Question :
Je n’ai pas d’enfants. C’est trop tard, car j’atteins la soixantaine. Mon cœur est brisé à cause de cela, j’aurais aimé plus que tout transmettre un héritage juif, la tradition de la Torah à des enfants et des petits-enfants. On m’a dit que parce que je suis stérile, je suis en quelque sorte maudite par D.ieu. Suis-je maudite ? Je me suis également retenue de participer à de nombreux événements familiaux au cours des années parce que les femmes avec enfants se tenaient poliment à distance de moi. À l’approche de la fin de ma vie, je me sens parfois écrasée par la conscience que ce sera la fin de ma lignée.
Peut-être me fais-je des illusions, mais y a-t-il un espoir ou une possibilité que je puisse avoir des enfants à l’ère messianique ?
Réponse :
Non, bien sûr, vous n’êtes pas maudite du fait que vous n’avez pas d’enfants ! De nombreuses personnalités parmi les plus grandes et les plus vertueuses de notre histoire furent dans votre situation. Votre vie a un sens et un but, même si vous n’avez pas donné naissance à des enfants physiques.
Le prophète Isaïe a évoqué votre exacte situation1 :
« Que l’homme stérile ne dise pas : “Voici, je suis un arbre sec.” Car ainsi dit l’Éternel aux stériles qui observeront Mes Chabbats et choisiront ce que Je désire et s’attacheront à Mon alliance : “Je leur donnerai dans Ma maison et dans Mes murs une place et un nom, mieux que des fils et des filles ; un nom éternel Je leur donnerai, qui ne s’interrompra pas.” »
Oui, il est vrai que produire une progéniture est peut-être la plus grande mitsva, cependant, il existe différentes façons d’« avoir » des enfants. Pour ceux qui sont capables d’avoir des enfants dans le sens le plus simple, c’est leur obligation et leur privilège. Pour ceux, toutefois, que des circonstances ont empêchés de donner naissance à des enfants physiques, il existe d’autres moyens d’avoir des « enfants » ; d’autres façons de laisser un héritage durable et une empreinte dans ce monde.
Les bonnes actions :
Dans le livre de la Genèse, nous lisons,
« Ce sont les enfants de Noé : Noé était un homme juste, parfait dans ses générations ; Noé marchait avec D.ieu. »2
Après avoir introduit l’énoncé des enfants de Noé, le verset s’interrompt pour évoquer ses accomplissements, ses bonnes actions et sa sainteté. Les trois fils de Noé ne sont nommés que dans le verset suivant. De cela, le Midrash3 déduit :
« Cela t’enseigne que la progéniture principale des justes, ce sont leurs bonnes actions. »
Vous pouvez avoir de nombreux enfants. Chaque mitsva (commandement de la Torah ; bonne action) que vous accomplissez a un effet durable et éternel sur le monde. Dans les prières quotidiennes du matin, nous remercions D.ieu de « planter la justice ». Les actes justes s’apparentent à la plantation d’arbres. L’arbre portera ses fruits pendant de nombreuses années ; et les graines de ses fruits serviront à planter d’autres arbres, à l’infini.
Les disciples :
À nouveau, nous lisons :
« Voici les descendants de Moïse et d’Aaron, au jour où l’Éternel parla à Moïse au mont Sinaï. Et voici les noms des fils d’Aaron : Nadav, le premier-né, Avihou, Elazar et Ithamar. »4
Sur ces versets, le Talmud5 remarque :
« Pourtant, seuls les fils d’Aaron sont mentionnés, mais ils sont considérés comme des descendants de Moïse parce qu’il leur a enseigné la Torah, ce qui nous enseigne que quiconque enseigne la Torah au fils de son prochain, l’Écriture le considère comme l’ayant lui-même engendré. »
Les élèves sont également considérés comme des enfants, comme toute personne à qui vous enseignez ou sur laquelle vous avez une influence positive.
Et du fait de cette capacité de chacun d’engendrer des enfants – spirituels ou physiques –, Jacob réprimanda sévèrement notre Matriarche Rachel quand elle lui cria que sa vie était sans valeur et qu’elle pourrait tout aussi bien mourir parce qu’elle n’avait pas d’enfants.6 Il n’existe pas de vie inutile, avec ou sans enfants physiques !
En ce qui concerne les autres femmes qui gardaient leurs distances, elles peuvent l’avoir fait en pensant que vous vous sentiriez mal à l’aise devant autant d’enfants. Assurez-leur que ce n’est pas le cas, et peut-être que vous pourriez devenir une figure de grand-mère pour certains de ces enfants – je suis sûr que tout le monde y gagnerait !
En ce qui concerne les enfants au temps messianiques, c’est possible. Des miracles auront lieu, alors pourquoi les limiter ? Tout est possible.
Mais d’ici là, s’il vous plaît, réalisez à quel point votre vie est pleine de sens, et combien plus elle peut l’être en donnant naissance à de nombreux « enfants » et à de nombreuses bonnes actions !
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