Le Mur Occidental, ou Kotel Hamaaravi, dans la Vieille Ville de Jérusalem, a occupé une place importante dans la conscience juive pendant des siècles. Des générations ont rêvé de se présenter devant cet ancien mur de pierre, ne serait-ce qu’une fois. Aujourd’hui, le Mur est actif 24 heures sur 24, 365 jours par an, et les fissures entre les pierres rectangulaires sont remplies de papier.
La signification spirituelle du Kotel
Lorsque le roi Salomon construisit le Premier Temple en 826 avant l’ère commune, il voulut qu’il soit le cœur de la nation juive, un lieu où les gens se sentiraient inspirés pour parler à D.ieu, un lieu où personne ne se sentirait seul. « De grâce, D.ieu », dit-il lors de l’inauguration du Temple, « écoute les prières qui sont dites en ce lieu. »
La prière de Salomon fut exaucée, et la présence de D.ieu se manifesta dans le Temple. Le second Temple, construit 480 ans plus tard, fut aussi une demeure pour la présence de D.ieu.
Le midrash dit que « la Chekhina n’a jamais quitté le Mur Occidental ». Pourquoi spécialement le Mur Occidental ? Parce que le Saint des Saints se trouvait à l’ouest du Temple. « C’est le Mur Occidental du Temple, qui n’est jamais détruit parce que la Chekhina est à l’ouest. »
La sainteté du Mur Occidental est due à sa proximité avec le Temple. Cliquez ici pour en savoir plus sur le Temple et les raisons pour lesquelles il est la Porte du Ciel.
L’histoire du Kotel
Le mur que nous appelons aujourd’hui le Mur Occidental, bien qu’il ne fasse pas partie du Temple lui-même, faisait partie du mur de soutènement du mont du Temple qu’Hérode le Grand construisit au Ier siècle avant l’ère commune lorsqu’il agrandit de manière ambitieuse le mont du Temple et rénova le Second Temple, alors délabré.
Lorsque les Romains détruisirent le Temple en 69 de l’ère commune, ce mur ne fut pas détruit. Et près de deux mille ans plus tard, il tient toujours. De la partie visible du mur, seules les sept rangées inférieures de pierres, constituées de grandes pierres avec des bordures en retrait, datent du projet d’Hérode. La section suivante, composée de quatre couches de pierres plus petites et plus simples, date de la période byzantine. La couche suivante fut ajoutée quelque temps après la conquête musulmane au VIIe siècle, et la couche supérieure fut ajoutée au XIXe siècle, financée par le célèbre philanthrope et financier britannique, Sir Moses Montefiore.
À travers les âges, les Juifs se sont rendus au Mur Occidental pour prier en ce lieu saint, car, comme l’enseignent nos sages, la Chekhina (Présence divine) qui s’est manifestée dans le Temple ne l’a jamais quitté. En outre, l’accès au site le plus saint du monde, le mont du Temple lui-même, est interdit par la loi juive, qui interdit l’accès au site du Temple en état d’impureté rituelle. Le Mur Occidental constitue donc le point accessible le plus proche possible de la « Porte du Ciel ».
Dans la seconde moitié du XVIe siècle, Soliman le Magnifique donna aux Juifs le droit exclusif de prier au Mur Occidental. L’espace de prière était petit, fermé par un mur parallèle au Mur et entouré d’un quartier pauvre. Il demeura dans cet état jusqu’en 1947.
En 1930, une commission nommée par les Britanniques et approuvée par la Société des Nations réaffirma le droit des Juifs à prier au Mur, mais limita sévèrement le type d’objets religieux qui pouvaient y être apportés et interdit d’y sonner le shofar.
Entre 1948 et 1967, la Vieille Ville de Jérusalem fut sous contrôle jordanien et les Juifs perdirent tout accès au Mur. Les parachutistes israéliens libérèrent le mont du Temple le 7 juin 1967, le troisième jour de la guerre des Six Jours, marquant un rare moment euphorique dans l’histoire de notre peuple. Quelques semaines plus tard, à l’occasion de la fête de Chavouot, un quart de million de Juifs afflua vers le Mur.
Jusque-là, la partie accessible du Mur n’était qu’un tronçon d’une trentaine de mètres de long, et la zone ouverte devant le Mur n’avait que 3 mètres de large. Les nombreux bâtiments situés devant le Mur jusqu’à son angle sud furent immédiatement rasés. Toute la zone fut nivelée et pavée, créant ainsi une grande esplanade.
Aujourd’hui, la partie du Mur visible depuis l’esplanade mesure quelques 57 m. Cependant, la longueur totale du Mur Occidental est en réalité de 488 m. La partie nord du Mur est toujours occultée par les bâtiments du quartier musulman adjacent.
Dix-sept autres couches de pierres du Mur Occidental sont enfouies sous le sol. En raison de nombreuses générations de destruction et de reconstruction, ville après ville, le niveau du sol s’est élevé et la partie inférieure du côté ouest du mont du Temple est enterrée.
Le Kotel aujourd’hui
En marchant parmi des foules de gens vers le Mur, il est possible de se sentir comme un ou une anonyme parmi des anonymes. En venant par curiosité, on peut se sentir distant, comme un touriste observant une culture étrangère. Mais il est très possible de vivre un moment de présence, d’éprouver une sensation que le Zohar décrit comme le sentiment d’être serré près de soi par un parent bienveillant. Le Temple est le cœur du peuple juif, et en tant que tel, lorsqu’on se tient à ses pieds, on peut aisément en sentir le pouls.
Lors de la visite du Mur, il est important de respecter le caractère sacré de l’endroit. Il convient de porter des vêtements modestes et aucune photographie n’est autorisée le jour du Chabbat ou des fêtes juives.
« Celui qui voit le site du Saint Temple doit dire : “Notre sainte maison, notre gloire où nos ancêtres Te célébraient a été consumée par le feu et tout ce qui nous était précieux a été livrés à la destruction” (Isaïe 64,10), et déchirer ses vêtements en signe de deuil », dit le Code de Loi juive. Ainsi, si l’on se rend au Mur (après une absence d’au moins trente jours), il est conseillé d’emporter une chemise ou une veste qui a déjà vu le jour.
(Il y a certains jours où nous ne déchirons pas nos vêtements, comme le Chabbat, les fêtes juives, le vendredi après-midi ou Roch ‘Hodech.)
La zone située directement devant le Mur est une grande synagogue en plein air, divisée en une section pour les hommes et une section pour les femmes. À l’entrée de la section des hommes se trouve un stand de téfiline tenu par des bénévoles ‘Habad qui fonctionne toute la journée. Faites de votre visite sur le site juif le plus sacré une expérience spirituelle : mettre les téfiline ne prendra que cinq minutes environ ; un bénévole sympathique vous guidera du début à la fin.
Lorsque vous vous approchez du mur, prenez un moment pour méditer et exprimer vos pensées à Celui dont la présence imprègne ce lieu saint. Une coutume ancestrale veut que l’on écrive ses supplications sur une note que l’on insère dans une fissure du mur.
Depuis la libération du Mur Occidental en 1967, des fouilles archéologiques sont en cours sous le Mur. Alors que seule une petite section de la longueur du mur est visible en surface depuis la place, on peut parcourir toute la longueur du mur dans les tunnels souterrains et voir toutes les couches souterraines du mur, et même le substrat rocheux sous le mur. En face de l’endroit où se trouvait le Saint des Saints, il y a une synagogue souterraine. Ces tunnels sont à voir absolument ! La visite de ces tunnels ne peut se faire qu’avec un guide et peut être programmée auprès de la Western Wall Heritage Foundation (https://thekotel.org/fr/tourtype/visites-du-kotel/).
Faits intéressants sur le Kotel
- Le général romain Titus permit que le Mur Occidental demeure, en hommage à sa puissance et en témoignage de la grandeur des structures qu’il avait détruites. Si Titus avait ses raisons, D.ieu avait aussi les Siennes. Alors qu’Il s’apprêtait à soumettre ses enfants à un exil long et pénible, Il voulut qu’un vestige du Temple demeure intact, un lieu saint où nous pouvons nous rassembler et prier.
- De nombreuses pierres souterraines du Mur, découvertes par les archéologues au cours de leurs fouilles, sont extraordinairement grandes, plus grandes que toutes les pierres trouvées dans les pyramides. Certaines de ces pierres pèsent des centaines de tonnes.
- Le Mur Occidental est également connu sous le nom de « Mur des Lamentations ». Ce nom lui fut donné par des observateurs non-juifs qui s’étaient habitués à voir des Juifs se rassembler au Mur et se « lamenter ». Il s’agissait de la clameur de la prière, et de la lamentation du deuil pour les Saints Temples détruits.
- Après leurs classes initiales, de nombreuses unités de combat de l’Armée de défense d’Israël tiennent leurs cérémonies de prestation de serment au Mur Occidental.
- De nombreux Juifs et Juives viennent de toutes les régions du monde pour célébrer la bar et la bat mitsva de leurs fils et de leurs filles au Mur Occidental.
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