À l’époque du Second Temple existait une faction de Juifs appelée les sadducéens (en hébreu « tsedoukim » du nom de leur chef, Tsaddok). Ces Juifs fourvoyés niaient l’origine divine de la Loi Orale et menaient leur vie selon leur propre interprétation des Écritures.
L’une de leurs interprétations erronées de la Torah concernait la cuisine le jour du Chabbat. La Torah dit : « Vous n’allumerez de feu dans aucune de vos demeures le jour du Chabbat » (Exode 35, 3). Les sadducéens comprenaient ce verset comme signifiant l’interdiction qu’un feu brûle le Chabbat. Ainsi, chaque Chabbat, ils s’asseyaient dans le froid et l’obscurité et ne mangeaient que de la nourriture froide.
En réalité, la Torah interdit seulement le fait d’allumer du feu le Chabbat. Elle n’interdit pas d’avoir le Chabbat une flamme ayant été allumée au préalable.
Les pharisiens – (en hébreu « perouchim ») littéralement : les « séparatistes », les Juifs qui restèrent fidèles à la Torah rabbinique et se sont séparés des sadducéens égarés – ont manifesté leur allégeance à la Loi Orale en mettant un point d’honneur à manger un plat chaud le Chabbat après-midi.
Dans le monde ashkénaze, ce plat chaud porte le terme de Cholent, (prononcé Tchoulennt) et il en existe de nombreuses versions.
Beaucoup soutiennent que le mot « Cholent » vient du mot hébreu « chélann », qui signifie qu’il « a reposé toute la nuit » sur le feu. En français, on se plait à le décomposer en « Chaud-Lent » du fait qu’il a lentement mijoté toute la nuit.
Dans le monde séfarade, il y a la célèbre Dafina des Marocains, la non-moins célèbre Bkaïla des Tunisiens, et d’autres plats encore.
Mis à part la raison historique de manger un plat chaud le Chabbat, ces plats traditionnels sont tous plus savoureux les uns que les autres (ce qui est en soi une bonne raison pour la coutume), et rien n’égale une sieste de Chabbat après un bon plat de Cholent.
Rejoignez la discussion