permettant à sa lumière intérieure de briller à travers elle. L’âme du judaïsme, sa spiritualité, atteint les couches intérieures, allumant l’étincelle divine à l’intérieur. Ensemble, les deux dimensions du judaïsme libèrent l’âme, permettant à ses sentiments refoulés d’amour, d’émerveillement et de foi innocente de s’exprimer de façon manifeste, insufflant ainsi à chaque pensée, parole et action une vitalité vibrante.

Pourquoi n’ai-je pas été instruit de la spiritualité juive ?

Malheureusement, lorsque les Juifs européens furent émancipés et assimilés dans leurs sociétés d’accueil, ils ont souvent laissé derrière eux la vie intérieure de la Torah. Tout devait rentrer dans la boîte étroite du rationalisme matérialiste. L’ésotérique, le transcendantal et le mystérieux furent rejetés comme s’il s’agissait d’une sorte de contamination.

Chez les Juifs du Proche et du Moyen-Orient, la dimension spirituelle demeura toujours dominante. En Europe, le mouvement ‘hassidique l’a maintenu en vie. Mais dans les sermons typiques des rabbins, ou dans l’enseignement de l’école hébraïque, elle était presque complètement absente jusqu’à la toute fin du 20e siècle.

Aujourd’hui, les rabbins et les enseignants prennent conscience du fait que sans son âme, le corps de la communauté juive n’est tout simplement pas durable.

Aujourd’hui, tout cela change rapidement. Les rabbins, les enseignants et les dirigeants communautaires prennent conscience du fait que sans son âme, le corps de la communauté juive n’est tout simplement pas durable.

Comme l’a dit un rabbin : « Les gens ne viennent pas à la synagogue pour confirmer leurs points de vue et leurs attitudes. Ils viennent chercher une expérience spirituelle, ils viennent pour trouver quelque chose de transcendantal et de mystérieux dans leur vie. »

Quelle est la particularité de la spiritualité juive ?

Quelques signes distinctifs de la spiritualité juive :

  1. Tous les aspects de la spiritualité juive sont profondément enracinés dans la révélation du Sinaï. Ses maîtres ont fait de grands efforts pour démontrer ces racines, reliant leurs enseignements aux versets de la tradition écrite ou orale de la Torah.
  2. Notre but n’est pas d’aller au ciel, mais de faire descendre le ciel sur terre. La spiritualité juive parle du but et du sens de l’homme dans ce monde. La spiritualité n’est pas quelque chose que l’on fait seulement pour son propre bien, elle est un moyen d’accomplir le but pour lequel on a été créé. Tout a un but divin, chaque événement a une signification divine ; rien n’existe seulement du fait qu’il existe.
  3. Le concept juif de D.ieu est à la fois personnel et transcendant. D.ieu n’est jamais défini. Il est souvent appelé « La Lumière Infinie » ou simplement « L’Infini ». Et même dans ce cas, avec la mise en garde que même cela ne désigne pas Son essence.
  4. La spiritualité juive rassemble les gens, avec amour, avec joie et célébration. La spiritualité juive célèbre la vie.
  5. La spiritualité juive, comme tout le judaïsme, vise la perfection ultime de toute la création à travers nos efforts humains en partenariat avec le Créateur, dans les temps messianiques et après. Au final, nous ne cherchons pas à nous élever à un lieu plus élevé dans le ciel, mais à faire descendre le ciel sur terre.

Puis-je être un bon juif sans spiritualité ?

Vous pouvez choisir de suivre la halakha, les choses à faire et à ne pas faire du judaïsme, sans âme. Vous serez une bonne personne. Mais ce sera dur, sec et difficile à maintenir. Certainement difficile à transmettre à la génération suivante.

Vous pouvez être une bonne personne sans spiritualité dans votre vie, mais ce sera difficile à maintenir.

Il vous manquera également certaines parties vitales du corps. Après tout, connaître D.ieu, exprimer Son unité dans le monde, L’aimer, Le craindre, avoir confiance et foi en Lui, se connecter à Lui par la prière, sont tous des éléments vitaux de la halakha, le corps de la Torah.

Puis-je être un bon juif avec la spiritualité seule ?

D’un autre côté, vous pouvez choisir de vous connecter seulement à la Torah profonde. Vous étudierez la Kabbale, méditerez, nourrirez votre foi, votre amour et votre crainte de D.ieu, et connaîtrez Son unité. Qui sait, avec une pratique méditative régulière et une concentration profonde dans la prière, vous pouvez devenir un être très éclairé.

Une âme sans corps est encore plus solitaire qu’un corps sans âme.

Mais une âme sans corps est encore plus solitaire qu’un corps sans âme. Bien que vous puissiez avoir de la lumière, vous manquez l’essence, D.ieu Lui-même. Car où réside D.ieu ? Dans l’union du corps et de l’âme, de la matière et de l’esprit, de la terre et du ciel, des ténèbres et de la lumière. Dans l’impossible fusion des contraires, se trouve l’essence de toutes choses, leur Créateur et source de leur vie.

Une brève histoire de la spiritualité juive

Le côté spirituel du judaïsme a toujours précédé et anticipé le côté pratique. Et pourtant, les deux parties ont toujours œuvré en harmonie.

Le côté spirituel du judaïsme a toujours précédé et anticipé le côté pratique.

Abraham, Isaac et Jacob sont considérés comme étant les pères du judaïsme. Sarah, Rébecca, Léa et Rachel sont les mères. La tradition dit qu’ils ont tous accompli la Torah avant qu’elle ne fut donnée. Mais comment ont-ils pu célébrer Pessa’h, par exemple, avant la Sortie d’Égypte ?

La réponse est que ces grandes âmes connaissaient la dimension spirituelle du judaïsme et se comportaient conformément à cette connaissance.

Menaient-ils une vie spirituelle ? Nous lisons qu’ils parlaient avec des anges, qu’ils avaient des visions prophétiques et dialoguaient avec D.ieu. Si cela n’est pas spirituel, qu’est-ce qui est spirituel ?

Moïse fit sortir les descendants de Jacob d’Égypte et les conduisit au mont Sinaï. Là, ils entendirent les Dix Commandements. Mais ce fut certainement l’expérience du feu et de la foudre, le fait d’entendre la voix de D.ieu et la révélation des cieux qui s’ouvrirent devant eux qui les submergèrent bien plus que le contenu du message.

Puis, 40 ans durant, les Juifs ont erré dans le désert, vivant de la manne et étudiant la Torah sous l’enseignement de Moïse. La plus grande partie de ce qu’ils apprenaient n’était pas applicable jusqu’à ce qu’ils soient entrés dans la Terre Promise. C’était donc probablement une vie très spirituelle qu’ils menaient, avant d’entamer l’application pratique de cette spiritualité.

En Terre Promise même, nous lisons l’histoire des nombreux prophètes et de leurs disciples assis sur les sommets des collines à jouer d’instruments de musique et à méditer sur la nature du Divin, attendant que l’esprit divin repose sur eux.

L’expérience mystique et spirituelle juive a toujours été un élément vital de la vie juive instruite.

Depuis l’époque de l’exil babylonien, tout au long de la période du Second Temple et à l’époque de la Michna et du Talmud, l’expérience mystique et spirituelle juive fut une partie vitale de la vie juive. Nous trouvons, par exemple, Rabbi Akiva et ses collègues absorbés dans les mystères des hékhalot, les palais célestes où les mystères divins peuvent être révélés. L’élève de Rabbi Akiva, le Rabbi Chimone bar Yo’haï, a composé le Zohar alors qu’il se cachait dans une grotte pour échapper aux persécuteurs romains.

L’un des deux commentaires les plus respectés sur les cinq livres de Moïse fut composé par Rabbi Moché ben Na’hman, appelé Ramban (à ne pas confondre avec Rabbi Moché ben Maïmone, appelé Rambam). Il fut écrit vers 1240 et regorge de références à « la sagesse cachée ».

La dimension profonde et spirituelle de la Torah a commencé à fleurir peu de temps après, notamment en Espagne, en Provence, puis dans la ville sainte de Tsfat en Galilée. Là, Rabbi Isaac Louria, appelé le Ari (le Lion), révéla les secrets du Zohar et une nouvelle voie de réparation du monde à travers la Kabbale.

En Europe, une grande résurgence de la dimension spirituelle de la Torah survint avec l’émergence du ‘hassidisme et de son fondateur, Rabbi Israël Baal Chem Tov. Rabbi Dov Ber de Mézeritch, un disciple du Baal Chem Tov, diffusa ces enseignements dans toute l’Europe de l’Est à travers ses plus grands disciples. L’un de ceux-ci, Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, fut le fondateur du mouvement ‘Habad que ce site web représente.

De nos jours, dans les institutions éducatives ‘Habad, la dimension spirituelle du judaïsme tient une place au moins équivalente à celle de sa dimension pratique.

Où puis-je trouver de la spiritualité juive authentique ?

Sur notre site, vous trouverez à la fois la Torah profonde et extérieure, généralement dans un mélange homogène, souvent indiscernables l’une de l’autre.

Vous pouvez également rendre visite à votre Beth ‘Habad local et demander quels cours sont organisés sur le sujet.