Question :

J’aime vraiment ma femme, mais il semble y avoir un blocage qui entrave notre relation. Pour une raison que j’ignore, ses sentiments à mon égard ne sont pas aussi forts que ceux que j’éprouve pour elle. Je ne comprends pas. Je la traite comme une princesse, je l’emmène partout, je lui achète des cadeaux, je fais tout pour que cela fonctionne et je ne demande rien en retour. Si l’amour consiste à donner, qu’est-ce que je fais qui ne convient pas ?

Réponse :

Les gens disent souvent que l’amour consiste à donner, donner et donner. Mais ce n’est pas vrai. Recevoir est aussi important dans une relation que donner. Bien que donner soit essentiel pour aimer, la capacité de recevoir est ce qui nous rend aptes à être aimés. Si vous êtes un grand donneur, mais un piètre receveur, vous allez peut-être aimer, mais vous faites en sorte qu’il soit difficile pour vous d’être aimé.

Vous avez été amené à croire que plus vous donnerez, plus vous serez aimé. Alors vous vous demandez : si je lui montre à quel point je l’aime en la comblant de cadeaux, si je la submerge d’attention, si je l’étouffe de ma générosité, alors comment peut-elle ne pas m’aimer en retour ? En attendant, il vous manque la vraie clé de son cœur : elle veut se sentir utile.

Tant que vous donnez constamment sans rien demander en retour, vous ne lui accordez aucune place dans votre vie. Votre mariage est une relation à sens unique et elle n’y joue pas un véritable rôle. Il n’est pas étonnant que ses sentiments envers vous soient entravés. Elle ne veut pas seulement que vous lui donniez, elle veut aussi que vous soyez un bénéficiaire de son amour et de sa sollicitude. Son amour pour vous ira en grandissant quand elle sentira qu’elle a un rôle irremplaçable à jouer dans votre vie – que pour vous, la vie ne peut pas continuer sans elle. Pour cela, vous devez exposer votre vulnérabilité et lui montrer que vous avez vraiment besoin d’elle.

Oui, il peut être effrayant d’admettre que nous avons des besoins et, pour beaucoup de gens, il est bien plus facile de donner que de recevoir. Quand je donne, je contrôle la situation, je mène le jeu. Mais être celui qui reçoit, c’est lâcher les rênes, c’est admettre que l’on n’a pas tout arrangé d’avance, que l’on a des besoins et des faiblesses, des défauts et des nécessités. Mais c’est exactement ce qu’est une relation : une saine interdépendance. Et c’est à ce moment-là que vous devenez ouvert à être aimé : lorsque vous lui permettez de percevoir votre dépendance, et d’y remédier.

Personne n’est parfait au point de n’avoir besoin de personne pour s’accomplir. Même D.ieu dit qu’Il a des « besoins » : Il a besoin de notre relation avec Lui. Les kabbalistes enseignent qu’avant la création, D.ieu avait ouvert un espace creux, un vide en Lui-même, et que c’est dans cet espace vide qu’Il créa l’univers. Donc, ce monde où la présence de D.ieu est cachée, est comme un trou béant au milieu du Moi divin. D.ieu nous invite à combler ce vide en apportant la sainteté au monde. C’est comme si D.ieu disait : « Il me manque quelque chose, mais vous, humains, en entrant en relation avec Moi, vous pouvez combler Mon vide. » Si D.ieu n’est pas au-delà de manifester Sa vulnérabilité, nous ne le sommes pas non plus.

Vous avez peut-être déjà maîtrisé l’art de donner, mais maintenant apprenez à recevoir. Dites-lui à quel point vous êtes perdu sans elle, à quel point vous êtes seul quand elle n’est pas là, combien elle compte pour vous, combien son soutien et ses encouragements vous permettent d’aller de l’avant. Ayez la force d’exprimer votre faiblesse. Dès que vous ouvrez cet espace en vous, vous devenez aimable.