Question :

J’aimerai beaucoup envoyer un chèque pour aider les gens qui souffrent en Haïti après le tremblement de terre. Mais certains de mes amis me demandent comment je peux envisager cela. Ils me disent : – Regarde les enfants qui vont se coucher la faim au ventre en Israël. Et il y a des familles du Gouch Katif qui attendent encore d’être relogées dignement. Le reste du monde ne vole pas à leur secours. Ils n’ont que nous. Ne devrions-nous pas aider les nôtres avant d’aider les autres ?

Réponse :

Cela dépend. Si le mandat du peuple juif se résume à assurer sa propre préservation, alors il n’y a pas lieu de gaspiller d’importantes ressources pour aller sauver la vie d’étrangers.

Mais je vous demande : quand D.ieu promit à Abraham, « Par ta descendance seront bénies toutes les nations du monde », était-ce ce qu’Il avait en tête ? La vision d’Abraham était-elle d’avoir, 3700 ans plus tard, un musée pour conserver ses reliques ?

Ou bien le rêve d’Abraham – et la vision de Moïse, et le destin que D.ieu nous a fixé – était-il d’être une force de bien et de bonté ici-bas, proclamant à la face du monde que l’humanité tout entière est une famille unique, descendant d’un être humain unique, œuvre des mains de D.ieu, chargée de construire un monde d’harmonie et de paix ?

L'émissaire 'Habad-Loubavitch Rav Shimon Pelman distribue des vivres à des survivants du tremblement de terre. (Photo: Marc Asnin/Chabad.org)
L'émissaire 'Habad-Loubavitch Rav Shimon Pelman distribue des vivres à des survivants du tremblement de terre. (Photo: Marc Asnin/Chabad.org)

Nous ne sommes pas un musée. Nous sommes un héritage vivant et dynamique, porteurs d’une mission de leadership et d’un message de lumière. Aujourd’hui en Haïti, aucune équipe de secours et de soins n’est comparable au contingent israélien qui est le seul à avoir sur place un hôpital complet avec un équipement moderne, prodiguant des soins à 500 patients simultanément. Proportionnellement à sa population, Israël est (et de loin) le pays qui a fourni l’aide la plus importante. En dehors d’Israël également, vous trouverez des Juifs au premier rang de toute organisation dont l’objet est d’aider.

Tel est notre mandat et tel fut toujours notre destin. Et nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait.

D’un point de vue halakhique, voyez Yoreh Deah 151, où il nous est prescrit de pourvoir aux besoins des nécessiteux, fussent-ils des idolâtres, car tels sont « les chemins de la paix ». Comme l’écrit Maïmonide, « La Torah fut donnée pour une seule raison. Pour établir la paix dans le monde. »1

Donnez à notre grande famille étendue en Israël. Vous avez raison : si nous ne les aidons pas, personne d’autre ne le fera. Donnez aux causes valables dans votre propre communauté. Tout cela fait partie d’être juif. De même que tendre la main au petit garçon en Haïti qui vient d’être tiré de sous les décombres, juste parce qu’il est un être humain. Parce que tel est le message que notre Torah adresse au monde.