Les personnes se répartissent selon quatre facteurs :

1. leur occupation générale : étudiants en Torah à plein temps ou hommes d’affaires,

2. leur situation financière : riches ou pauvres,

3. leurs habitudes : bonnes ou mauvaises,

4. leur lieu de résidence : dans une petite ou une grande ville.

Bien que les personnes appartenant à ces six groupes – étudiants en Torah, hommes d’affaires, riches, pauvres, habitants de petites villes et habitants de grandes villes – soient toutes tenues de mettre en pratique les Commandements, de se fixer des temps d’étude de la Torah et de se comporter avec droiture, leur éducation et leur guidance diffèrent en fonction de leur mode de vie.

Pour être convenablement structurées et fiables, l’éducation et la guidance doivent être adaptées à l’âge de l’élève.

Il est dit que « l’homme naît [comme] un ânon sauvage »1 et comme l’explique le Midrash Rabba sur Kohélet au chapitre 1 concernant la croissance de l’homme : « À un an, l’enfant ressemble à un roi ; ... à deux et trois ans, il ressemble à un porc ; ... à dix ans, il bondit comme un chevreau », et ainsi de suite.

L’éducation et la guidance d’un petit enfant diffèrent de celles d’un enfant plus âgé.

L’éducation d’un petit enfant tient principalement à l’apprentissage de la propreté, de la pudeur, des bonnes manières, à ne pas manger avec gloutonnerie et à toutes ces « petites choses » du même ordre qui sont néanmoins essentielles, car elles constituent la principale différence entre l’animal et l’être humain.

L’éducation et la guidance d’un enfant plus âgé sont d’un niveau supérieur.

Elles tiennent principalement à veiller à réciter les bénédictions avant de manger, à [développer une approche convenable de] l’étude, au [développement du] respect d’autrui, à honorer ses parents et à obéir à ses professeurs.

L’éducation d’un enfant de cet âge est différente de celle de l’enfant qui approche de l’âge de la Bar Mitsva, lorsque l’accent est mis sur la pratique méticuleuse des Mitsvot, le respect des temps impartis à la prière et la participation aux offices publics, l’assiduité dans l’étude, veiller à ne pas perdre de temps, et apprendre de ceux qui lui sont supérieurs.

Tel est le fonctionnement de l’éducation et de la guidance : elles hissent l’élève d’un niveau à l’autre, jusqu’à atteindre celui auquel il peut prétendre.

La nourriture morale est comparable à la nourriture corporelle : chacun sait qu’une bonne viande et un bouillon fort raffermissent les facultés de l’homme bien plus qu’une goutte de lait dans de l’eau sucrée.

Pourtant, si l’on donnait du bouillon fort et de la bonne viande à un bébé d’un mois, celui-ci en mourrait, et si l’on nourrissait un adulte exclusivement d’eau sucrée avec une goutte de lait, il s’affaiblirait.

Il en est de même de la nourriture morale.

Celle-ci doit être adaptée aux enfants en fonction de leur âge, et aux adultes en fonction de leur catégorie.

Car tout comme l’éducation et la guidance bien structurées et fiables sont fonction de l’âge [de l’élève], elles doivent également être fonction de la catégorie à laquelle il appartient.

Tout comme un vêtement doit être à la taille de celui qui le porte – car s’il est trop court, il ne lui servira à rien et s’il est trop long, il le fera trébucher –, si l’éducation et la guidance ne sont pas adaptées, elles ne seront pas seulement inutiles mais également dommageables, soit qu’elles aient été inférieures à la mesure requise [en n’apportant pas ce qui était nécessaire], soit qu’elles aient été par trop ambitieuses.

Résumé

L’éducation et la guidance des adultes doivent être fonction de leur catégorie, celles des enfants et des jeunes gens, fonction de leur âge.