Le grand et célèbre sage Hillel avait quatre-vingts disciples des plus distingués. Trente d’entre eux étaient dits être dignes de jouir de la Présence Divine comme Moïse. Trente autres étaient réputés être assez grands pour arrêter le soleil dans sa course, comme le fit Yéhochoua (Josué). Les vingt autres étaient « au milieu ». Le plus grand des disciples de Hillel était Yonathane ben Ouziel ; le plus petit d’entre eux était Rabbane Yo’hanane ben Zakkaï, qui connaissait tous les secrets cachés de la sainte Torah.

C’est ainsi que nos Sages ont décrit la grandeur de Hillel et de ses disciples. Et de la grandeur du plus petit disciple d’Hillel, Rabbane Yo’hanane ben Zakkaï, nous pouvons imaginer la grandeur du plus grand : Rabbi Yonathane ben Ouziel !

Les Sages ont raconté que lorsque Rabbi Yonathane ben Ouziel était en train d’étudier la sainte Torah, un oiseau qui le survolait à ce moment-là était brûlé !

Le grand sage Shammaï, qui était l’Av Beth Din (président du tribunal), avait une très haute opinion de Rabbi Yonathane ben Ouziel. Le Talmud mentionne un cas où Shammaï vint discuter d’un point de droit avec lui. Il s’avéra qu’un riche Juif avait légué toutes ses possessions à Rabbi Yonathane ben Ouziel, ses propres enfants n’ayant malheureusement pas suivi le chemin de la Torah. Que fit Rabbi Yonathane ben Ouziel lorsqu’il hérita d’une si grande fortune ? Il en retint un tiers, il fit don d’un tiers au Beth Hamikdash, et donna l’autre tiers aux héritiers.

Le vieux sage Shammaï vint voir Rabbi Yonathane ben Ouziel pour l’interroger sur son droit de restituer une partie de l’héritage aux héritiers, contre la volonté de leur père. Rabbi Yonathane ben Ouziel n’accepta pas les objections de Shammaï. Il fit valoir que s’il était le propriétaire légitime de la somme au point de pouvoir en donner une partie au Beth Hamikdash, il avait le même droit de rendre une partie de celle-ci aux héritiers, car il pouvait faire ce qu’il voulait avec l’héritage. Shammaï dut admettre que Rabbi Yonathane ben Ouziel avait raison.

Rabbi Yonathane ben Ouziel devint particulièrement célèbre grâce à son interprétation de la Torah, appelée Targoum Yonathane, qu’il nous laissa.

Nos Sages racontent que lorsque Rabbi Yonathane ben Ouziel écrivit ses commentaires sur les livres des prophètes, la Terre Sainte trembla et une voix céleste cria : « Qui a osé révéler Mes secrets à des hommes mortels ? » Rabbi Yonathane ben Ouziel se leva alors et déclara : « Je suis le seul responsable de la révélation de Tes secrets sacrés à l’humanité. Mais je ne l’ai pas fait pour mon honneur, ni pour la gloire de mes ancêtres, mais uniquement pour que les Juifs puissent comprendre ce que les Prophètes leur ont dit. »

Lorsqu’il voulut écrire une interprétation des Ketouvim (les Écrits saints, la troisième partie du Tanakh – Torah, Neviim, Ketouvim), il lui fut interdit de le faire, car ils recèlent de secrets qui ne doivent pas être révélés avant que Machia’h (le Messie) ne vienne.