« Lorsqu’entre Adar, nous augmentons dans la joie » (Taanit, 29a)
Tout au long du mois d’Adar, nous avons le pouvoir de convertir le rire cynique en un rire positif et saint, et le doute anxieux en doute positif.
Il y a cinq principaux types de joie...Il y a cinq principaux types de joie, correspondant aux cinq fois où la Torah nous demande de nous réjouir, au-delà de la mitsva de base d’être heureux et joyeux en tout temps. Quatre de ces « types » de joies correspondent aux quatre lettres du nom de D.ieu le plus saint, le Youd-Hé-Vav-Hé, et le cinquième niveau correspond à la couronne au-dessus du Youd.
1 : la joie physique
La joie physique correspond au Chabbat et au Hé final ou « inférieur » du nom divin. Le Hé inférieur représente la sefira (attribut divin) de Malkhout/« noblesse ». Le Chabbat, nous célébrons l’achèvement de la création en nous abstenant de certaines activités créatrices. C’est une mitsva d’être joyeux le Chabbat. La joie de Chabbat concerne l’ensemble de l’être physique qui se repose en ce jour et éprouve du plaisir à travers la nourriture, la boisson, le sommeil, etc.
2 : la joie émotionnelle
La joie émotionnelle correspond à chaque Yom Tov/fête, et au Vav du Nom de quatre lettres. Le Vav (la sixième lettre de l’Aleph-Beth) au sein du Nom représente les six émotions de base. La Torah nous dit : « Tu te réjouiras lors de ta fête, et tu seras seulement joyeux. » Lors de Yom Tov, nous pouvons ressentir de manière intense l’amour de D.ieu pour nous, par exemple à Pessa’h, lorsque nous célébrons la façon dont Il nous fit sortir d’Égypte. Cette une joie émotionnelle : la joie de se sentir aimés par le Bien-Aimé.
3 : la joie intellectuelle
La Torah mentionne trois fois que nous devons être joyeux à Souccot.La joie intellectuelle correspond à Souccot, et au Hé « supérieur ». La Torah mentionne trois fois que nous devons être joyeux à Souccot. Ces trois fois font allusion aux trois traits intellectuels que sont ‘Hokhma, Bina et Daat/la sagesse, la compréhension et la connaissance. La Torah dit que nous devons demeurer dans une soucca (cabane) « lemaane daat ki besouccot... »/« Afin que vous “sachiez” que je vous ai fait résider dans des Souccot. » L’idée de la fête de Souccot est donc d’introduire le Daat, l’intelligence la plus profonde, dans nos vies. Souccot culmine dans la célébration de Sim’hat Torah, « la joie de connaître ». C’est une joie consciente : la joie d’être conscient des bénédictions et des miracles que D.ieu fait pour nous en tant qu’individus et comme membres de la collectivité.
4 : la joie spirituelle
La joie spirituelle ou prophétique est la nature de Sim’hat Beth Hachoéva, les nuits des jours intermédiaires de Souccot appelées la « joie du puisage de l’eau ». Cela correspond au Youd du Nom de D.ieu.
À l’époque du Temple, la joie de cet événement était si puissante que les sages de l’époque déclarèrent : « Celui qui n’a pas vu la joie de Sim’hat Beth Hachoéva n’a pas vu de joie dans sa vie. » Dans le commentaire de Tossefot sur le traité Soucca, il est écrit que le mot « hachoéva/puisage » fait allusion au fait que les participants puisaient de la prophétie alors qu’ils dansaient de joie. En ce jour, nous pouvons puiser du roua’h hakodech (« inspiration sainte ») et de la prophétie. C’est une forme spirituelle de joie : la joie d’une conscience élargie et expansive.
5 : être la joie
La joie de Pourim comprend l’ensemble des quatre types de joie décrits ci-dessus, mais les transcende également.Le paradoxe et la joie d’être constituent la joie liée à Pourim, et elle est symbolisée par la couronne du Youd. Cette couronne est au-dessus et « au-delà » des quatre lettres du nom de D.ieu, faisant allusion à l’Essence qui est au-delà de la dichotomie qui oppose le divin au terrestre, et qui pourtant les inclut tous deux. La joie de Pourim comprend l’ensemble des quatre types de joie décrits ci-dessus, mais les transcende également. Cette joie ne peut pas être limitée par des définitions ou des descriptions, pas même par celle de « joie illimitée ». Elle est au-delà de la joie ; c’est la joie « ad delo yada/jusqu’à ne plus savoir », au-delà de ce qui est connu pour être la joie. Pourtant, les initiales des trois mots ad delo yada, forment le mot yada/« savoir » ; ainsi, la joie de Pourim comprend également toutes les sortes de joie.
C’est la raison pour laquelle nos Sages disent qu’à l’ère de Machia'h, toutes les fêtes seront annulées à l’exception de Pourim (Cho’har Tov, Prov. 9). Au sujet de cette déclaration, l’un des plus grands décisionnaires de la loi juive du 20e siècle, le rabbin Shlomo Zalman Auerbach, a rendu une décision intéressante. Un aspect de Pourim sera effectivement annulé : la mitsva de boire jusqu'à transcender la connaissance, ad delo yada.
Le sens profond de cette décision est que maintenant, vivant en exil et confrontés à l’adversité, nous avons besoin de « sortir de nous-mêmes » pour être absolument joyeux et accéder au domaine de Keter. Cependant, dans la réalité messianique, nous serons absolument joyeux en toute situation, et nous incarnerons alors naturellement le royaume du paradoxe divin. C’est pourquoi nous n’aurons pas besoin de recourir à la boisson ou à quelque autre moyen pour atteindre un état de conscience transcendant.
...Chaque jour du mois d’Adar brille de la lumière de Pourim.Adar est la matrice qui donne lieu à Pourim, tant et si bien que chaque jour du mois d’Adar brille de la lumière de Pourim. Tant et si bien que, en certaines circonstances, la mitsva unique de Pourim – la lecture de la Méguila – peut être accomplie à d’autres dates pendant Adar, et non seulement le jour de Pourim.
Puisse ce mois apporter une joie véritable et durable pour nous tous.
[Extrait de The Pourim Reader (Ch. 6). Voir www.Iyyun.org]
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