Sarah et Barry mènent une vie épanouie et sont les fiers parents de deux jeunes enfants. Sarah a réduit ses heures de travail pour passer plus de temps avec eux, mais elle, tout comme Barry, poursuit néanmoins une carrière gratifiante. Barry est un mari attentionné qui aide à la maison et prend le relais quand Sarah a besoin de faire un break. L’un comme l’autre sont également fiers de consacrer de leur temps et contribuer de leur expertise à des projets communautaires, ils apprécient de passer du temps avec leur famille étendue, et sont les premiers à venir en aide à leurs parents vieillissants dès que cela s’avère nécessaire.

Sarah est satisfaite de la manière dont sa vie est remplie. Elle ne l’envisagerait pas autrement.

Mais, quel que puisse être son sentiment de contentement, elle ressent une quête perpétuelle de quelque chose qui demeure hors de sa portée : sa recherche effrénée d’« équilibre » dans sa vie.

De fait, plus Sarah échange avec ses amies, plus elle découvre qu’elles aussi recherchent cet insaisissable « équilibre ». Les femmes qu’elle connaît, dans une plus grande mesure que les hommes, semblent rechercher une unité, un état d’équilibre et d’harmonie au milieu de tant d’influences divergentes.

Elles cherchent un équilibre qui dirigera les nombreuses facettes de leur vie vers l’intérieur.

Sarah s’interroge sur son besoin féminin d’« équilibre ».


Six jours le travail sera fait. Mais le septième jour est un Chabbat de repos solennel, un appel saint, tu ne travailleras pas : c’est un Chabbat pour D.ieu dans toutes tes résidences... (Lévitique 23, 3)

La Kabbale explique que la création se fit à travers différentes sefirot qui forment un enchaînement de canaux divins affectant la création. Chaque sefira est définie par une caractéristique unique dont elle imprègne la création. La sefira de ‘Hokhmah, la sagesse, contient l’attribut de l’intelligence. La sefira de ‘Hessed contient la bonté, apporte la miséricorde et l’élément du don à la création. À l’opposé, la sefira de Guevoura, la puissance, introduit la restriction, et ainsi de suite pour les sefirot restantes.

Les six sefirot émotionnelles (‘Hessed, Guevoura, Tiféret, Nétsa’h, Hod et Yessod) représentent les six directions de l’univers physique tridimensionnel : l’axe nord-sud, l’axe est-ouest, l’axe haut-bas. Elles incarnent les modes de progression essentiels dans les six directions de la création.

Ces sefirot sont appelées les sefirot « masculines » parce qu’elles sont dirigées vers l’extérieur.

Mais ces six directions extérieures ne pourraient exister sans un point central. Malkhout, la dernière sefira, est l’axe ou le point focal au centre des six directions. Elle correspond à un regard tourné vers l’intérieur et représente la manière dont intégrons en nous-mêmes l’illumination spirituelle.

La Malkhout est appelée la sefira féminine.


Les six jours de la semaine, du dimanche au vendredi, représentent ces six directions dirigées vers l’extérieur et qui sont masculines. Le Chabbat, à l’opposé, qui est féminin, est le point central qui rassemble les six points.

Durant toute la semaine, alors que nous luttons pour gagner de la spiritualité, nous fonctionnons en mode masculin.

Au cours de ces six jours, nous dominons notre environnement et exerçons sur lui une influence. Nous sommes dans un perpétuel état de conflit, devant choisir entre les éléments du monde que nous devons accepter et développer et ceux qui doivent être rejetés et terrassés.

La Torah nous aide à distinguer entre ce qui peut être exploité positivement et ce qu’il faut abandonner. Elle nous guide pour choisir les aliments, les matériaux, les objets et les relations qui pourront vivifier notre être et sanctifier notre vie et pour écarter ceux qui détruiront notre sensibilité spirituelle et aviliront notre cœur et notre esprit.

Durant ces six jours de la semaine, nous agissons dans un mode masculin de conquête et d’assaut, en agitation permanente.

Mais chaque Chabbat nous repartons dans une spirale ascendante d’harmonie, de sérénité et de paix. Après nous être affirmés et avoir accompli nos desseins durant les jours de la semaine, nous cessons la bataille.

Le Chabbat, nous abandonnons totalement le processus du choix et du rejet qui marquait la semaine en entrant dans un mode féminin en nous-mêmes et en la création, un état d’harmonie, de tranquillité, de repos et de réceptivité. C’est pour cette raison que le Chabbat est désigné par des appellations féminines, comme dans l’expression Chabbat hamalka, « la reine Chabbat », ou kalah, « la mariée ».

Les femmes, qui personnifient la sefira unificatrice de Malkhout et le jour harmonisateur du Chabbat, ressentent un besoin plus impérieux de rechercher et d’apporter dans leur vie cette unification et cet « équilibre ».


Le Chabbat est la source des bénédictions aussi bien de la semaine qui le précède que de la semaine qui le suit.

De la même manière, la femme est la source des bénédictions pour son époux et son foyer. Comme l’ont affirmé nos Sages : « Un homme reçoit des bénédictions seulement par le mérite de son épouse » et « la joie, la bénédiction, le bien, la Torah et la protection viennent de la femme. »

Ceci parce que même si l’on a une abondance de bénédictions dans sa vie, elles ne sont véritablement à soi lorsqu’on est capable de faire une pause et d’apprécier et d’absorber leurs bienfaits.

Le Chabbat, nous pouvons enfin absorber la bénédiction des efforts accomplis la semaine précédente et ainsi que prendre les forces pour entreprendre le nouveau voyage du prochain cycle hebdomadaire. Nous donnons un sens au passé tout en renouvelant notre énergie pour la semaine de travail suivante.

Parce que le Chabbat représente l’expérience féminine et le mode féminin, c’est à la femme qu’il revient d’allumer les bougies qui introduisent ce saint jour. Même « si le mari veut allumer les bougies lui-même, sa femme a la préséance sur lui ». Car l’essence de l’être de la femme est en harmonie avec le message essentiel du Chabbat.

C’est pour la même raison qu’il est préférable que ce soit l’homme qui récite la prière de la Havdalah à la conclusion du Chabbat, qui introduit le travail de la semaine. L’homme, qui personnifie les difficultés et la bataille du cycle de la semaine, clôt l’expérience du Chabbat en le séparant – Havdala signifie « séparation » – du travail de la semaine.

L’homme dit au revoir au Chabbat en introduisant le temps masculin de la semaine, par sa récitation de la Havdalah ; et c’est la femme qui introduit le temps féminin du Chabbat en allumant et en bénissant ses bougies.

Et, à travers cela, la femme apporte les bénédictions, l’harmonie et l’équilibre du jour du Chabbat dans sa propre vie et dans la vie de ceux qui l’entourent.