À Yom Kippour, le jour où nous sommes comparés à des anges, beaucoup ont coutume de porter des vêtements blancs pour la prière. Les hommes mariés ashkénazes portent traditionnellement une simple robe blanche appelée un kittel. Le kittel est aussi traditionnellement le linceul juif ; le porter nous rappelle notre mortalité et nous pousse au repentir.

Avant le coucher du soleil (Cliquez ici pour l’horaire exact pour votre ville), les femmes et les jeunes filles allument les bougies de la fête, et chacun enfile des souliers autres qu’en cuir et porte ses habits de fête.

Kol Nidrei

À Kippour, le talith (châle de prière) est porté lors de tous les offices. En préparation à Kol Nidrei, le talith devrait de préférence être mis avant le coucher du soleil. (S’il est mis après le coucher du soleil, la bénédiction traditionnelle n’est pas récitée.)

Il chante le Kol Nidrei à trois reprises, à chaque fois sur une note légèrement plus élevée

Dans l’idéal, le Kol Nidrei devrait commencer peu avant le coucher du soleil. Les rouleaux de la Torah sont tous extraits de l’Arche – c’est une grande mitsva d’acheter l’honneur de porter le premier rouleau de la Torah – et ceux qui les portent avancent en procession vers la bimah (la table de lecture). Au passage des rouleaux de la Torah, chacun les embrasse.

Après avoir demandé la permission, tant du tribunal céleste que du tribunal terrestre, de « prier avec les transgresseurs », le chantre commence le Kol Nidrei. Il chante le Kol Nidrei à trois reprises, à chaque fois sur une note légèrement plus élevée. La congrégation lit avec le chantre, à voix basse.

Le Kol Nidrei est suivi par quelques versets et des prières brèves et se termine par la bénédiction « Chéhé’hiyanou » dans laquelle nous remercions D.ieu de « nous avoir donné la vie, de nous avoir soutenus et de nous avoir permis d’atteindre cette occasion ». Cette bénédiction est récitée à l’occasion de chaque fête, mais généralement après le kiddouch du soir. À Yom Kippour, du fait qu’il n’y a pas de kiddouch, la bénédiction a été incluse dans la prière. Les femmes et les jeunes filles présentes à la synagogue ne récitent pas cette bénédiction avec la congrégation, car elles l’ont déjà récitée lors de l’allumage des bougies de la fête.

Dans la plupart des communautés, le rabbin fait un sermon à ce moment. Dans de nombreuses congrégations, ce sermon est accompagné d’un appel aux dons, car la charité a le pouvoir d’évoquer la miséricorde céleste.

L’office du soir commence alors.

Nous sommes semblables aux anges et nous pouvons ainsi, comme les anges, le réciter à haute voix

Pendant Yom Kippour, chaque fois que nous disons le second verset du Chéma, le verset « Baroukh chem kevod... » – « Béni soit le Nom de la gloire de Ton règne à jamais » –, nous le proclamons à haute voix. Tout au long de l’année, cette bénédiction est récitée à voix basse, car elle a été « volée » aux anges. À Yom Kippour, cependant, nous sommes semblables aux anges, et nous pouvons ainsi, comme les anges, le réciter à haute voix.

La Amida (prière debout) de Yom Kippour intègre Al 'het : une longue confession des péchés. Cette confession est récitée silencieusement, et à chaque péché que nous confessons, nous frappons légèrement de notre poing notre poitrine à l’endroit du cœur, le siège de nos passions et de nos pulsions. La confession est répétée plut tard, après la Amida, avec toute la congrégation. Cette double confession est répétée durant toutes les prières de la journée, à l’exception de la prière finale de Néïlah.

La Amida est suivie par une liturgie entrecoupée par la récitation des versets (Exode 34, 6-7) faisant allusion aux Treize Attributs de Miséricorde de D.ieu : « D.ieu, D.ieu, D.ieu bienveillant, miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein d’amour et de vérité ; Il préserve la bonté pour deux mille générations, pardonne l’iniquité, la transgression et le péché, et Il absout ».

L’ensemble de Kol Nidrei et de l’office du soir devrait prendre environ deux heures.

Beaucoup ont la coutume de réciter le livre des Psaumes en entier après l’office du soir.

Ouverture de l'Arche sainte à la synagogue
Ouverture de l'Arche sainte à la synagogue

Le matin et début d’après-midi de Yom Kippour

Nous lisons les passages relatifs au service particulier de Yom Kippour dans le Saint Temple

Les offices successifs du matin et du Moussaf occupent la majeure partie de la journée (environ six heures). L’office du matin suit globalement l’ordre de l’office traditionnel du Chabbat et des fêtes. La Amida spéciale de Yom Kippour avec la confession est récitée, suivie à nouveau par des chants liturgiques propres à Yom Kippour.

Lecture de la Torah : deux rouleaux de la Torah sont extraits de l’arche, dans lesquels nous lisons les passages relatifs au service particulier de Yom Kippour dans le Saint Temple, puisse-t-il être bientôt reconstruit. La Haftara aborde les notions de repentance et de jeûne qui sont le thème du jour de Yom Kippour.

Dans de nombreuses communautés, les aliyahs – dont l’offre ne répond pas à la demande, en raison de la grande affluence et du caractère propice de la journée –, sont vendues aux enchères aux plus offrants, les fonds ainsi recueillis étant affectés à une cause charitable.

La lecture de la Torah est suivie par l’office de Yizkor, traditionnellement précédé du sermon du rabbin. Dans la prière de Yizkor, nous implorons D.ieu de rappeler avec bienveillance les âmes de nos chers disparus ; traditionnellement, tous ceux qui ne récitent pas Yizkor (ceux dont les deux parents sont encore en vie), sortent de la synagogue pour la durée de cette brève prière.

Yizkor est suivi de l’office de Moussaf, dont la caractéristique la plus importante est la Avodah, un récit détaillé et assez long du service de Yom Kippour dans le Temple, dont le point culminant était l’entrée du grand prêtre dans le Saint des Saints. Au cours de la Avodah, nous évoquons à trois reprises comment le grand prêtre prononçait le nom ineffable de D.ieu, en réponse à quoi les Juifs assemblés se prosternaient à terre. En lisant ces passages, nous nous prosternons nous aussi, en nous appuyant sur les mains et les genoux.

Nous implorons D.ieu de restaurer le service du Temple avec la venue de Machia’h

La Avodah se termine par une série de prières dans lesquelles nous implorons D.ieu de restaurer le service du Temple avec la venue de Machia’h. Nous rappelons également l’histoire tragique de l’assassinat des « Dix Martyrs » par le régime romain.

Vers la fin du Moussaf, les kohanim (prêtres) font Birkat Kohanim, la bénédiction sacerdotale.

Dans la plupart des synagogues, la prière de Moussaf est suivie d’une pause, d’une durée comprise entre une et trois heures.

La fin d’après-midi

Min’ha, la prière de l’après-midi, est annoncée pour 1h ou 1h30 avant le coucher du soleil.

L’office commence par la lecture de la Torah, qui parle de la pureté de la vie juive et nous met en garde de ne pas nous livrer à des pratiques immorales. Pour la Haftara, nous lisons le Livre de Jonas, qui contient un opportun message sur l’importance de la repentance et de la prière.

La Amida de Yom Kippour est ensuite suivie par quelques brèves prières. L’ensemble de l’office de Min’ha dure environ une heure.

À ce moment, quelques instants avant le coucher du soleil, alors que la fin de Yom Kippour approche, nous atteignons le point culminant du jour le plus saint de l’année et nous récitons la prière de Néïlah. Néïlah signifie « verrouillage ». Les portes du Ciel, qui étaient ouvertes toute la journée, vont se fermer – avec nous à l’intérieur. Pendant cette prière, nous avons la possibilité d’accéder au niveau le plus essentiel de notre âme, le niveau qui est dans un état d’unité absolue avec son Créateur. L’Arche Sainte demeure ouverte pendant toute la durée de l’office.

La Amida de Néïlah est quelque peu abrégée : elle ne contient pas la version longue de la confession. La Amida est suivie d’une sélection de prières, et l’office culmine lorsque le chantre proclame avec force les mots du Chéma : « Écoute Israël, l’Éternel est notre D.ieu, l’Éternel est un ! » Avec une intense ferveur, la congrégation répète le verset. Le chantre récite alors trois fois le verset « Baroukh chem kevod... », à nouveau répété par la congrégation. Enfin, le chantre proclame sept fois de toute sa force : « Hachem hou haElokim  - L’Éternel est D.ieu ! » Et encore une fois, la congrégation répète après lui. Ceci est suivi par la joyeuse proclamation de : « L’an prochain à Jérusalem ! »

Le choffar est alors sonné : un long son de triomphe

Le choffar (corne de bélier) est alors sonné : un long son de triomphe, marquant la fin de la journée sainte. Dans les synagogues ‘Habad, la sonnerie du Choffar est précédée par le chant euphorique de la « Marche de Napoléon ». À ce stade, nous sommes en totale confiance que D.ieu nous a tous scellés pour une merveilleuse année : une année de bonheur, de prospérité et de bonne santé ; l’année dans laquelle nous connaîtrons enfin la rédemption tant attendue.

Photo: Chaya Mishulovin, Chabad Lubavitch de Skokie
Photo: Chaya Mishulovin, Chabad Lubavitch de Skokie