Ceci se passait à l'aube du sixième jour de Sivan, en 2448 après la Création du monde.
Le tonnerre grondait et les éclairs déchiraient le ciel, tandis qu'on entendait les sons du cor (Choffar) qui devenaient, chose étrange, de plus en plus forts. Tout le peuple tremblait.
Puis, il y eut un silence complet. L'air était calme. Aucun bruit. Pas un oiseau ne gazouillait, pas un âne ne brayait, pas un bœuf ne beuglait. Tout ce qui était vivant avait la respiration coupée. Les anges même interrompaient leurs chants célestes. Tous les êtres et les choses étaient plongés dans un silence absolu, et attendaient...
Soudain, on entendit, d'un coin de la terre à l'autre, les fortes paroles prononcées par D.ieu :
« JE SUIS L'ÉTERNEL, VOTRE D.IEU ! »
et D.ieu prononça les Dix Commandements, l'un après l'autre.
Pendant les quarante jours et les quarante nuits qui suivirent, Moïse fut le disciple de D.ieu, apprenant tous les commandements, ainsi que le sens véritable de la Torah, qui devraient être transmis oralement, de génération en génération. Ensuite, Moïse écrivit, sur du parchemin, tous les cinq livres de la Torah, il les écrivit mot par mot, du « Beth » de « Béréchit », jusqu'au « Lamède » du mot « Israël » (le dernier mot du Pentateuque), comme D.ieu les lui avaient dictés.
Des millions de témoins
D.ieu donna la Torah en présence de tout Israël, six cent mille hommes de vingt à soixante ans, sans compter les hommes plus âgés, les femmes et les enfants, et une multitude d'autres peuples (le érev rav). Au total, plusieurs millions d'êtres humains furent les témoins de la promulgation de la Torah sur le Mont Sinaï. Toutes les âmes juives qui devraient jamais prendre corps sur terre, y étaient aussi présentes. Chacune d'elle proclama solennellement « Naasseh Vénichma » – « Nous ferons tout ce que l'Éternel nous ordonnera, et nous l'étudierons. » Chacun de nous devint partie contractante de l'alliance entre D.ieu et Son peuple Israël.
Le Midrache nous rapporte ces paroles du Rabbi Its'hak :
Les enfants d'Israël auraient dû recevoir la Torah dès qu'ils eurent quitté l'Égypte. Mais D.ieu dit : « Mes enfants ne se sont pas encore remis de l'esclavage en Égypte, dont ils viennent d'être libérés et par conséquent, ils ne peuvent pas recevoir la Torah si vite. »
C'est comme un roi auquel le précepteur de son fils, qui viendrait de se remettre d'une grave maladie, dirait « Envoie ton enfant à l'école. » Le roi répondrait « Mon fils est encore en convalescence, comment voulez-vous qu'il aille à l'école dès maintenant ? Qu'il reprenne d'abord des couleurs et des forces, en suivant un régime sain et abondant pendant deux ou trois mois, et, ensuite, il pourra recommencer à aller à l'école. »
C'est dans ce sens que l'Éternel parla : « Mes enfants n'ont pas encore recouvré des couleurs et des forces après leur esclavage. Qu'ils passent d'abord quelques mois de convalescence et se fortifient grâce à la Manne, à l'eau des sources, aux cailles, et ensuite je leur donnerai la Torah. »
Voilà une belle parabole qui nous montre la tendresse de notre Père, qui nous donne les mêmes soins qu'un roi à son fils qui vient de se relever d'une grave maladie.
Pourtant, dans cette allégorie du Midrache, il y a quelque chose de plus que de la pure beauté. Ce n'est pas tellement l'état physique du « prince » qui est important, mais son état spirituel. Des centaines d'années de servitude en Égypte, dans une nation qui, malgré ses capacités architecturales dans la construction de villes et de pyramides, n'avait aucun sentiment, aucun égard pour l'être humain et qui ignorait complètement les principes de la morale et de l'éthique, devaient inévitablement marquer profondément le caractère moral du peuple. Il fallait d'abord le purifier des « briques et du mortier » spirituels de l'Égypte pour le rendre apte à recevoir la Torah.
Les enfants d'Israël comprenaient leur situation. On leur avait dit que cinquante jours après leur départ d'Égypte, ils recevraient la Sainte Torah, et ils se rendaient compte qu'ils devaient être dignes de recevoir ce cadeau céleste, la chose la plus merveilleuse de toutes. Ainsi, chaque jour, ils comptaient avec impatience et essayaient de s'améliorer sans cesse, de perfectionner leur conduite et leurs principes moraux, de s'élever de plus en plus au fur et à mesure que la date de la promulgation de la Torah approchait.
Et comme toujours, D.ieu Lui-Même les aidait à devenir meilleurs. D.ieu leur faisait suivre un régime surprenant, à la fois matériel et spirituel. Il faisait pleuvoir du pain sous forme de Manne, jaillir une fontaine d'un rocher, tomber du Ciel de la viande – des cailles, et beaucoup d'autres miracles. Les enfants d'Israël apprenaient à reconnaître D.ieu. Ils se rendaient compte qu'Il pouvait modifier les lois de la nature pour leur être agréable. Ils s'aperçurent qu'ils étaient le peuple choisi, pour recevoir ce présent magnifique qu'est la Torah.
Pendant ces quarante-neuf jours, ou ces sept semaines, les enfants d'Israël se préparèrent pour ce grand événement. Mais ce fut les trois derniers jours avant la promulgation de la Torah, que les examens de conscience, et les préparations furent les plus sévères. Lorsque le moment solennel arriva, ils étaient purs et sains de corps et d'esprit ; ils étaient prêts à recevoir la Torah. D'une seule voix, ils s'écrièrent : « Nous ferons tout ce que l'Éternel nous ordonnera, et nous l'étudierons. »
Nous aussi, nous devons être purs de corps et d'âme, pour être dignes de notre Torah, si nous voulons apprécier son caractère sacré et être fidèles à notre renommée, de former « un royaume de prêtres, et une nation sainte ».
Commencez une discussion