Les gens veulent être heureux.
Le bonheur est tout proche.
Ils croient sincèrement qu’un seul petit pas ne les sépare plus de la vraie satisfaction dans la vie.
Si seulement ils pouvaient perdre ces cinq derniers kilos ou faire redresser leur nez, ils auront atteint la perfection. S’ils obtiennent finalement l’augmentation qu’ils méritent ou s’ils gagnent à la loterie alors ils seront heureux, non ?
Et vous, que vous manque-t-il pour être heureux ?
Les célibataires veulent des conjoints. Les employés veulent être gratifiés par leur travail. Les mères veulent du sommeil et les fans de sport veulent que leur équipe gagne le championnat.
Ce ne sont là que des désirs valides, que des aspirations légitimes ; mais vous rendraient-elles heureux, vous ?
Est-ce que tourner une page de plus me rapprocherait de mes objectifs ?Nous avons tous rencontré des reines de beauté malheureuses et des millionnaires insatisfaits. Des mariages se brisent et des jobs de rêve tournent au vinaigre. Le sommeil devient ennuyeux après un certain temps et le mercato pour la prochaine saison commence dès le lendemain du couronnement du champion.
Il se peut que je ne sois pas heureux de ce que je fais maintenant, mais tourner une page de plus me rapprocherait-il de mes objectifs ? La vie n’est-elle rien d’autre qu’une longue suite d’attentes non satisfaites ?
Jadis, nous étions heureux...
Une partie essentielle de la cérémonie du mariage juif est la série des sept bénédictions, appelées les Sheva Berakhot, que l’on proclame sous le dais nuptial.
La relation de la plupart d’entre elles au mariage est évidente : nous accueillons D.ieu dans la cérémonie et Le reconnaissons comme notre Créateur. Nous prions que le mariage soit durable et que l’union soit bénie par une progéniture. Nous reconnaissons la centralité d’Israël et de Jérusalem dans nos vies et notre perspective et lançons un appel pour l’amitié et la fraternité.
Dans la sixième bénédiction, nous prions pour le bonheur, mais nous étayons cette demande avec une allusion assez étrange en apparence :
Réjouis abondamment ces amis bien-aimés, comme Tu as réjoui Ta créature [Adam] dans le Jardin d’Éden. Béni es-Tu, D.ieu, qui réjouit le marié et la mariée.
Cela m’a toujours intrigué : pourquoi la représentation ultime du bonheur conjugal est-elle celui d’Adam lorsqu’il épousa Ève dans le Jardin d’Éden ? Certes, ils vivaient dans un paradis, mais ils n’avaient ni vêtements, ni sécurité. Ils furent séduits par le serpent de la tentation et rapidement éjectés au sein d’un monde ingrat. Qu’avaient-ils donc qui les rendissent tellement heureux ?
Ils étaient heureux parce qu’ils s’avaient l’un l’autre.
Et personne d’autre.
...Et nous pouvons encore l’être
Quand vous entrez dans une relation, vous devez croire qu’elle vous convient parfaitementLa plupart des gens n’ont ni le temps ni l’envie d’être véritablement satisfaits parce qu’ils sont trop occupés à scruter l’horizon. Anticiper constamment les sensations nouvelles qui nous attendent nous détourne des bienfaits dont nous bénéficions déjà. Nous désirons, nous désirons encore et nous voulons cela maintenant. Mais dès l’instant que nous obtenons un objet de désir, nous nous concentrons déjà sur le prochain.
Quoi qu’on ait, quoi qu’on fasse, où que l’on aille, on ne peut s’empêcher de se demander si on ne pourrait pas avoir mieux.
Mais Adam et Ève n’avaient pas ces idées fausses. Il était le seul homme au monde pour elle, et elle n’aurait pu trouver de meilleur mari quand bien même l’eut-elle cherché. Il avait trouvé son épouse vaillante et pouvait désormais lui consacrer toute son attention.
Ce n’est pas du tout la même chose que de fermer les yeux et se forcer à être content de son sort, ce qui revient à se leurrer soi-même. N’essayez pas de vous tromper en faisant semblant que vous ne voulez vraiment pas plus que ce que vous avez maintenant. Au lieu de ça, sachez qu’il n’y a rien d’autre à avoir.
L’art du bonheur, c’est d’accepter que ce qui vous avez été donné par D.ieu est parfaitement adapté à votre personnalité et à vos besoins. Quand vous entrez dans une relation, vous devez croire qu’elle vous convient parfaitement et vous n’auriez rien préféré d’autre. Si vous reconnaissez cela, vous travaillerez pour faire réussir votre mariage avec toute l’énergie et toute la force dont vous serez capable.
La bénédiction que nous donnons à un nouveau couple est que ce jour soit l’apogée de leur bonheur. Et de nouveau demain. Et le lendemain aussi. Parce qu’il n’y a rien ni personne d’autre dans le monde pour vous, et la conscience de cela doit vous rendre vraiment heureux.
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