Sur un plan fondamental, nous circoncisons un bébé juif à huit jours parce que c’est ce que D.ieu nous demande de faire : « Et le huitième jour, la chair de son prépuce sera circoncise. »1

Bien que le verset lui-même ne révèle pas pourquoi il nous est demandé de circoncire l’enfant spécifiquement le huitième jour, de nombreuses explications sont proposées :

Le pouvoir de la reine Chabbat

Effectuer la circoncision à huit jours garantit que le bébé aura au moins un Chabbat avant la circoncision.

Le Midrash explique que cela est analogue à un roi qui a décrété que quiconque souhaitant lui rendre visite devait d’abord rendre hommage à la reine. Les sages et les mystiques appellent communément Chabbat du nom de « reine Chabbat » et avant d’entrer dans l’alliance avec D.ieu, le bébé doit d’abord saluer la reine Chabbat en faisant l’expérience de la sainteté d’au moins un Chabbat. C’est aussi la raison pour laquelle les animaux offerts au Temple devaient être âgés d’au moins huit jours.2

Le fait de garantir au moins un Chabbat apporte également une guérison à l’âme, qui vient d’entrer dans ce monde physique et matériel.3

Expiation

D’autres expliquent que, tout comme le sang de l’offrande apporte l’expiation, il en va de même pour la circoncision. Par conséquent, tout comme un animal apporté en offrande doit avoir au moins huit jours,4 au moment de la circoncision, le bébé doit également avoir au moins huit jours.5

La santé du bébé

Maïmonide explique que nous attendons huit jours pour que l’enfant soit suffisamment fort pour la circoncision.6

Les parents peuvent partager la joie

Le Talmud explique que, dans la mesure où une femme est considérée rituellement impure pendant au moins sept jours après avoir donné naissance à un garçon, période pendant laquelle le couple ne peut pas être physiquement intime, nous attendons huit jours pour que les parents ne soient pas « enlisés dans la tristesse » lors de la joyeuse occasion.7

Le deuil de l’étude

Le Talmud nous dit que pendant que le bébé est dans le ventre de sa mère, il apprend toute la Torah. Lorsqu’il entre dans le monde, un ange lui fait oublier tout ce qu’il a appris.8

Sur la base de cela, certains expliquent que nous attendons la circoncision pendant huit jours, car au cours des sept premiers jours, l’âme est en deuil pour cette perte.9

Naturel vs surnaturel

La brit milah (circoncision) est un signe de l’alliance et du lien éternels entre le peuple juif et D.ieu, notre Créateur. Notre alliance est suprarationelle ; elle ne se dissipe pas dans les moments où nous ne comprenons pas pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Par conséquent, la brit milah est une affaire de foi ; elle exprime un lien supérieur à l’intellect. C’est pour cette raison que nous n’attendons pas qu’un enfant soit assez âgé pour prendre ses propres décisions pour le circoncire, mais le faisons lorsque sa relation avec D.ieu transcende l’intellect.

Et c’est pour cette raison, expliquent les mystiques, que le bébé est spécifiquement circoncis le huitième jour.

Dans la mesure où D.ieu a créé le monde en sept jours, il y a de nombreux sujets de la Torah et des mitsvot qui reflètent le nombre sept. Il y a sept semaines de compte du Omer, sept années du cycle de Chemitta (année sabbatique) et sept chemittot de Yovel (le Jubilé). Ainsi, le monde naturel est représenté par le nombre sept.

Le nombre huit, d’un autre côté, représente le suprarationel et l’infini, ce qui est au-delà de l’ordre naturel de ce monde. C’est pourquoi l’enfant est circoncis spécifiquement à huit jours, car il entre dans une religion fondée sur la foi, dont la survie est miraculeuse et dont le potentiel dans le monde est infini.10

En fin de compte, nous ne connaissons pas la véritable raison pour laquelle la brit milah est faite spécifiquement à huit jours. En ne nous en disant pas la raison, la Torah nous montre que, tout comme la brit milah elle-même, le huitième jour est suprarationel.