Youd Chevat-Chavouot 5745 (1/2 au 26/4/1985)
Le vol
Autour de Youd Chevat, les bibliothécaires commencèrent à remarquer que des livres disparaissaient. Quelques mois s’écoulèrent au cours desquels le personnel de la bibliothèque s’efforça d’identifier le voleur par divers moyens de sécurité. Finalement, une caméra de surveillance vidéo – chose totalement nouvelle pour l’époque – permit d’identifier le cambrioleur.
La Rabbanit ‘Haya Mouchka puis le Rabbi furent prévenus de cette découverte et des négociations discrètes furent menées pour essayer de trouver un terrain d’entente, cependant, elles n’eurent aucun succès.
Roch ‘Hodech Tamouz 5745 (20/6/1985)
La Ye’hidout
« Hou ba’haïm » : « le Rabbi précédent est présent parmi nous ! »
Le Rabbi convoqua les membres d’Agoudath ‘Hassidei ‘Habad à une réunion dans son bureau. Il leur raconta les récents événements et déclara, sans ambigüité, que tous les livres, les manuscrits et le bâtiment du « 770 » – appartenaient à Agoudath ‘Hassidei ‘Habad et qu’il comptait évoquer publiquement cette affaire lors du prochain Farbrenguen à l’occasion de Youd Beth Tamouz.
Youd Beth Tamouz 5745 (1/7/1985)
L’affaire devient publique
Vers la fin du Farbrenguen, le Rabbi révéla l’histoire aux ‘Hassidim, en parlant avec intensité, et déclarant que « Hou ba’haïm » : « le Rabbi précédent est présent parmi nous ! »
Durant cette période, le Rabbi parla cinq fois publiquement de l’affaire des livres : au Farbrenguen de Youd Beth Tamouz, à la Ye’hidout Klalit (audience collective) du 14 Tamouz, au Farbrenguen du 15 Tamouz, au Farbrenguen de Chabbat Balak, puis le Chabbat Pin'has.
Le Rabbi exprima sa profonde angoisse sur la situation et exprima sa contrariété de la disparition des livres, rejetant – dans les termes les plus fermes possible – les prétentions selon lesquelles les biens du Rabbi précédent seraient sujets à un héritage.
Av 5745 (juillet-août 1985)
Préparatifs juridiques
La Rabbanit ‘Haya Mouchka déclara : « Mon père et les livres appartiennent aux ‘Hassidim. »
Agoudath ‘Hassidei ‘Habad demanda une ordonnance restrictive pour empêcher la vente d’autres livres. La partie adverse ayant refusé de régler l’affaire devant un Beth Din (un tribunal rabbinique), les préparatifs commencèrent pour lancer un procès.
Tout au long de l’automne, les bibliothécaires parcoururent la volumineuse correspondance du Rabbi précédent, regroupant une collection de plus de dix mille lettres, parmi lesquelles plusieurs déclaraient Agoudath ‘Hassidei ‘Habad comme étant le propriétaire légitime de la bibliothèque. Le Rabbi rencontra les avocats et souligna une certaine lettre du Rabbi précédent adressée au Dr Alexander Marx comme étant l’élément principal à charge sur lequel il fallait se focaliser.
26 ‘Hechvan 5746 (10/11/1985)
Le témoignage de la Rabbanit
Alors que les éléments du dossier étaient en préparation d’instruction, les différentes parties furent appelées à témoigner. Les ‘Hassidim espéraient que la Rabbanit n’aurait pas besoin de déposer son témoignage, car cela pourrait être épuisant pour elle, mais le Rabbi dit au Rav Krinsky de ne pas essayer d’éviter cette procédure, et que la Rabbanit s’en sortirait très bien. C’est au cours de cette déposition, que la Rabbanit déclara : « Mon père et les livres appartiennent aux ‘Hassidim. » Cette déclaration devint par la suite un élément clé du jugement. Le Rabbi souligna également par la suite que ces mots avaient eu un impact profond sur le juge, au point de le persuader de trancher en faveur de l’Agoudath ‘Hassidei ‘Habad.
13 Kislev 5746 (26/11/1985)
« Le Roi ne témoigne pas »
Les audiences préliminaires commencèrent, et avec elles, le débat concernant la question de savoir si le Rabbi serait obligé de déposer son témoignage.
Les ‘Hassidim se réunirent ce jour-là au « 770 » pour jeûner et dire des Tehilim. Peu avant la prière de Min'ha, la nouvelle tomba : le Rabbi n’aurait pas à témoigner.
L’atmosphère sérieuse se transforma en grande joie, et les danses et les Farbrenguens pour célébrer la nouvelle durèrent jusque tard dans la nuit.
Youd-Tet Kislev 5746 (2/12/1985)
La cour
Les documents finaux furent soumis en cette date à la cour et le 20 Kislev, le procès commença. Chaque jour du procès, le Rabbi se rendit au Ohel tandis que des foules de ‘Hassidim affluaient au tribunal pour assister aux débats.
‘Hanouka 5746 (8-15 décembre 1985)
« La joie brise les limites »
Alors que les procédures judiciaires tiraient à leur fin, le Rabbi encouragea les ‘Hassidim à gagner la bataille contre les ténèbres en ajoutant de la sim’ha (joie).
Le Rabbi lui-même tint trois Farbrenguens successifs (Chabbat ‘Hanouka, Motsaei Chabbat ‘Hanouka, et dimanche soir à l’issue de ‘Hanouka), au cours desquels il s’arrêta sur la revendication de la partie adverse, à savoir, que Loubavitch n’est pas actif. Le Rabbi expliqua que, bien que cette revendication soit sans aucun fondement, elle doit nous encourager à redoubler nos efforts dans le domaine de « Hafatsat Hamaayanot », la diffusion des sources de la ‘Hassidout. Le Rabbi établit plusieurs comparaisons entre ce qui se passait actuellement et l’accusation qui avait été portée sur l’Admour Hazakène, avant Youd Teth Kislev.
Hé Tevet 5747 (6/1/1987)
Didane Notsa’h !
Après une année d’attente anxieuse, le juge publia sa décision : la bibliothèque était la propriété exclusive d’Agoudath ‘Hassidei ‘Habad.
Sept jours de célébration joyeuse s’ensuivirent, pendant lesquels le Rabbi délivra chaque jour un enseignement aux ‘Hassidim, et insista de nouveau sur le fait que l’affaire devait nous pousser à accroître l’activité dans la diffusion des sources de la ‘Hassidout. Le Rabbi annonça également que ces jours étaient très propices pour la bénédiction, et encouragea à écrire au Rabbi des lettres qui seraient déposées sur le Ohel du Rabbi précédent, dans lesquelles chacun demandera des bénédictions dans tous les domaines.
La partie adverse fit appel de la décision du tribunal.
25 Mar-‘Hechvane – 2 Kislev 5748 (17 au 23/11/1987)
Le retour des livres
Mardi, 25 Mar-‘Hechvane, l’appel fut rejeté, et deux jours plus tard, le juge ordonna formellement que les livres soient retournés au « 770 ».
Le jour prévu pour le retour était le 2 Kislev. (Cela se passa d’ailleurs pendant la semaine du premier Congrès International des Émissaires du Rabbi, un événement historique en soi.)
Le Rabbi demanda que la procédure du retour soit silencieuse, sans la présence des médias. Néanmoins, des centaines de jeunes élèves de Yéchiva étaient sur l’allée, en attendant l’apparition du Rabbi pour son départ vers le Ohel.
En sortant, le Rabbi réprimanda vivement les élèves, en faisant remarquer que la vraie façon de célébrer la victoire était par l’étude dans les livres !
Hé Tevet 5748
La célébration l’année suivante
Les ‘Hassidim ne savaient toujours pas si le Rabbi condamnerait la célébration de la date anniversaire de la victoire. Leurs doutes se dissipèrent lorsque le Rabbi parla de la victoire lors du Farbrenguen de Chabbat. Le Rabbi expliqua que chaque année, lorsque nous nous souvenons des événements qui ont eu lieu, cela doit nous conduire à ajouter dans l’étude de la Torah et dans l’accomplissement des Mitsvot, qui forment un véritable indicateur, pour voir si nous avons correctement incorporé les leçons de la Torah dans nos vies.
25 Tichri 5750 (24/10/1989)
« Le Roi ne témoigne pas » II
Dans une dernière tentative, la partie adverse intenta une autre action en justice, cette fois de nature plus personnelle, impliquant le Rabbi lui-même.
Ce jour-là, le juge décida que le Rabbi n’aurait pas besoin de témoigner.
Lorsque le Rabbi entendit la nouvelle, il demanda au secrétaire « si on disait le’haïm en bas » (dans la synagogue), pour célébrer la nouvelle.
Le Rabbi ajouta cependant que « bien que nous soyons dans Chnat Nissim, l’année des miracles, cela devait être célébré avec certaines limites ».
19 Tevet 5750 (16/1/1989)
Didane Notsa’h !
Le juge statua le rejet de cette poursuite par la cour.
Le Rabbi s’était préparé à se rendre ce jour au Ohel, et était déjà allé au mikvé ce matin-là, mais lorsqu’il fut informé de la nouvelle, il resta au « 770 ».
25 Eloul 5750 (15/9/1990)
Les derniers livres sont de retour
Ce jour-là, les derniers livres – les treize volumes qui étaient sur le bureau du Rabbi précédent le jour de son départ – furent retournés à leur place.
Lorsque Rav Krinsky informa le Rabbi de la nouvelle, il sembla qu’un fardeau avait été enlevé des épaules du Rabbi. Le Rabbi se redressa, et lui demanda : « Dos is dos ? » (« Ça y est ? Tout est terminé ? »)
Lorsque Rav Krinsky confirma que l’affaire était bel et bien terminée, le Rabbi s’arrêta un moment, et dit : « Nou, maintenant nous pourrons dire tranquillement des paroles de Torah. »
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