Bien que mes parents aient été tous les deux juifs, je n’ai pas été élevé dans un foyer juif. Je n’ai aucun souvenir de mon père biologique, et ma mère s’est convertie au christianisme et s’est remariée avec un homme non-juif quand j’étais très jeune. Mes frères et sœurs et moi-même avons été élevés en tant que chrétiens. Cela dit, j’ai quand même eu la chance d’avoir l’incroyable influence de mes grands-parents maternels – des juifs orthodoxes qui ont vécu tout leur mariage (plus de 60 ans !) dans un appartement au coin de Crown Street et de Brooklyn Avenue dans le quartier de Crown Heights à Brooklyn.
Je leur rendais visite chaque été, participant à leur vie juiveJe leur ai rendu visite chaque été entre les âges de 5 et 12 ans, participant à leur vie juive et absorbant leurs croyances. Pendant que mon grand-père était au travail, ma grand-mère et moi approvisionnions leur cuisine casher de nourriture achetée dans les épiceries, les boucheries et poissonneries de Crown Heights. Cette cuisine ne faisait pas plus de 8 mètres carrés, mais les règles casher étaient respectées.
Il y avait plusieurs services de couverts, plusieurs batteries de casseroles et de poêles, et plusieurs vaisselles – chacun étant désigné pour la viande ou pour les produits laitiers, et affecté à l’usage ordinaire ou pour Pessa’h. Les deux éviers en fonte contenaient deux barres de savon brun, l’une avec une lettre rose et l’autre avec une lettre bleue. Comme j’étais très jeune lors de ces visites, je ne me souviens plus quel savon était destiné à la viande et lequel au lait, mais ma grand-mère le savait.
Cette petite cuisine était le centre de leur appartement. Là, le linge était lavé et suspendu sur des cordes près du plafond par ma petite grand-mère qui devait se tenir sur un marchepied pour le faire. Là, des repas casher étaient préparés sur la minuscule gazinière. Là, la menorah était allumée à ‘Hanouka. Et là, ma grand-mère allumait des bougies de Chabbat, la tête recouverte d’un torchon à vaisselle, ses mains attirant d’abord la lumière vers le haut, puis couvrant son visage pendant qu’elle priait.
Récemment, j’ai eu ma première expérience dans la préparation de nourriture casher. Le rabbin Yossef Goldwasser, l’émissaire du Rabbi de Loubavitch à Mobile, en Alberta, avait accepté d’offrir des cours de Torah au petit groupe juif réformé auquel j’appartiens sur la rive est de Mobile Bay. Comme j’aime cuisiner, je voulais apporter ma ‘hallah et mon quatre-quarts maison. Je ne savais pas comment je serais en mesure de respecter les normes glatt-kasher afin que le rabbin ‘Habad puisse manger également, mais je voulais de tout mon cœur essayer.
Le rabbin est bientôt venu chez moi pour une visite et nous avons discuté de la façon de s’assurer que chaque élément de cuisine utilisé, que tout ce que la nourriture touchait pendant la préparation et que chaque ingrédient réponde aux exigences strictes. J’ai mis mes deux fours à gaz dans un processus d’auto-nettoyage, j’ai acheté une nouvelle marmite dans laquelle plonger le moule à pain et le bol à mélanger dans de l’eau bouillante, j’ai acheté de nouvelles tasses à mesurer, des cuillères et quelques nouveaux ustensiles et acheté un nouveau moule pour le gâteau. J’ai même acheté un grand récipient pour ranger mes ustensiles de pâtisserie casher.
Le jour de la cuisson, le rabbin est revenu chez moi avec sa magnifique famille pour superviser le processus casherisation. La rabbanit, Bina, a ri et a dit que j’étais à mi-chemin d’avoir ma propre cuisine casher.
J’ai roulé ma pâte de ‘hallah sur du papier d’aluminium pour m’assurer qu’elle ne touchait pas le plan de travail, j’ai rempli les morceaux d’un délicieux mélange de cassonade et de cannelle et tressé le pain. J’ai rempli le moule à gâteau nouvellement acquis avec la pâte à gâteau et j’ai cuit le pain et le gâteau dans le four casher. Finalement, après le premier cours de Torah, le rabbin a pu enseigner à notre groupe à prononcer la bénédiction avant de manger la nourriture ensemble, et il a pu consommer ce pain fait de mes mains.
Le jour de la cuisson, le rabbin est revenu chez moiEt moi ? j’ai vécu la connexion la plus importante à ce jour dans mon voyage de découverte de mon héritage et de mon peuple. La joie que je ressens d’avoir fait ce saut en apprenant comment vivre une vie juive est incommensurable. Intégrer chaque nouvelle expérience juive est comme remercier D.ieu pour qui je suis.
Mon parcours pour découvrir comment être juive est assez nouveau. Grandir sans les fondements d’une vie juive est source de confusion, et entreprendre des changements pour vivre une vie juive dans ces circonstances est difficile. Mais au fil des ans, j’ai ressenti un profond désir de devenir la femme juive que mon cœur me conduisait à devenir. Cela signifiait faire partie d’une communauté juive, commencer à étudier l’hébreu, apprendre des prières pour les bougies et la nourriture du Chabbat, participer à l’étude de la Torah. Cela signifiait lire au sujet de l’histoire juive et de la vie juive. Et cela signifiait faire un effort concerté pour redécouvrir et incorporer ce qui me rend juive – non seulement à cause de ma généalogie, mais parce qu’à chaque pas que je fais vers ma judéité, mon âme juive, ma néchama, se réjouit.
Ma leçon sur la cuisine casher n’était pas seulement une leçon de cuisine. Cela m’a donné un sentiment de droiture et d’accomplissement. Qui sait quelle est la prochaine étape pour moi ? Mon éducation juive avance à grands pas.
Commencez une discussion