Le candélabre était allumé, jetant sa faible lumière dans le petit salon abondamment éclairé. Ce fut une heureuse occasion pour Papa de passer une demi-heure en compagnie de ses enfants, jouant avec eux à la toupie. Il y avait une atmosphère de fête dans cette maison, mais les joueurs étaient si absorbés qu’ils oubliaient complètement la bougie de ‘Hanouccah. Leur émotion augmenta en voyant la toupie tourner et tomber, sortant une fois le chine, ce qui signifiait « mise », une autre fois le guimel, permettant à l’heureux gagnant de ramasser le tout.
Le petit Jacob, fatigué du jeu, monta pour regarder la charmante bougie de ‘Hanouccah. Il tira une chaise, s’assit et contempla avec surprise, de ses petits yeux bleus, la minuscule flamme. La petite lueur vacilla et fit une révérence. « Joyeux ‘Hanouccah », dit la lumière.
Le petit Jacob fut si étonné qu’il ne put incliner sa tête en signe de réponse. « Je ne savais pas que les lumières de ‘Hanouccah pouvaient parler », dit-il.
« Mais si, les lumières de ‘Hanouccah peuvent parler, répondit la petite flamme. Et je te raconterai des contes merveilleux. Je regrette de devoir le dire, mais peu de garçons les savent. Toutefois, je suis heureuse que tu sois venu pour me tenir compagnie. Je commençais à me sentir abandonnée. Après tout, mes sept sœurs et moi, nous ne venons qu’une seule fois par an et il me semble que nous méritons qu’on s’occupe de nous et qu’on nous traite en invitées. »
Jacob, se défendant, lui répliqua : « Mais il nous est interdit d’employer ta lumière dans un but pratique quelconque. Tu es juste là pour être regardée et pour nous inspirer des méditations. »
« Je suis contente que tu le saches. Mais voilà la raison pour laquelle tu dois être assis près de moi, me tenir compagnie et écouter l’histoire que je vais raconter car j’ai une histoire merveilleuse à raconter. Veux-tu l’entendre ? »
« Oh, oui, naturellement », répondit le petit Jacob se tenant dans l’expectative.
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