Il y a une mézouza à l’entrée de la Maison Blanche. Il y a aussi une mézouza à chaque pièce du Kremlin. Votre voisin ouvertement athée en a une que tout le quartier peut voir !
Je m’explique. Le mot « mézouza » signifie chambranle de la porte. Dans le livre du Deutéronome, nous lisons : « Et tu les écriras sur les poteaux (mezouzot) de tes maisons et de tes portes. »1 Donc, si nous voulons être des pinailleurs linguistiques, nous dirons que le parchemin est fixé à la mézouza, il n’est pas lui-même la mézouza.
Ok, donc au-delà de ce banal trait d’esprit (ma mère pense que je suis intelligent), qu’apprenons-nous de l’utilisation vernaculaire d’un terme architectural pour désigner un objet rituel ?
Le ‘Hassidisme enseigne que D.ieu a un plan : un désir passionné, inexplicable et irremplaçable que ce monde, avec tous ses défauts, se transforme en une demeure accueillante pour Lui. C’est pourquoi Il l’a créé. Toute la création n’existe que pour manifester le divin. Or, les humains ont tendance à voir les choses dans le sens inverse : nous considérons notre existence et celle du monde comme étant prépondérante puis nous essayons de voir de quelle façon D.ieu peut cadrer à l’intérieur. C’est pourtant l’inverse qui est vrai : D.ieu est, et nous sommes là pour le démontrer.
Comme un trésor caché, le divin est juste sous la surfaceComme un trésor caché, le divin est juste sous la surface, attendant que nous le révélions à travers une mitsva. Chaque fois que nous utilisons une ressource physique pour quelque chose de divin, nous illustrons son vrai caractère qui est d’être un outil pour que nous découvrions l’étincelle de sainteté enfouie en elle.
C’est une idée assez géniale (j’espère que D.ieu ne me tiendra pas rigueur de ce compliment). Le divin, aussi excitant qu’il soit, semble souvent trop spirituel pour que des gens simples comme nous s’imaginent pouvoir l’appréhender. Devant lui, nous restons simplement bouche bée. Le matériel, en revanche, nous comprenons ça très bien. C’est pourquoi D.ieu s’intègre à des objets physiques de sorte que, lorsque nous les utilisons selon ses instructions, nous Le trouvons. À l’instar d’une métaphore, cela rend l’abstrait tangible.
Alors peut-être que nous ne nous trompons pas finalement. Peut-être que le sens véritable de « mézouza » est le parchemin de mitsva et que le chambranle de la porte est seulement appelé « mézouza » pour illustrer que son existence a pour vocation non pas de maintenir la porte, mais de donner lieu à une mitsva. Si ce n’était pour le parchemin, le bon vieux chambranle n’aurait pas de raison d’être.
Et il en est ainsi de toutes choses. Il y a deux perspectives : 1) Je suis, et donc quand je gagne de l’argent, j’achète ce dont j’ai besoin et ensuite, s’il reste quelque chose, je ferai un don à la charité. Ou bien, 2) D.ieu est, et Il s’est intégré à l’argent pour me permettre de Le découvrir. Quand je gagne de l’argent, je donne d’abord un dixième à la charité, puis j’utilise le reste de cet argent désormais élevé pour mes propres besoins.
Ne considérez pas la mézouza comme un appendice de votre maison, considérez votre maison comme le support de la mézouza. Ne vous contentez pas de lire cet article, contactez votre centre ‘Habad et faites l’acquisition, pour vous-même ou quelqu’un que vous connaissez, d’une mézouza pour leur mézouza.
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