Question :
J’ai récemment découvert que le fameux salut vulcain serait en fait un symbole juif. Est-ce vrai ? Si oui, que signifie-t-il ?
Réponse :
Absolument, le salut vulcain est une authentique imitation de la manière dont les Cohanim étendent leurs mains dans la plupart des communautés lorsqu’ils bénissent la congrégation.
Les Cohanim, qui constituent aujourd’hui environ quatre à cinq pour cent de la population juive,1 sont tous des descendants par lignée paternelle d’Aaron, frère de Moïse, qui fut aussi le premier grand prêtre. Les Cohanim effectuaient les offrandes dans le Tabernacle puis, plus tard, dans le Temple de Jérusalem. Ils bénéficient encore de certains honneurs et ils bénissent encore la congrégation dans les mêmes termes exactement qu’Aaron nous a béni il y a plus de 3300 ans, lorsque nous avons finalement réussi à ériger le premier Tabernacle.
Voici, en bref, comment se déroule aujourd’hui cette bénédiction :
Lorsque les Cohanim bénissent le peuple, ils se tiennent à l’avant de la synagogue, face à la congrégation. Ils se couvrent le visage de leur talith (châle de prière) et étendent leurs mains. Ils prononcent les mots de la bénédiction l’un après l’autre, suivant mot à mot les invites du chantre. Dans la plupart des congrégations, ils le font avec une mélodie qui diffère selon la coutume de la communauté.
La raison pour laquelle les Cohanim élèvent et étendent leurs mains est que c’est précisément ce qu’Aaron fit lorsqu’il nous bénit : « Et Aaron leva ses mains vers le peuple et les bénit... »2
Écarter les doigts
Mais pourquoi écartent-ils leurs doigts ? Le Midrash explique que la Chekhina, la présence divine, regarde à travers les doigts des Cohanim pendant la bénédiction sacerdotale, en accord avec le verset, « ... voici, Il est debout derrière notre mur, surveillant par les fenêtres, observant d’entre les fissures. »3
En hébreu, ces derniers mots sont מציץ מן החרכים– metsits min ha-‘harakim. le dernier mot, ha-‘harakim, peut aussi être lu comme « cinq fissures dans le mur ». Cela nous donne la clé de la manière traditionnelle dont les Cohanim tendent leurs mains, de sorte à avoir un total de cinq séparations entre les doigts : un espace sous et entre les pouces, deux autres espaces entre le pouce et l’index de chaque main, et deux autres entre le deuxième et le troisième doigt de chaque main.4
Faites cela correctement, et vous avez la version originale de ce qui devint connu trois mille ans plus tard comme le « salut vulcain » (mais avec les deux mains).
Juste une mise en garde : si vous n’êtes pas un Cohen et que vous entreprenez ce fameux salut à deux mains, ne dites pas la bénédiction sacerdotale à ce moment.5 L’instruction de la Torah aux Cohanim est exclusive. Bénissez qui vous voulez, mais l’emploi de ces mots avec les mains levées et les doigts écartés est exclusivement réservé aux Cohanim au moment approprié.6 En effet, le Zohar prévient que celui qui le fait hors de ce cadre amène sur soi jugement et malédictions.7
Un coup d’œil
Léonard Nimoy a raconté avoir eu l’idée de ce salut parce que, lorsqu’il était un petit garçon, il avait regardé quand on lui avait dit de ne pas le faire et avait vu les doigts des Cohanim. Le Talmud indique que les Cohanim ne doivent pas regarder les membres de l’assemblée et que ceux-ci ne doivent pas regarder les Cohanim au moment de la bénédiction, afin que leurs esprits ne soient pas distraits. Comme l’affirme le Zohar ‘Hadach: « Malheur à celui qui chercheraient faveur de son Maître tandis que son cœur est loin. »8
Voici toutefois un passage du Zohar qui fournit une raison plus profonde9 :
... Rabbi Yossi dit que lorsque le Cohen soulève ses mains pour bénir l’assemblée, les gens ne doivent pas le regarder, car la Chékhina réside sur ses mains.
Rabbi Its’hak demanda : « S’ils ne peuvent pas voir la Chekhina, quel mal y a-t-il pour eux ? Après tout, il est écrit : “Car aucun homme ne peut Me voir et vivre.”10 Nos Sages expliquent que cela signifie que nul homme vivant ne peut voir D.ieu. »
Rabbi Yossi répondit à Rabbi Its’hak : « C’est parce que le Nom divin est représenté en allusion dans les doigts de leurs mains, et une personne doit avoir la crainte. Bien qu’ils ne puissent pas voir la Chekhina, ils ne devraient pas regarder les mains des prêtres, de sorte qu’ils ne soient pas insolents envers la Chekhina. »
Comment le Nom divin est-il représenté en allusion dans les dix doigts ? Nos dix doigts correspondent aux dix séfirot, qui sont les dix modalités divines par lesquelles D.ieu est connu dans ce monde et qui correspondent à dix noms divins.
Le Zohar continue :
Nous avons appris que lorsque le prêtre lève les mains en signe de bénédiction, les gens doivent être dans la crainte et la peur, et savoir qu’à ce moment, un moment favorable prévaut à travers les mondes, les êtres supérieurs et inférieurs sont bénis et il n’y a pas de jugement parmi eux.
C’est le moment où le plus ancien et caché se révèle dans les petits visages, et la paix règne dans tout.
Ce qui est tout à fait approprié, car les derniers mots de la bénédiction sacerdotale sont « et t’accorde la paix ». Puisse le plus caché devenir révélé, et la paix prévaloir dans tout notre monde.
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