Le 14 Kislev 5689-1928, eut lieu à Varsovie, en Pologne, le mariage du Rabbi et de la Rabbanit Haya Mouchka, fille de celui qui était alors le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Yossef Its’hak.
À cette époque, la lutte héroïque de Rabbi Yossef Its’hak en faveur de la communauté juive d’Union Soviétique avait acquise une renommée mondiale et la haute estime dont il jouissait fut manifestée par le nombre impressionnant de rabbins, de rabbis ‘hassidiques et de dirigeants des communautés juives européennes, ainsi que des milliers de personnes de tous horizons qui honorèrent de leur présence le mariage de sa fille.
Au début du mariage, le père de la Rabbanit annonça :
« Il est une tradition que les âmes des ancêtres de la mariée et du marié viennent participer à la célébration de leur mariage... En tant qu’invitation à leur égard, je vais maintenant prononcer un maamar (discours d’enseignement ‘hassidique), qui comprend des enseignements de nos saints et vertueux ancêtres : l’Admour Hazakène (Rabbi Chnéour Zalman, fondateur du ‘hassidisme ‘Habad-Loubavitch) ; Rabbi DovBer de Loubavitch ; notre arrière-grand-père (Rabbi Mena’hem Mendel de Loubavitch, l’homonyme du Rabbi) ; notre grand-père (Rabbi Chmouel de Loubavitch) ; et de mon père, le grand-père de la mariée (Rabbi Chalom DovBer). Comme nos sages ont dit : « Celui qui répète un enseignement doit se représenter l’auteur de l’enseignement se tenant devant lui. »
Ceux qui assistèrent au mariage relatèrent plus tard combien le sentiment de sainteté qui flottait dans la salle était palpable au moment où Rabbi Yossef Its’hak prononçait le discours.
À des centaines de kilomètres de là, une autre célébration de mariage se tenait ce soir-là. Dans la ville de Yekatrinoslav, les parents du Rabbi, harcelés par les autorités soviétiques pour leurs efforts en faveur du judaïsme, s’étaient vu refuser l’autorisation de se rendre à Varsovie. (En 1939, le père du Rabbi allait être arrêté, cruellement torturé et exilé en Asie-Mineure, où il mourut en 1944 de maladie et de misère.)
Empêchés par le rideau de fer d’assister au mariage de leur fils aîné, ils étaient néanmoins déterminés à célébrer sa joie.
Dans ses émouvants mémoires, la mère du Rabbi, Rebbetsen ‘Hanna, décrit la célébration du mariage qui eut lieu dans sa maison, certes privée de la présence physique des mariés, mais embrasée d’une joie aussi puissante que la douleur présente dans le cœur des parents du marié.
De son mariage, le Rabbi dira plus tard à ses ‘Hassidim lors d’un farbrenguen mémorable : « C’est ce jour qui m’a lié à vous. »
Extrait d’un discours du Rabbi, mai 1984 (traduction libre) : Mari et femme constituent une entité unique, partageant une même âme ; c’est seulement que D.ieu a désiré que, pour une certaine partie de sa vie sur terre, l’âme demeure dans deux corps distincts, et que chaque moitié remplisse sa mission dans la vie séparément, jusqu’au moment où D.ieu les réunit par le mariage. C’est ce qui explique l’immense joie qui accompagne un mariage, une joie sans parallèle dans d’autres joyeuses occasions. Deux demies-âmes, séparées à la naissance et élevées dans des familles différentes, des communautés différentes, voire des pays différents, sont réunies par la puissance de « Celui qui est assis et assortit les couples ». Peut-il y avoir de plus grande joie ? |
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