Les termes « quatre villes saintes d’Israël » (ארבע ערי הקודש) ou « quatre terres de vie » (ארבע ארצות החיים) font référence à Jérusalem, Hébron, Safed et Tibériade. Il est donc d’usage d’ajouter l’appellation « la ville sainte » (עיר הקודש) au nom de chacune de ces quatre villes.
L’histoire des quatre villes saintes
Chacune de ces quatre villes est considérée comme unique et sacrée pour différentes raisons. Cependant, le terme « quatre villes saintes d’Israël » fut inventé au 16ème siècle lorsque ces villes se sont regroupées à des fins charitables sous la direction de Rabbi Moché Alshikh, aux côtés de Rabbi Yossef Caro, Rabbi Its’hak Louria et Rabbi David ibn Zimra (Radbaz).
Ces rabbins ont établi que les communautés de toute la diaspora collecteraient des fonds pour soutenir leurs frères en Israël, et que des messagers des quatre villes collecteraient ces fonds et les répartiraient proportionnellement entre les villes.
Vers 1660, lors de la lutte des Druzes pour le pouvoir en Galilée, la communauté juive de Tibériade fut complètement détruite et, pendant de nombreuses années, l’argent fut réparti entre Jérusalem, Hébron et Safed. Ces trois villes sont connues sous le nom de « trois villes saintes » ou « villes de Ya’HaTS (יח״ץ) », acronyme de « Yérouchalaïm, ‘Hevron et Tsfat » (ירושלים חברון צפת). Finalement, la communauté juive de Tibériade fut reconstruite et s’associa de nouveau aux trois autres villes.
Ces villes étaient également considérées saintes, car les habitants étaient consciencieux dans leur service de D.ieu et prenaient des précautions supplémentaires en matière de pureté. Par exemple, ces villes ont coutume de ne planter aucun arbre dans un cimetière, car les branches feraient en sorte que l’impureté des cadavres s’étendrait à tout ce qui se trouvait sous elles.
Il existe également une coutume de longue date selon laquelle les noms de ces quatre villes sont suivis de l’acronyme תובב"א, qui signifie « qu’elle soit construite et établie rapidement et de nos jours, amen » (תיבּנה ותיכּונן במהרה בימינו אמן).
Jérusalem
Toute discussion sur les villes saintes d’Israël commence par Jérusalem, la capitale éternelle d’Israël. Non seulement Jérusalem est le site où se tinrent les deux Saints Temples, mais nos sages nous disent que c’est là qu’Abraham construisit l’autel sur lequel il prépara Isaac au sacrifice. Et, selon le Midrash, Adam fut créé à partir de la terre où se dresserait l’autel du Temple. En outre, selon le Talmud, le monde lui-même fut créé à partir de la Even Hashetiya – la pierre de fondation sur laquelle le Saint des Saints du Temple fut construit.
Encore aujourd’hui, des dizaines de milliers de Juifs visitent le Mur Occidental et prient, attendant la reconstruction du Temple et de Jérusalem.
Vous pouvez en lire plus sur le Mur Occidental ici.
Safed (Tsfat)
Safed est appelée la « Cité des Sages et des Mystiques » car, au cours de l’histoire juive, de nombreux grands sages et mystiques élurent domicile à Safed. Au 16ème siècle, le grand mystique Rabbi Its’hak Louria, connu sous le nom de Arizal, résidait à Safed avec ses nombreux étudiants, qui allaient par la suite diffuser les enseignements mystiques de la Kabbalah à travers le monde.
Les mystiques expliquent qu’« il n’y a pas de lieu en Israël où l’air est aussi pur qu’à Safed » et « il n’y a pas de lieu en Israël où l’atmosphère est aussi propice pour pénétrer dans les secrets de la Torah ».
Safed est sainte non seulement en raison de ceux qui y vécurent, mais également de ceux qui y sont enterrés. De nombreux grands sages, tels que Rabbi Chimone Bar Yo’haï et son fils, sont enterrés à Safed et dans les environs.
De plus, il est dit que Safed était l’une des « villes de refuge » de l’ancien Israël.
Hébron
Connue sous le nom de « Cité des Patriarches et Matriarches », c’est ici qu’Adam et Ève, Abraham et Sarah, Isaac et Rebecca, et Jacob et Léah sont enterrés. Selon le Midrash, alors qu’Abraham préparait le repas pour les trois anges déguisés en hommes, le veau qu’il allait abattre s’enfuit et, l’ayant poursuivi, il le rattrapa dans la grotte de Makhpéla. En entrant dans la grotte, il sentit un doux parfum et découvrit Adam et Ève, comme endormis, avec des lampes allumées au-dessus d’eux. C’est cela qui le motiva plus tard à acheter cette grotte comme lieu de sépulture pour sa femme Sarah.
Selon le Zohar, cette région est particulière non seulement en raison de ceux qui s’y reposent, mais aussi parce qu’elle constitue la porte d’entrée du Jardin d’Éden et c’est pour cette raison qu’Adam et Ève y sont enterrés.
Au cours de l’histoire, les Juifs n’ont cessé de venir prier à la grotte de la Makhpéla. Le Talmud raconte que lorsque Moïse envoya les douze espions explorer le pays, Caleb s’y rendit pour implorer le Tout-Puissant de ne pas succomber au complot des espions.
Tibériade
Le Talmud nous dit que Tibériade, ou Tveryah (טבריה) en hébreu, est lié au mot hébreu pour nombril, tabour (טבור), et tire son nom de son emplacement au centre de la Terre d’Israël. D’autres citent une tradition selon laquelle le nom « Tveryah » correspond aux mots tovah réiyatah (טובה ראייתה), « sa vision est bonne » et tire son nom de sa beauté physique : ses magnifiques jardins et vergers et son emplacement sur les rives du Kinnéret, ainsi que de sa beauté spirituelle, car c’était un centre majeur d’étude de la Torah.
En l’an 3789 (29 de l’ère commune), Le caractère moral du peuple juif avait décliné au point que la haute cour juive, le Sanhédrine, s’était retirée de sa place respectueuse sur le mont du Temple et s’était exilée. Cela a automatiquement abaissé leur statut spirituel et juridique et ils n’étaient plus autorisés à juger des affaires impliquant la peine capitale. Les juges se déplacèrent en exil dans dix endroits différents, le dernier étant Tibériade. Selon la tradition, lors de la rédemption messianique, le Sanhédrine se réunira d’abord à Tibériade, et ce n’est qu’à partir de là qu’il se rendra au Temple. Puisse cela être rapidement et de nos jours !
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