Extrait d'un discours du Rabbi lors d'un rassemblement féminin, le 25 Iyar 5744 (27 mai 1984)

La Torah assigne des rôles différents aux femmes et aux hommes. Bien entendu, cela ne sous-entend aucune notion d'infériorité ou de supériorité de l'un ou l'autre sexe. Cela signifie simplement que, outre leur mission commune dans la vie, chacun d'eux a une fonction et un rôle unique dans la Création.

Nous pouvons comparer cela au corps humain, qui est composé de différents membres et organes : il y a d'une part des besoins et des caractéristiques qui sont communs à toutes les parties du corps et, d'autre part, chaque membre et chaque organe ont des besoins et des caractéristiques propres en fonction de son rôle spécifique dans la grande machine qu'est le corps.

De la même manière, il y a des mitsvot telles que « Aime ton prochain comme toi-même »1 ou « Sache qu'il y a une Existence Première [D.ieu] et que c’est d’Elle qu’émane toute existence »2 qui s'appliquent de la même façon aux deux sexes, tout comme le sang circule à travers tout le corps et alimente chaque membre et chaque organe.

Mais il y a aussi des mitsvot qui ont été données uniquement aux hommes, de même qu’il y a celles qui ne concernent que les femmes, conformément aux rôles spécifiques qui leur ont été attribués par D.ieu.

Cependant, D.ieu – qui représente la perfection ultime – a introduit Sa perfection dans la Torah et les mitsvot et celles-ci constituent le vecteur de notre relation avec Lui. Bien qu'il y ait une catégorie de mitsvot que seuls les hommes accomplissent,3 cela n'empêche pas les femmes d'atteindre la perfection ultime et d’obtenir la rétribution liées à l'accomplissement de toutes les mitsvot de la Torah.

Un mari et une femme sont les deux moitiés d'un même corps et se partagent la même âmeSelon les paroles du saint Ari (Rabbi Isaac Louria) : « Lorsqu'un homme accomplit une mitsva (donnée spécifiquement aux hommes), sa femme n'a pas besoin de l'accomplir elle-même pour en avoir le mérite, car il l'accomplit pour tous les deux. »4 C'est le sens profond de ce qui a été dit par nos Sages : « L'épouse d'un homme est comme son propre corps. »5 Et comme le déclare le Zohar : un homme seul, ou une femme seule, n'est que « la moitié d'un corps ».6

En d'autres termes, la Torah n'a exempté les femmes que de l'accomplissement physique de certaines mitsvot. En revanche, en ce qui concerne le résultat spirituel de l'accomplissement de ces mitsvot, c'est-à-dire notre relation avec D.ieu, la femme en bénéficie à parts égales par l'intermédiaire de leur accomplissement par son mari. De plus, même une femme qui n'est pas encore mariée bénéficie elle aussi des bienfaits générés par les mitsvot de l'homme, ou plus exactement, de celui qui lui est destiné comme mari.

Comme l'explique le Zohar,7 un mari et une femme sont les deux moitiés d'un même corps et se partagent la même âme. Mais D.ieu a souhaité que, durant une partie de sa vie sur terre, l'âme soit divisée en une partie masculine et une partie féminine,8 et que chacune d’entre elles accomplisse séparément sa mission terrestre jusqu'à ce que D.ieu unisse les deux parties lors du mariage.

Ceci nous explique pourquoi le mariage s’accompagne d'une telle explosion de joie, plus que pour toute autre cérémonie juive. En effet, les deux parties de l'âme, séparées depuis la naissance et élevées dans des lieux différents, dans des communautés différentes, et parfois même dans des pays différents, sont réunies par la force de Celui qui « forme les couples ».9 Peut-il exister une joie plus grande ?

Ainsi, lorsqu'un jeune homme accomplit une mitsva ordonnée uniquement aux hommes, la jeune fille qui possède l'autre partie de son âme, bénéficie-t-elle aussi de sa récompense et de la perfection qu'il atteint, sans même en avoir conscience.10