Question :
J’ai un sombre secret. J’ai un problème de colère. Et je n’en étais pas consciente jusqu’à ce que je devienne une mère. Parce que les seules personnes sur qui je déverse ma colère sont mes propres enfants. Je n’avais jamais eu d’accès de colère auparavant, mais maintenant quand mes enfants se conduisent mal et que je suis à bout, il m’arrive d’exploser et de perdre le contrôle de moi-même. Je ne m’aime pas pendant ces moments, et je sais que c’est mal. Et pourtant, je n’arrive pas à me contrôler. Auriez-vous quelque conseil pour m’éviter de griller un fusible avec mes enfants ?
Réponse :
Votre sombre secret est le sombre secret de chaque parent. Nous avons tous nos moments de faiblesse, quand le manque de sommeil, les pressions de la vie et l’imperfection de nos cœurs s’associent pour nous faire perdre nos moyens. Et qui sont les pauvres victimes de notre fureur ? Ceux que nous aimons le plus au monde, nos enfants.
Si cela se produit fréquemment ou si vous maltraitez vraiment vos enfants, il vous faut d’urgence une aide professionnelle. Mais si vous êtes affectueuse et bonne dans l’ensemble envers vos enfants, et que vous craquez de temps en temps, vous êtes humaine. Cela n’excuse pas votre comportement ; cela signifie juste que vous devez travailler sur vous-même, comme tout le monde.
Voici quelques sages paroles du Rabbi à un père qui avait le même sombre secret.
Le Rabbi lui demanda : « Si votre voisin vous laissait ses enfants à garder chez vous le temps qu’il aille faire une course, et que pendant ce temps ses enfants se conduisaient mal, perdriez-vous votre sang-froid avec eux ? »
Le père dut admettre que non, quand ce sont les enfants de quelqu’un d’autre qui se comportent mal, nous ne nous permettons pas de perdre le contrôle, parce que ce ne sont pas nos enfants. Comment faire face à notre voisin qui reviendrait chercher ses enfants et les trouverait en pleurs et ayant mal ? Nous ne nous sentons pas libres de perdre contrôle lorsque les enfants ne sont pas les nôtres.
« Eh bien, continua le Rabbi, vos enfants ne sont pas les vôtres non plus. Ce sont les enfants de D.ieu. Il vous les a confiés pendant un certain temps pour que vous preniez soin d’eux. Et vous êtes responsable devant D.ieu de la façon dont vous les traitez. »
Cette idée simple, mais profonde redéfinit le rôle des parents. Les enfants ne sont pas notre propriété ; ils ne nous appartiennent pas. Ils appartiennent à D.ieu, et nous avons été honorés par la lourde responsabilité de prendre soin d’eux dans leurs jeunes années et de les guider pour leur avenir. Si nous serions gênés de rendre leurs enfants à nos voisins après leur avoir fait mal, combien plus devrions-nous exclure la pensée de faire mal aux enfants de D.ieu.
En tant que parents, nous devons discipliner nos enfants – c’est là un élément essentiel de notre rôle. Mais cela doit émaner de notre amour, pas de notre colère. Cela doit être réfléchi et organisé, et pas une réaction impulsive.
Cela est certes facile à dire lorsque nous sommes calmes et bien reposés. Mais que faites-vous quand vous n’avez pas eu une bonne nuit de sommeil depuis des semaines, et que vous n’avez pas eu trois minutes pour vous-même depuis la naissance du dernier il y a 5 ans, et qu’il y a la pression au travail, et que votre belle-sœur vous rend folle avec ses problèmes stupides, et que tout le monde a faim, et que le dîner n’est pas prêt, et qu’à ce moment votre petit garçon shoote dans son ballon (ce qu’il sait qu’il n’a pas le droit de faire dans la maison), qui va droit dans le plat de poulet, qui tombe au sol, qui vient à peine d’être lavé par la femme de ménage payée à prix d’or (qui vous a dit qu’elle ne reviendra pas puisqu’elle a trouvé un travail fixe), et, alors que le plat se brise en mille morceaux, votre fille lance : « Tant mieux, je n’aime pas le poulet ! », et votre autre fils dit : « On peut aller au restaurant pour dîner maintenant ? » Que faites-vous alors ?
Vous vous dites à vous-même cette toute petite phrase :
« Les enfants de D.ieu. »
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