14 Adar Richon (16 février),
Pourim Katan, onze heures du soir :
Lorsque je me suis réveillé ce matin, j’ai ressenti une grande fatigue. Je n’ai pratiquement pas pu me lever de mon lit. J’ai dû me reposer une heure de plus. Je me suis levé ensuite.
À onze heures, Monsieur S.R... m’a rendu visite. Il m’a raconté qu’une demi-heure après que j’eu quitté sa demeure, un membre du Damkam (le comité de l’immeuble) était venu avec trois hommes et ils avaient fouillé sa maison de fond en comble. Ils recherchèrent, demandèrent qui étaient chez lui ce soir-là, ce qu’ils y faisaient. Il répondit que la sœur de sa femme s’était mariée ces jours-ci. Quelques personnes âgées, parmi les connaissances de son beau-père, étaient donc venues le féliciter. J’étais moi-même un proche parent de son beau-père et j’étais également venu dans ce but.
À une heure, je me rendis chez Reb Barou’h Chalom pour déjeuner. Là arriva une délégation du groupe Tiféret Ba’hourim, les élèves du Rav Yaakov Landau. Ils me demandèrent de faire un farbrenguen pour eux, pour les ‘hassidim et pour les élèves de la yéchiva, dans la synagogue Loubavitch, en l’honneur de ce jour joyeux.
Au début, il faut réparer l’action. Puis la parole et ensuite la pensée. Après cela, les sentiments, l’intellect, la volonté et enfin le plaisir.Je trouvai tout à fait judicieux d’accéder à leur requête. À trois heures, j’arrivai à la synagogue Loubavitch. Je trouvai mes amis les ‘hassidim et les élèves de la yéchiva avec à leur tête Rav Its’hak Horovitz et les membres de Tiféret Ba’hourim avec à leur tête leur maître, le Rav Yaakov Landau.
Le contenu du farbrenguen fut le suivant :
Un appel et un encouragement aux membres de Tiféret Ba’hourim pour être plus scrupuleux dans le respect des temps d’étude. Il est essentiel que chacun d’entre eux influence ses amis et connaissances, crée un entourage de personnes qui étudient la Torah et acceptent le joug des mitsvot avec abnégation, qui résistent avec la plus haute détermination à la Yevsektsia et aux détracteurs de la foi.
Je racontai ce que mon père, le Rabbi Rachab, m’avait dit en l’été 5657 (1897) : l’une des fois que l’Admour Hazaken se trouvait chez son maître le Maguid de Mezeritch et qu’arriva la date à laquelle il devait rentrer chez lui (Rabbi Avraham) le « saint ange » (le fils du Maguid), l’accompagna. Lorsque l’Admour Hazaken s’approcha de la calèche pour s’y introduire, le saint ange dit au cocher : « Tu fouetteras les chevaux jusqu’à ce qu’ils ne soient plus des chevaux. »
Lorsque l’Admour Hazaken entendit ces mots de la bouche du saint ange, il prit son sac, revint à son hôtel et dit que Rabbi Avraham venait de lui révéler une voie nouvelle du service de D.ieu. Il avait donc besoin d’une réflexion spécifique à cette manière de servir D.ieu.
Jusqu’ici, il ne connaissait qu’une seule voie, « il faut fouetter les chevaux pour qu’ils aient conscience d’être des chevaux ». Par contre, les fouetter pour qu’ils cessent d’être des chevaux était une voie nouvelle.
Le Rav Its’hak Horowitz intervint :
« Le cheval sait qu’il est un cheval et n’en a pas honte. »
Il se mit à pleurer et une chaude discussion s’engagea entre lui et le Rav Yaakov Landau qui dura près d’une heure.
Lorsque se calmèrent leurs divergences de vues (le service de D.ieu du cœur était-il essentiel, c’était l’avis de Rabbi Its’hak, ou bien était-ce le service de D.ieu de l’intellect, comme le considérait Rabbi Yaakov ?), et après que l’assemblée s’éveilla à la suite des chants, j’expliquai l’histoire que j’ai précédemment rapportée à ce sujet d’après les deux façons du service de D.ieu. Il est écrit : « Et sur l’apparence du trône, il y a l’apparence d’un homme qui est au-dessus de lui. »1 En élevant les objets matériels par l’accomplissement de la Torah et des mitsvot, « les anges portent » le trône et l’homme qui s’y trouve jusqu’à l’infini divin « qui n’est pas homme ».2
C’est ainsi que cela est expliqué dans la ‘Hassidout. Il en résulte que la finalité est l’élévation jusqu’au niveau « qui n’est pas homme », qui transcende celui de l’homme, bien qu’il soit dit « J’ai fait une terre et J’ai créé sur elle un homme ».3 L’explication est celle-ci : l’Essence Divine créa la terre pour l’homme. Il est écrit : « Je donnerai Mon troupeau, le troupeau que Je fais paître, vous êtes hommes. »4 Nos Sages expliquent : « C’est vous qui êtes appelés hommes. »5 Or, la finalité de cet homme est « barati », « J’ai créé », dont la valeur numérique est 613, afin qu’il accomplisse les mitsvot. C’est là une façon du service de D.ieu : être au niveau d’homme. La seconde est l’élévation en une situation encore plus haute que celle de l’homme, le niveau de « qui n’est pas homme ».
Bien que le service de D.ieu et son organisation soient dirigés du bas vers le haut, l’influence sur les forces de l’âme vient du haut vers le bas.
Le service de D.ieu, la préparation, la réparation est du bas vers le haut. Au début, il faut réparer l’action. Puis la parole et ensuite la pensée. Après cela, les sentiments, l’intellect, la volonté et enfin le plaisir. Chaque niveau, outre sa réparation spécifique, constitue le préalable et la base de l’effort sur le niveau qui lui est supérieur.
L’influence et la force pour le service de D.ieu sont données du haut vers le bas. Le plaisir met en éveil la volonté ou bien la volonté éveille le plaisir, car, dans ces deux forces, il n’y a pas véritablement d’ordre hiérarchique. Toutes deux ensemble éveilleront tantôt l’intellect, tantôt les sentiments et tantôt la pensée.
Les trois éléments, pensées, sentiments et intellect, sont des forces perpétuelles. La pensée peut élever la parole ou l’avilir, la purifier ou la rendre impure, la sanctifier ou la désacraliser. De même, l’intellect élève les sentiments ou les abaisse. Il peut les purifier ou les polluer.
Tout cela découle de l’influence du plaisir et de la volonté. Toutes les forces de l’âme dépendent d’eux. L’influence des forces de l’esprit dépend de là où résident le plaisir et la volonté de l’homme.
C’est là la première façon du service de D.ieu, celle qui est du niveau de l’homme, qui prépare et apprête à être un homme. Ce n’est pas là le but essentiel et la finalité ultime. Ce n’est là que le prélude au véritable service de D.ieu, qui consiste à s’élever au niveau de « il n’est pas homme ». Là, le plaisir et la volonté deviennent ceux de D.ieu. On n’éprouve alors pour seul plaisir et pour seule volonté ce qui est un plaisir et une volonté là-haut, car on n’est plus homme, on n’est « pas homme ». Toute son existence, depuis la force la plus basse, celle de l’action, jusqu’à la plus haute, celle du plaisir, est assujettie au Divin, avec un don de soi effectif.
Il y a plusieurs sortes de don de soi. L’une est potentielle, l’autre effective. Il s’agit de se sacrifier dans un cas comme dans l’autre, mais il y a tout de même une différence. Le sacrifice potentiel signifie que l’homme a espoir en une cause qui le sauvera. Cela ne l’empêche pas de se sacrifier, mais il garde une espérance réelle de survivre. Le sacrifice effectif indique que l’on n’a aucune chance d’être sauvé, que l’on n’y pense même pas.
Plus profondément, cette différence peut être définie de la façon suivante : le sacrifice potentiel est motivé par une certaine cause, mais l’homme continue à penser à lui-même. C’est lui qui se sacrifie. Et il en éprouve du plaisir. Ainsi, Rabbi Akiva offrit sa vie pour sanctifier le Nom de D.ieu, pour l’étude de la Torah. Mais ce sacrifice lui procura du plaisir. À l’inverse, Abraham se sacrifia pour diffuser le Divin dans le monde. Il le fit effectivement, mais ne pensa en aucune façon à lui-même. Le sacrifice fut donc une partie intégrante de son action, sans considération personnelle. En revanche, le sacrifice potentiel, bien que sacrifice véritable, ne fait pas partie intégrante de l’action, mais partie de l’homme. C’est lui qui se sacrifie. Le niveau « qui n’est pas homme », dans le service de D.ieu, est un assujettissement et une soumission à D.ieu de toutes les forces de son âme, de la plus basse, l’action, à la plus haute, le plaisir. Il y a alors sacrifice effectif.
Parvenir au niveau « qui n’est pas homme » est possible de deux façons. Pour une âme d’Atsilout, qu’elle émane véritablement de ce monde ou qu’elle découle du reflet de ce monde dans les mondes plus bas, et encore plus pour une « âme collective », cela est donné du haut vers le bas. La Ye’hida, la partie la plus haute de l’âme, accorde son influence aux autres parties. Mais, pour s’élever vers « qui n’est pas un homme » par son propre effort, est nécessaire la soumission, qui dévoile l’élévation la plus haute. Chacun peut parvenir à cela. C’est la supériorité que l’on peut couramment constater chez ceux qui servent D.ieu par leur cœur par rapport à ceux qui Le servent par leur intellect.
Comme illustration, je décrivis brièvement la différence entre deux « cèdres du Liban », deux ‘hassidim ‘Habad, le Gaon Rabbi Aïzik de Homil et le Gaon Rabbi Hillel de Paritch. Tous deux possédaient une profonde connaissance de la ‘Hassidout et servaient D.ieu par leur cœur. Mais Rabbi Aïzik, bien que priant longuement, était avant tout un homme de réflexion et Rabbi Hillel bien qu’homme de réflexion était avant tout quelqu’un qui priait longtemps. J’expliquai la supériorité de l’homme de ferveur par rapport à l’homme de réflexion.
En considérant l’attention de l’auditoire et leur intérêt à mes propos, je trouvai l’heure et le lieu propices pour évoquer publiquement les préoccupations du moment.
La supériorité du service de D.ieu basé sur la soumission est, à l’heure actuelle, bien évidente. La Yevsektsia persécute ceux qui respectent la Torah et les mitsvot. Il faut offrir sa vie avec soumission, en ne s’effrayant pas face à eux et en se tenant fermement et avec force devant les destructeurs des institutions de la foi d’Israël au mépris de la légalité, en diffusant les lois du pays concernant l’étude. Suivant celles-ci, un professeur peut enseigner à une classe comprenant jusqu’à cinq enfants. Tout père a le droit de payer un maître pour ses fils. Toute communauté de trente personnes peut avoir une synagogue, un bain rituel, financés par leurs fonds propres. Ces lois doivent être diffusées à tous.
Tous les Juifs, nos frères, citoyens de ce pays, observent scrupuleusement ces lois, avec précision et empressement. Il est bon que nous nous souvenions tous des malheurs que nous avons endurés, de la cruauté dont nous avons été les victimes de la part de l’ancien régime. Les Sages nous demandent de prier pour le salut du pays, bien évidemment, s’il ne va pas à l’encontre de notre foi et de notre Torah et encore plus s’il vient en aide dans ce domaine. Beaucoup de Juifs, pour ne pas dire la majorité d’entre eux, commettent l’erreur de penser que l’association qui est dénommée Yevsektsia fut fondée par le gouvernement, ou même reçoit de sa part une quelconque habilitation. L’association Yevsektsia fut fondée par quelques individus, pourfendeurs de la foi et du Judaïsme, ennemis d’Israël, qui ont rassemblé autour d’eux quelques jeunes gens parmi nos frères, manquant de maturité, aimant les choses vaines, recherchant les plaisirs physiques, se complaisant dans la débauche. C’est avec ces soldats que la Yevsektsia persécute ceux qui respectent les mitsvot.
Les dirigeants de la Yevsektsia sont la lie du genre humain, des menteurs, calomniateurs, cruels. Sans l’ombre d’un doute seront établis leur opprobre, leurs rapines et leurs pirateries, leur goût d’envoyer les hommes en enfer pour s’approprier leur situation. Mais l’on viendra révéler leur ruse et eux-mêmes finiront en enfer. Avant d’en arriver là, ils peuvent malheureusement détruire les bastions de la foi.
Tous ensemble, nous devons conjuguer nos forces contre ceux qui persécutent notre Torah et notre foi, la maudite Yevsektsia, puisse son nom et son souvenir être effacés. Chacun d’entre nous doit diffuser ce qui est la stricte vérité :
1. Exposer ce que sont les lois du pays régissant l’enseignement de la Torah et la pratique des mitsvot.
2. La Yevsektsia n’est qu’une association d’individus sans aucune légitimité du point de vue des institutions gouvernementales.
3. La Yevsektsia est fondée sur la base de la contrainte, ce qui va à l’encontre du principe même de la liberté.
4. Dans chaque ville et village où les membres de la Yevsektsia se sont mêlés aux problèmes religieux, il faut porter plainte auprès du comité central à Moscou.
Ces encouragements enflammèrent les participants. Ceux-ci me demandèrent de réciter un maamar de ‘Hassidout et je leur promis de revenir le lendemain, jeudi, après Arvit.
* * *
« Un ‘hassid doit se renforcer dans le service de D.ieu et encore plus un Rabbi, fils de Rabbi, petit-fils de Rabbi jusqu’à l’Admour Hazaken, uni par un lien de chair et par un lien de l’esprit jusqu’à Moïse notre maître. »Hier, au cours de notre farbrenguen, dans l’appartement de Monsieur A.R... le Rav K... m’a demandé de lui rendre visite chez lui. Je lui ai promis de le faire aujourd’hui, mercredi, à huit heures du soir. De la synagogue, je me rendis donc directement chez Rav K...
Ma visite chez le Rav K... prit une tournure amicale. Il me raconta sa rencontre avec mon père à Marienbad après la grande réunion de Vilna, en 5668 (1908), la jalousie des opposants à la ‘Hassidout et des ‘hassidim de Pologne qui durent cependant reconnaître que le seul qui se consacrait aux besoins de la communauté avec clairvoyance et sagesse était le Rabbi de Loubavitch.
Le Rav K... est véritablement passionné et son discours fait grand effet. À neuf heures, le ‘hassid Rabbi Barou’h Chalom vint, envoyé par Monsieur Fuchs. A.L... lui avait dit que le K.G.B. l’avait appelé et l’avait interrogé à mon sujet. Il pensait que je devais quitter la ville, car on me traquait. Avant même que Rabbi Barou’h Chalom ne cesse de parler, le téléphone sonna. On désirait me parler de Leningrad. Cette conversation aurait lieu un quart d’heure plus tard. La nouvelle de cette conversation de Leningrad me fit une considérable impression. Je ne sais pourquoi. Je ne peux la décrire qu’avec cette phrase : à la place de ma bonne humeur et de la satisfaction que j’éprouvais deux heures ou deux heures et demie plus tôt, lorsque je parlais, à la synagogue de l’opposition à la Yevsektsia, j’étais à présent, en sachant que l’on désirait me parler de Leningrad découragé, profondément ému et de mauvaise humeur.
Le Rav K... et le Rav Z... parlaient de cette conversation téléphonique qui devait arriver incessamment. Ils conclurent qu’elle m’était destinée et Monsieur N.G, était assis près du téléphone et attendait.
Mes sentiments de tristesse croissaient d’un instant à l’autre. Je ressentis alors le contenu de l’illustration expliquée par la ‘Hassidout à propos du vacarme des Ofanim, des anges célestes. La différence entre le chant des Ofanim et celui des Serafim est que ce dernier est exprimé en un langage clair et saint alors que le premier est dans le vacarme. La raison en est la suivante. Les Serafim se trouvent dans le monde de Bryah, celui de la perception. Ils perçoivent donc la lumière divine de façon parfaite. Leur chant est, en conséquence, dans un langage clair. Les Ofanim, eux, entendent le chant des Serafim, voient quelque chose d’extraordinaire, qu’ils n’ont pas les moyens de percevoir. C’est pour cela que leur chant est dans le vacarme, comme l’homme qui entend quelque chose sans savoir de quoi il s’agit. Il se met alors à crier. Celui qui sait avec précision ce dont il s’agit, que ce soit bon ou désagréable ou même encore mauvais, peut faire dominer ses sentiments par son intellect. Si par contre il ne sait rien, il se met à crier. En tout état de cause, il est ému.
La sonnerie du téléphone retentit. Monsieur N.G... en décrocha le combiné. Le silence se fit dans la pièce. Le visage des présents étaient tourné vers le téléphone. Ils dirigeaient des yeux attentifs et des visages interrogatifs vers Monsieur N.G... Je vis que son visage vira du rouge au blanc et du blanc au rouge. Je compris qu’il s’agissait d’une mauvaise nouvelle.
Monsieur N.G... parla :
– Hier soir, on a fouillé la maison de A.D.M... La fouille a duré toute la nuit et ils n’ont rien trouvé. Aujourd’hui, à midi, ils sont revenus et ont fouillé pendant cinq heures. Ils n’ont encore rien trouvé, mais, avant de partir, ils ont emmené A.D.M... en prison. Monsieur B.H... est déjà parti. Il arrivera demain matin. On demande de prendre en compte son avis, car la situation est grave.
Les visages de Rav K... et Rav Z..., de Monsieur N.G... et de Rabbi Barou’h Chalom s’empourprèrent. Ce dut être le cas pour moi également, mais, ne disposant pas d’un miroir, je ne pus le constater. Pour ce qui est de mon sentiment, après avoir entendu la nouvelle, je m’apaisai d’une certaine façon. En ce sens, je m’étonne de moi-même. Monsieur A... et Monsieur Ch... me fixent avec compassion, ce que je déteste tout particulièrement. Rav K..., Rav Z... et N.G... sont assis, la tête baissée, découragés, abattus. Le seul à se ressaisir fut Rabbi Barou’h Chalom. Il dit :
« Un ‘hassid doit se renforcer dans le service de D.ieu et encore plus un Rabbi, fils de Rabbi, petit-fils de Rabbi jusqu’à l’Admour Hazaken, uni par un lien de chair et par un lien de l’esprit, jusqu’à Moïse notre maître. Il doit être fort dans le service de D.ieu. Je vous raconterai ce que j’ai entendu du Rabbi (Rachab) le 19 Kislev 5647 (1897) lorsque je résidai dans la maison de Myriam et de ses fils, les frères Manessohn, à Kalpatchny Péréoulak.
« Notre père Abraham, par le sacrifice de lui-même fit les Juifs. Le Rabbi, par le sacrifice de lui-même, fit les ‘hassidim. »« Le Rabbi récita un maamar commençant par “Il a libéré mon âme dans la paix”. Puis il parla des ‘hassidim et de leurs qualités. De par leur nature, ce sont des êtres tout à fait différents. Un ‘hassid est, par nature, intelligent, ferme dans ses opinions, enflammé, soumis, pourvu d’un odorat développé. Ce sont là de grandes qualités si on les utilise pour le service de D.ieu basé sur l’enseignement de la ‘Hassidout.
« Toutes ces bonnes qualités, et d’autres encore, le Rabbi les suscita chez les ‘hassidim par son service de D.ieu basé sur le sacrifice de soi. Notre père Abraham, par le sacrifice de lui-même fit les Juifs. Le Rabbi, par le sacrifice de lui-même, fit les ‘hassidim. Cela fait plus de cent vingt ans que le Rabbi dévoila la ‘Hassidout Habad en 5534 (1774) de façon publique. Avec le plus haut sacrifice, il éduqua et guida les ‘hassidim jusqu’à, avec l’aide de D.ieu, mettre sur pied une génération avisée.
« Toutes les qualités intellectuelles ou émotionnelles, tous les actes positifs de la Torah et des mitsvot, toute la prière fervente réalisés par les ‘hassidim pendant ces cent vingt-trois ans, tout ce que les ‘hassidim réaliseront dans le futur, jusqu’à l’arrivée prochaine du Machia’h, tout cela vient du Rabbi. On ne peut en aucune façon s’imaginer la récompense du Rabbi, ou son mérite. Il est certain qu’un ‘hassid qui suit la voie du Rabbi et a besoin d’une aide spirituelle ou matérielle peut étudier quelques lignes de Tanya pour les mettre en pratique, les appliquer et dire : “Rabbi, j’ai besoin d’une bénédiction, d’un secours dans tel domaine.” Il doit le définir brièvement. Alors, D.ieu l’aidera par le mérite du Rabbi. »
Le récit de Rabbi Barou’h Chalom fit de l’effet sur les présents qui se renforcèrent et admirent que D.ieu viendrait assurément en aide. Moi-même, bien qu’il me fût agréable d’entendre la citation des propos de mon père, le Rabbi Rachab, je ne m’en trouvais en aucune façon renforcé. Je me rappelai de la mise en garde de mon père qui exigeait le sacrifice effectif.
Je demandai aux présents que cette nouvelle reste confidentielle. Par N.G..., je transmis à Ben Tsion et à Avraham Yossef de se préparer à ce que l’on se rencontre demain à onze heures. Je saluai les présents et retournai à St Warwarskaya.
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