C’était en cette période de l’année il y a 32 ans, en 1982, pendant la première guerre du Liban (l’opération « Paix en Galilée ») quand, après avoir marqué des victoires significatives, l’armée israélienne se retrouva enlisée à mi-campagne par les hésitations des dirigeants politiques.
La sécurité du peuple juif en Israël a toujours été primordiale pour le Rabbi, qui était en contact étroit avec les forces de sécurité d’Israël aussi bien qu’avec la direction politique du pays.
Lors d’un farbrenguen (rassemblement public) qu’il tint à ce moment, le Rabbi avait longuement évoqué la campagne de l’armée israélienne.
Nous présentons quelques brefs extraits du discours du Rabbi, adaptés et librement traduits en français.
Ils doivent voir que nous sommes sérieux
Ceux que la divine providence a placés dans la position d’avancer ne doivent pas se laisser influencer par des politiciens timorés. Ils doivent mener l’opération jusqu’au bout, de telle sorte qu’il n’y aura plus à déplorer de victimes pour chacune des deux parties.
La décision sérieuse de s’engager dans la bataille doit être résolue et sans équivoque (et peut alors s’avérer suffisante pour dissuader l’ennemi).
Armes israéliennes
Nous devons également agir dans le domaine de la protection spirituelle, en particulier les téfilines1 et les autres campagnes de mitsvot, comme le chante le Psalmiste (20, 6-8) : « [Certains recourent à des chars, d’autres à des chevaux, mais] nous invoquons le nom de l’Éternel notre D.ieu » et « Nous... élèverons le nom de D.ieu comme notre étendard ».
Il n’y a rien de plus grand que de risquer sa vie pour protéger les autres. Ainsi, les soldats qui protègent la Terre Sainte et les Juifs qui y vivent au péril de leurs propres vies ont un énorme mérite, qui est en soi digne de miracles révélés ! (Puisse l’un de ces miracles être que leurs dirigeants mènent à bien la sainte tâche qui leur est dévolue, et fassent que cette guerre s’achève en ayant atteint ses objectifs...)
N’arrêtez pas au milieu de l’opération !
Appeler à une fin prématurée de la guerre est comparable au cas d’une personne à l’âme sensible qui entrerait dans un bloc opératoire où les chirurgiens commencent à inciser le patient. À la première vue du sang, cette personne se met à supplier les médecins de cesser d’opérer, d’attendre que la plaie cicatrise et, seulement alors, de poursuivre l’opération, car comment peut-on continuer à opérer lorsque le patient est en train de perdre du sang ?
Nous pouvons imaginer ce que les médecins répondraient à une telle suggestion !
Cela peut servir de métaphore pour la sécurité des millions de personnes qui vivent en Terre Sainte. À peine la première « opération chirurgicale »2 eut-elle commencé qu’une « personne craintive et pusillanime » (Deutéronome 20, 8) est venue demander qu’elle soit interrompue : nous devons réunir une assemblée, savoir ce que chacun pense, demander la permission à l’étranger, etc... La même chose s’est produite avec la seconde « opération » et la troisième. Maintenant, nous sommes bien engagés dans le quatrième, au prix terrible de centaines de vies et de centaines de blessés, et il y a encore des gens qui pensent que le moyen de parvenir à la paix est d’abandonner un traitement vital en plein milieu.
Comment peut-on suggérer de se livrer à de telles « expériences » sur des questions qui affectent la vie même de millions de personnes ? Trois fois déjà ce type d’approche a engendré d’autres calamités ! Et pourtant, cela continue...
Que diront les nations ?
Ces mêmes personnes (ou leurs acolytes) continuent de présenter les mêmes arguments : Il est impératif d’être en premier lieu aimé par le monde, et non d’agir comme « un peuple qui vit solitaire » (Nombres 23, 9). Et c’est cela qui serait censé apporter la paix et la justice au Moyen-Orient !
Certes, Israël a besoin de fonds, d’armement, etc., que d’autres lui fournissent. Toutefois, la vérité (qui est cachée au public) est qu’ils donnent cela sans condition. En outre, eux aussi veulent que l’opération aille jusqu’au bout ! Ils ne peuvent pas le dire publiquement à cause d’autres considérations politiques.
Ainsi, la responsabilité incombe aux dirigeants qui ont le pouvoir de décider de terminer la tâche, de le faire. L’opération chirurgicale est déjà pleinement en cours au coût excessif de centaines de morts ; ils doivent la terminer.
S’ils ne le font pas, alors le résultat sera, à D.ieu ne plaise, comme la quasi-catastrophe de la guerre du Kippour. La première ministre3 de l’époque a admis plus tard qu’elle ne se pardonnera jamais, jusqu’à la fin de ses jours, d’avoir accordé la préférence à des calculs politiques plutôt qu’à l’avis des experts militaires,4 et que, jusqu’à la fin de ses jours, ceux qui ont été tués ou blessés à la suite de cette erreur seraient toujours devant elle.
Que pouvons-nous faire ?
Tout ce qui précède est principalement dirigé vers ceux qui sont en mesure d’influencer la situation. Mais il y a autre chose que chaque personne peut et doit faire : augmenter dans l’étude de la Torah, la prière et la charité au nom des soldats de Tsahal et de leurs dirigeants, pour qu’ils soient en mesure de surmonter l’épreuve et de terminer l’opération de manière aussi approfondie et rapide que possible...
Adaptation libre d’un discours prononcé le 13 Tamouz, 5742 – 4 juillet 1982.
Rejoignez la discussion