À première vue, il semblerait que le domaine de l’éducation et de la guidance soit tout à fait analogue à celui de l’enseignement. L’un et l’autre appartiennent en effet au même groupe des aptitudes spirituelles, puisqu’ils mettent en œuvre des aptitudes dont les effets sont spirituels. En réalité, cependant, ces domaines sont fondamentalement différents.
L’éducation et la guidance représentent une tâche difficile et plus exigeante que l’enseignement qu’un maître délivre à ses élèves. Bien que l’enseignement en soi compte parmi les travaux les plus difficiles et les plus exigeants, cette difficulté n’est en rien comparable à celle de l’éducation et du conseil, et ce, pour deux raisons :
[En premier lieu,] dans l’enseignement, l’instructeur s’occupe de [transmettre des] notions intellectuelles :
1. en clarifiant un concept et en l’expliquant à l’élève à travers des analogies et des illustrations,
2. en développant les capacités de l’élève à : a) concevoir des idées, b) comprendre l’analogie et le raisonnement, c) et ce, avec une connaissance établie et claire.
En tout état de cause, le travail du maître dans son enseignement se limite à la sphère intellectuelle, car même le concept le plus simple et le plus minime appartient au domaine intellectuel.
Il n’en est pas de même dans le domaine de l’éducation et de la guidance.
Dans la plupart des cas, l’éducateur est principalement investi dans [la transformation de] la bassesse et [de] la laideur [des traits de caractère de l’élève].
Ceci est particulièrement vrai au début de l’éducation et de la guidance d’un élève, car « l’homme naît [comme] un ânon sauvage » (Job 11, 12), avec des pulsions et des habitudes animales, étant attiré par ce qui est matériellement bon et par ce qui est visuellement désirable.
[D’autre part,] bien que l’enseignement implique une lourde responsabilité, celle-ci n’est nullement comparable à celle de l’éducation et du conseil.
Dans le cas où l’enseignement est inefficace, au moins n’est-il pas destructeur.
Il n’en est pas ainsi pour l’éducation et la guidance qui impliquent une très grande responsabilité, car [dans ce domaine], si l’action n’est pas réparatrice, elle est nécessairement destructrice.
C’est pourquoi celui qui entreprend d’éduquer et de guider une personne, que celle-ci soit âgée ou jeune, doit obligatoirement se conformer aux conditions générales et indispensables de l’éducation, en l’absence desquelles non seulement il échouera à rectifier [le moindre trait de cette personne], mais il aura un effet destructeur [sur elle].
Résumé
Il existe des conditions générales dans le domaine de l’éducation et de la guidance.
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