Tous les êtres humains – qu’ils soient issus de la haute noblesse ou du commun du peuple – possèdent des qualités et des défauts.

D.ieu a implanté en la nature humaine des vertus car celles-ci conduisent l’homme à la perfection, et des défauts afin que l’homme travaille sur son caractère pour les réprimer, les supprimer et les déraciner totalement et qu’en lieu et place, il acquière pour lui-même des qualités exemplaires.

Grand est le travail et l’ouvrage qui enrichit ceux qui s’y adonnent, et il n’est pas de plus grand plaisir que celui que procure l’effort d’un homme qui transforme le mal en bien.

Celui qui laboure et sème une bonne terre et en retire une récolte abondante n’est pas aussi heureux que celui qui laboure et sème une mauvaise terre et en obtient malgré tout une récolte abondante, car ce dernier tire de l’œuvre de ses mains et de tout son important travail une satisfaction morale qui s’ajoute à son gain financier.

Il en est de même du travail et de l’ouvrage [dans le domaine] moral qui enrichit d’un bonheur moral éternel ceux qui s’y adonnent.

En effet, l’effort de substituer et de remplacer le mauvais par le bon et le disgracieux par l’harmonieux procure plus de plaisir que de s’investir seulement dans le bon et l’harmonieux, comme il est dit [dans le Zohar1] : « Qui parmi vous a su convertir l’obscurité en lumière et l’amertume en douceur ? »

Les traits naturels de l’homme, aussi bien ses qualités que ses défauts, se répartissent en deux catégories : a) ceux qui sont natifs, et b) ceux qui sont acquis par l’habitude.

Avec le temps, ces deux catégories s’enracinent de plus en plus profondément, au point où un trait natif devient comme un attribut intrinsèque et indissociable de la personne, et où une habitude devient [aussi contraignante qu’]un trait natif, comme le dit le Talmud2 : « L’habitude se fait nature. »

Il est bien évident que ces deux sortes de traits – les qualités et les défauts – ne se développent pas, ne s’étendent pas et ne s’enracinent pas d’eux-mêmes, sans qu’il y ait un travail et un effort soutenus.

Il est en effet dit3 que : « D.ieu fit correspondre l’un à l’autre. » Ainsi, tout comme on ne devient pas érudit et sage sans une étude prolongée, un défaut ne grandit pas et ne s’étend pas si on ne l’exerce pas de façon continue.

C’est la raison pour laquelle on constate souvent que des enfants ou des jeunes gens très doués ou [au contraire] avec de mauvaises dispositions cessent soudainement d’évoluer, pour les uns dans leurs qualités, et pour les autres dans leurs défauts.

La raison [de cette stagnation] tient au manque d’assiduité dans le développement des qualités et, pour les mauvaises tendances, au manque d’occasions de les aggraver.

Cependant, même celui dont les mauvais traits, natifs ou issus de l’habitude, se sont développés de façon débridée conserve la possibilité et la capacité non seulement de les réprimer et de s’en débarrasser, mais même de les faire passer du mal au bien et de la laideur à l’harmonie en vertu de la force divine que D.ieu accorde à chaque Juif selon ses besoins.

À ce propos, nos Sages ont  enseigné4 : « [Avant la naissance,] on lui fait prêter serment [en lui enjoignant] : “Sois un tsadik” », et il est expliqué qu’à travers ce serment, [D.ieu] rassasie l’âme [de puissance], en vertu du principe selon lequel « la charge est en fonction [de la force] du chameau ».5

Ainsi D.ieu accorde à chacun les forces spirituelles lui permettant de transformer « l’obscurité en lumière et l’amertume en douceur » en déployant dans sa avoda de grands efforts physiquement et moralement.

Résumé

Les êtres humains possèdent des qualités et des défauts, innés et acquis par habitude. En travaillant sur soi on peut transformer un défaut en qualité.