(1812) La Grande Armée de Napoléon envahit la Russie

(1812) À l’approche des armées de Napoléon, R. Chnéour Zalman fuit Lyadi

Devant l’avancée de l’armée française, R. Chnéour Zalman déclara son intention de fuir plutôt que de devenir soumis à l’autorité de Napoléon. Le vendredi 29 Av, il quitta Lyadi avec sa famille et ses proches disciples. Ils rencontrèrent l’armée russe à Krasnyi, où le général en chef, le général Dmitri Neverovsky, leur délivra un document leur accordant un droit de passage et commandant à toutes les troupes et autorités russes de les assister de toutes les manières possibles. Le jour même, les troupes du général Neverovsky furent attaquées par une force française supérieure, et R. Chnéour Zalman et les siens fuirent en direction de Smolensk. Ils passèrent ce vendredi soir dans les bois, et arriva en ville le Chabbat matin. Ainsi commença une période d’errance qui dura près de cinq mois.

(1812) Roch Hachana : la bataille de Borodino est livrée

Dans les jours précédant Roch Hachana, R. Chnéour Zalman voyagea vers le nord de Moscou, et arriva à Troitse-Serguiyeva. Quelques jours plus tôt, ils avaient été à Mozajsk, quand la grande bataille de Borodino fut livrée le jour même de Roch Hachana. Un an plus tard, Rabbi DovBer écrivit dans une lettre privée : « Le jour de Roch Hachana, il [R. Chnéour Zalman] nous adressa des paroles de joie et de réconfort, en disant ces mots : “J’ai vu dans ma prière qu’un bon changement a eu lieu à notre avantage, et notre côté sera victorieux. De plus, [j’ai vu] qu’ils prennent Moscou, mais ils n’y dureront pas, et le salut sera de notre côté.” » La bataille fit de très nombreuses victimes des deux côtés, mais ne fut finalement pas concluante. Bien que la voie fût désormais ouverte pour que les Français occupent Moscou, leur armée avait reçu un coup très lourd.

(1812) Le décès de R. Chnéour Zalman de Lyadi

Après des mois d’errance, R. Chnéour Zalman et les siens arrivèrent, via Koursk, dans un petit village appelé Piyena. Considérablement affaibli par le voyage difficile en cet hiver russe particulièrement rigoureux, il tomba malade le 19 Tévet. Au cours de ses derniers jours à Piyena, Rabbi Chnéour Zalman écrivit l’un des essais les plus profonds jamais sortis de sa plume sous forme d’un long traité publié plus tard en tant que chapitre 20 de Igueret HaKodech (4ème partie du Tanya). Un autre manuscrit conservé de cette période commence par les mots « L’âme qui est vraiment humble... » et fut écrit peu de temps avant son décès.

À l’issue du Chabbat Parachat Chemot, le 24 Tevet 5573 (1812), Rabbi Chnéour Zalman de Lyadi, fondateur du ‘Hassidisme’ Habad, quitta ce monde. Il fut inhumé dans le cimetière juif de Haditch, à proximité.

« La vie d’un homme juste, un tsadik, écrivit Rabbi Chnéour Zalman, n’est pas une vie physique, mais une vie spirituelle, faite de foi, de crainte et d’amour. » Ces trois attributs, a-t-il expliqué, n’ont pas de fin, et perpétuent l’influence tangible du tsadik longtemps après son départ corporel. Le moment où un tsadik décède est considéré comme un moment de grâce divine, car il signifie que sa mission sur terre a été achevée avec succès. Maintenant, le véritable esprit du tsadik est libéré de toute limitation physique, et tous ceux qui étudient ses enseignements et marchent dans ses voies perpétuent sa présence dans le domaine physique. (Voir Igueret HaKodech 27 et 28, et Sidour Im Da’h 304b et 307b).

Deux cents ans plus tard, la foi, l’amour et la crainte que Rabbi Chnéour Zalman a diffusés au cours de ses 68 années de vie physique ne se sont certainement pas taris. Aujourd’hui, le mouvement ‘Habad qu’il a fondé s’est répandu à travers le monde entier, et des centaines de milliers de Juifs étudient ses enseignements et s’efforcent de vivre conformément à eux au quotidien. L’influence tangible de Rabbi Chnéour Zalman ne fait que croître, mais il est de notre responsabilité de veiller à ce que « les œuvres, les enseignements et la dévotion auxquels il a consacré toute sa vie » continuent de transformer le monde. Rabbi Chnéour Zalman a enseigné que notre but est de faire de ce monde un endroit lumineux et beau, où la splendeur harmonieuse de la divinité peut être manifeste. C’est à nous de faire de sa vision une réalité.