Une boîte standard de bougies de ‘Hanouka contient 44 bougies. C’est exactement le nombre qu’il vous faut quand vous incluez le chamach, la bougie accessoire avec laquelle nous allumons les autres bougies tous les soirs. Mais si vous comptez seulement les véritables bougies de ‘Hanouka sans les chamachs, vous découvrirez qu’il y a en tout 36 bougies (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7 + 8 = 36).

Bien sûr, il n’y a là rien de fortuit. Rabbi Lévi Its’hak Schneerson voit dans ce nombre une signification profonde, liée au cœur même du message de ‘Hanouka.

Comme nous l’évoquons dans la prière Al Hanissim, les occupants grecs s’évertuèrent à « faire oublier [à Israël] Ta Torah ».

Un regard attentif sur l’histoire de ‘Hanouka révèle que le combat principal des Grecs pour faire « oublier » Israël fut livré contre les traditions rabbiniques qui composent la Torah Orale. Ils savaient que la Torah Écrite était quelque chose qu’ils ne pourraient pas faire oublier à Israël. Bien sûr, ils essayèrent d’empêcher les juifs de pratiquer, mais ils savaient qu’ils ne pouvaient pas leur faire oublier quelque chose d’aussi bien documenté dans des milliers de rouleaux de la Torah. En revanche, ils s’appliquèrent à éliminer toute trace des lois orales soigneusement conservées dans les mémoires du peuple juif.

Des centaines d’années après le miracle de ‘Hanouka, le cadre de ces lois orales fut mis par écrit sous la forme de la Michna, rédigée par Rabbi Judah le Prince. Au fil des siècles, de plus en plus d’éléments de la Torah Orale furent écrits, et deux grands corpus de la loi juive furent élaborés, l’un en Israël et l’autre à Babylone. Le Talmud de Babylone, qui acquit la prééminence comme principale somme de l’enseignement talmudique, contient des commentaires sur exactement 36 traités de la Michna.

Et cela nous ramène au nombre 36. Les 36 lumières de ‘Hanouka célèbrent la survie de la Loi Orale, qui a depuis trouvé son expression dans les 36 traités du Talmud de Babylone.

Un autre lien est le suivant : l’un des sages ayant rassemblé et rédigé les enseignements du Talmud de Babylone était Rav Achi, dont le nom est très étroitement lié à « ech », qui signifie « feu » en hébreu, l’élément à travers lequel s’opère la célébration de ‘Hanouka.

Cette connexion remonte également dans l’histoire à la période pré-’Hanouka. Les principaux gardiens et créateurs des traditions rabbiniques étaient les 71 membres du Sanhédrine, la plus haute juridiction d’Israël. Pour qu’une décision soit contraignante, il devait y avoir une majorité d’au moins... 36 !

Ainsi, lorsque vous allumerez vos bougies de ‘Hanouka cette année, rappelez-vous que nous faisons plus que de célébrer le miracle de l’huile. Nous célébrons aussi le fait que nous pouvons observer la Torah dans son intégralité, y compris l’essentielle Loi Orale.